Autre chose qu’une ombre sur la piste... Ghost Kid
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Autre chose qu’une ombre sur la piste...  Ghost Kid

« - Ben mon gars, ça c’est de la lettre ! T’en reçois pas souvent, mais c’est pas plus mal…

- Anna Saint James… Si je m’attendais à ça… La plus jolie fille de San Antonio !...

- Et tu l’as laissée comme un idiot ?! Avec un polichinelle dans le tiroir en plus ! Ben mon cochon… Si cette pauvre femme savait qu’elle a écrit à un ivrogne…

- Rentrons à la cabane, vieux râleur. Tu as sûrement encore plus soif que moi ! Je viens d’apprendre que j’avais une fille, rentrons fêter ça…

- Il va surtout falloir que tu la retrouves ! Tu connais un peu le Mexique ?... Il y fait encore plus soif que par ici, à ce qu’il paraît. »

 

 

 

 

 

 

 

                1895. En plein hiver, dans le Dakota du Nord, le vieux Mc Dougall vient rendre visite à son vieil ami et collègue Ambrosius Morgan dans sa cabane isolée en lisière de forêt. Il lui porte une lettre arrivée pour lui au ranch. Elle vient d’Arizona. Elle est signée d’une de ses anciennes compagnes, Anna Saint James, qui lui apprend qu’il est le père d’une jeune fille, nouvellement mariée, et qui a disparu aux abords de la frontière mexicaine. Il n’en fallait pas moins pour décider cet ours d’Ambrosius à quitter son chalet pour partir à la recherche de cette jeune femme dont il ignorait l’existence. Il est accompagné dans sa quête par un jeune indien, qu’il prend pour un fantôme jusqu’à nous en mettre le doute.

 

 

 

 

© Oger – Bamboo

 

 

Après La piste des ombres et Buffalo Runner, Tiburce Oger revient à l’un de ses thèmes de prédilection : le western. L’un des genres les plus bédégéniques aligne les réussites. Passer après Jusqu’au dernier chez le même éditeur, le challenge était difficile à relever. Oger l’a fait. Ayant des références comme Comanche et Little Big Man, lecteur de Cormac McCarthy, fils d’un moniteur d’équitation, passionné des grands espaces, il n’en fallait pas moins pour que l’auteur se lance. L’auteur de La piste des ombres connaît le genre. Cette histoire-ci est née de la confrontation des Amérindiens et des colons européens. Rêvant d’un nouveau monde, ces derniers en ont fait un cauchemar pour les autochtones, les parquant dans des réserves ou les transformant en fermiers. Avec Ghost Kid, Oger montre la fin d’un monde.

 

 

 

 

© Oger – Bamboo

 

 

Si vous vous attendiez à un western classique avec des bons, des brutes et des truands, vous risquez d’être déconcerté. Tiburce Oger est un poète et son western possède la grâce qui en résulte. Ghost Kid est au western ce que Gorn était à l’Heroïc Fantasy : une poésie dont la couleur est une musique qui rythme lecture. Dans les albums de Tiburce Oger, le temps ne passe pas comme dans les autres. Il y a du lyrisme qui transparaît dans l’action, dans le trait et dans les tons. Quelques grandes cases pleines pages muettes sont autant de tableaux qui offrent des pauses, procédé utilisé en particulier par Hergé lorsqu’il a refondu Le crabe aux pinces d’or en album couleurs.

 

 

 

 

© Oger – Bamboo

 

 

Colorisé aux encres et à la gouache, Ghost Kid transpire du soleil sec et de la poussière soulevée par les sabots des chevaux. Une édition luxe limitée à 2000 exemplaires propose d’admirer le trait de l’auteur en noir et blanc. Plus que pour tout autre auteur, les deux versions sont complémentaires et donnent des dimensions différentes au récit.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Ghost Kid 

 

Genre : Western

 

Scénario, Dessins & Couleurs : Tiburce Oger

 

Éditeur : Bamboo

 

Collection : Grand Angle

 

Nombre de pages : 80

 

Prix : 18,90 €

 

ISBN : 9782818969021

 



Publié le 16/09/2020.


Source : Bd-best

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