« - T’en as mis du temps à donner de tes nouvelles ! J’commençais à m’inquiéter, moi…
- C’est que j’ai été pas mal occupé ces derniers temps…
- Alors ? Comment va la p’tite ?
- Plutôt pas mal… Elle me fait penser à toi à son âge… Elle est pleine de vie… Elle court partout. Je ne sais plus où donner de la tête !
- Tu veilles bien sur elle, j’espère ?!
- Bien sûr, qu’est-ce que tu crois ? Je la suis comme son ombre !
- Bien. Avec tous ces microbes…. Les gamins sont si vulnérables à cet âge-là... »
Bianco et Dalena nous offrent un voyage dans le temps et nous entraînent près de cinq ans plus tôt, dans la petite enfance de Rebecca. Ainsi donc Pépé Bestiole connaît Ernest depuis bien longtemps. Du fin fond de sa campagne, dans sa maison où sa femme le prend pour un doux dingue porté sur la bouteille, il veille à ce qu’Ernest s’occupe de Rebecca. La petite fille habite en ville avec ses parents. Mais elle ne va pas tarder à venir voir son Pépé. Papa a bien raison : « Rien de tel que l’air de la campagne pour rester en bonne santé ! ».
C’est une drôle d’impression que laisse la lecture de cet épisode d’Ernest et Rebecca. A la manière de Blue Retro racontant la rencontre entre Blutch et Chesterfield au dix-huitième album des Tuniques Bleues, on assiste ici aux premiers échanges entre le microbe et la gamine, dans la toute petite enfance de celle-ci. Rebecca a presque deux ans et demi. Elle passe un séjour chez Pépé Bestiole. C’est tendre et rigolo comme tout, avec une bande de microbes fort réussis et une scène d’anthologie dans des toilettes. Quand des microbes veulent s’en prendre à Rebecca, son ange gardien veille. Y’en a qui peuvent d’ores et déjà commencer à numéroter leurs abattis.
Puis, tout d’un coup, comme un cheveu sur la soupe, on a l’impression que les auteurs se sont dit : « Au fait, on n’a pas terminé l’histoire laissée en suspens dans le tome 8 ! ». Alors qu’on s’attendait à rentrer de plain-pied dans la suite directe de l’album précédent, il faut attendre la page 39 pour la retrouver et qu’elle soit expédiée en seulement huit planches. Si c’était pour faire ça, il suffisait de les rajouter à la fin de « Un jour pas comme les autres ». On pardonnera aux auteurs ce faux pas technique sur la forme. Sur le fond, Ernest et Rebecca reste une excellente série tous publics dans la plus pure tradition franco-belge classique.
Preuve du succès de la série, depuis cette année, Ernest et Rebecca se décline aussi en dessins animés.
Laurent Lafourcade
Série : Ernest et Rebecca
Tome : 9 – Opération E.R.N.E.S.T.
Genre : Humour microbien
Scénario : Bianco
Dessins & Couleurs : Dalena
Éditeur : Le Lombard
Nombre de pages : 48
Prix : 10,95 €
ISBN : 9782803673124
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