Au fond de moi. Deep me
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Au fond de moi.  Deep me

 

« - Adam ne ressent absolument plus rien. Et il ne peut absolument plus rien faire…

- C’est quel type de coma ?

- S’il s’agit d’un coma, alors c’est le pire : celui dont on ne peut rien savoir.

- Score moteur : niveau un sur l’échelle de Glasgow.

- Traduction : niveau zéro de conscience. »

 

 

 

 

 

 

 

                Adam se réveille dans le noir le plus sombre. Il entend les personnes autour de lui. Il les comprend. Mais il ne peut ni leur parler ni interagir avec eux. Il est dans une forme de coma. Comment en est-il arrivé là ? Pour les médecins, la stimulation transcrânienne au niveau du cortex préfrontal n’a rien donné. Les médicaments comme l’amantadine et le zolpidem n’ont eu aucun effet. Adam ne peut pas bouger. Pourtant, il ne se sent ni attaché ni paralysé. Il est quelque part entre la mort cérébrale et le locked-in syndrome (syndrome d'enfermement), état d'éveil et de conscience avec tétraplégie et paralysie des nerfs crâniens inférieurs. Peu à peu, une image arrive au souvenir d’Adam. D’abord fixe, elle évolue légèrement.

 

 

 

 

© Mathieu - Delcourt

 

 

                Marc-Antoine Mathieu signe un album au concept étonnant. Spécialiste du genre, il ne fait jamais un album pour faire un concept. Il met le concept au service d’une histoire. Et c’est cela sa force. La majorité des planches de Deep me sont toutes noires. Adam est un narrateur interne. Le lecteur est dans son cerveau, cherchant avec lui à comprendre. Mathieu ne joue pas seulement avec les cases noires mais aussi avec les intercases, avec les bulles, plus ou moins sombres, plus ou moins éloignées. A la manière d’un film comme Buried, dans lequel Ryan Reynolds passe quatre-vingt-dix minutes dans un cercueil enterré vivant, on ne s’ennuie pas une seconde. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre avec Marc-Antoine Mathieu à un scénario convenu. Le final est imprévisible.

 

 

 

 

© Mathieu - Delcourt

 

 

                Delcourt joue le jeu en accompagnant son auteur dans son aventure. D’extérieur, le livre est entièrement noir. La couverture est noire. Le titre se devine à la lumière. La tranche est noire, même le fameux triangle Delcourt traditionnellement rouge s’est habillé de gris. La quatrième de couverture est noire, avec le texte du pitch en noir sur noir. Les bordures des pages sont noires. La seule tâche blanche est celle encadrant le code barre.

 

 

 

 

© Mathieu - Delcourt

 

 

                « La pensée est une des formes de la matière. » Cette maxime en introduction traduit tout le sens de l’histoire, aventure humaine qui se métamorphose en méditation philosophique.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Deep me 

 

Genre : Emotion 

 

Scénario & Dessins : Marc-Antoine Mathieu 

 

Éditeur : Delcourt

 

Nombre de pages : 120

 

Prix : 19,99 €

 

ISBN : 9782413044512 

 



Publié le 20/12/2022.


Source : Boulevard BD

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