Attention chef-d’œuvre ! Les dames de Kimoto
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Attention chef-d’œuvre !  Les dames de Kimoto

 

« - Je t’ai demandé de m’accompagner ici parce que je voulais être seule avec toi. A présent que tu vas te marier, je ne te verrai plus beaucoup. Connais-tu l’histoire qui raconte comment le grand maître Kôbô est apparu en rêve au grand bonze Kishin et lui a dit : « Plutôt que de s’incliner dix fois devant moi, on devrait vénérer neuf fois sa mère »?

- Pas en détail.

- Si un grand sage comme Kôbô vouait un tel respect à sa mère, cela nous met toutes dans l’obligation d’en mériter autant, tu ne crois pas ?

- Vous avez raison, grand-mère. »

 

 

 

 

 

 


                Accompagnée de sa grand-mère Toyono, Hana se rend au Kôya des femmes, le temple Jison. Hana va bientôt se marier. Jeune femme épanouie, elle a brillé dans les études. Toyono lui a appris les valeurs de savoir-vivre et l’art de la conversation. Bien que regrettant de la voir quitter la maison familiale, la grand-mère trouve pour elle un bon parti : Matani Keisaku. Il est le maire de son village. Après les fiançailles et les préparatifs du mariage, Toyono exprime à sa petite-fille ses vœux les plus sincères. Hana part sur une jonque pour sa nouvelle vie.

 

 

 

 

© Bonin - Sarbacane

 

 

                Les dames de Kimoto est une ode à la féminité. A travers l’histoire de Hana, le rôle des femmes dans une société patriarcale se montre déterminant. Alors que le pouvoir politique est aux mains des hommes, les femmes sont aux destinées de la famille. L’histoire est un passage de relai entre une grand-mère et sa petite fille, qui elle-même deviendra mère, puis grand-mère à son tour. En filigrane de la vie de Hana, l’histoire du Japon au XXème siècle s’écrit, avec la douleur de la Seconde Guerre Mondiale. Hana est le symbole de l’évolution de la condition féminine dans un Japon qui passe pratiquement d’un stade médiéval à une modernité qu’il lui faut assumer.

 

 

 

 

© Bonin - Sarbacane

 

 

                Discret mais n’ayant jamais quitté le PBDFB (paysage de la bande dessinée franco-belge) depuis plus de vingt ans, Cyril Bonin construit une œuvre sensible et délicate. D’abord pur dessinateur, puis auteur complet, il se lance dans l’adaptation littéraire. On y retrouve ce qui fait l’essence de sa biographie : l’amour. Bonin met en scène des gens qui s’aiment. Il a raconté des histoires d’amour intenses, des histoires d’amour platoniques, des histoires d’amour charnelles, des histoires qui donnent envie d’aimer. Celle-ci est l’histoire d’un amour non prédestiné qui se construit, l’amour d’une femme pour les siens, un amour que ni les ans ni les frontières ne pourront atténuer, l’amour d’une mère. Hana est belle, très belle, sublime, aussi subtile qu’un cerisier en fleur. Sous le crayon de Bonin, elle est une muse.

 

 

 

 

© Bonin - Sarbacane

 

 

                Les dames de Kimoto, roman de Sawako Ariyoshi paru en 1959, est un chef-d’œuvre de la littérature japonaise. Cyril Bonin en fait un chef-d’œuvre de la bande dessiné.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Les dames de Kimoto 

 

Genre : Fresque familiale 

 

Scénario, Dessins & Couleurs : Cyril Bonin

 

D’après : Sawako Ariyoshi

   

Éditeur : Sarbacane

 

Nombre de pages : 112

 

Prix : 19,90 €

 

ISBN : 9782377317875

 

 



Publié le 05/05/2022.


Source : Bd-best

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