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L’intégrale de Chick Bill se clôt avec un pavé réunissant les cinq derniers albums de la série. Certes, ce ne sont sûrement pas les meilleurs récits, mais ils combleront sans souci les aficionados. On peut juste regretter que Tibet trouvait apparemment les titres en premier avant de broder les histoires autour, mais l’essentiel est que la sauce prenne.
La série fleuve de Tibet est un recueil hallucinant de jeux de mots et d’aventures. Wood-City est un petit théâtre où l’auteur prend autant de plaisir que le lecteur à observer vivre ses acteurs. Qui n’a pas rêvé de poursuivre les bandits avec Chick Bill ? Qui ne s’est pas attendri devant la naïveté du shérif adjoint Kid Ordinn ? Qui n’a pas eu envie de le protéger de la bêtise de son chef le shérif Dog Bull ? Qui ne s’est pas imaginé faisant un concours de tir à l’arc avec Petit Caniche ?

Le faux mage de Hollande tourne autour d’un message trouvé par nos héros dans une bouteille lors d’une scène truculente où Dog Bull et Kid Ordinn se baignent dans une rivière.
Maligne Claire la Mata Hari jaune nous montre un Chick Bill héroïque prenant la défense des faibles et des opprimés, se portant au secours d’une jeune asiatique muette.
L’hideux Zorfeline raconte comment l’arrivée d’un nouveau personnage dans le village peut perturber la vie de la communauté. On y voit un Chick Bill ouvertement amoureux, ce qui humanise le personnage, qui, bien que donnant son nom à la série, a toujours été en retrait par rapport aux représentants de l’ordre de la bourgade paisible (?) de l’Arizona.
Le secret du géant Flure remet Kid Ordinn au cœur d’une intrigue en lui offrant un arbre généalogique et un prénom…
Enfin, Qui veut gagner des filons ? se recentre sur la jolie Julie, institutrice de Wood-City, fiancée de Chick Bill et objet de convoitises.
Tibet a fait sa carrière de stakhanoviste du dessin dans les pages du journal Tintin, regrettant de ne pas avoir plus de reconnaissance de la part d’Hergé dont il admirait tant le travail. Auteur de deux des plus grandes séries (Chick Bill et Ric Hochet), bien des profanes connaissent ses albums mais pas forcément son nom. Le journaliste-enquêteur Ric Hochet s’est fait sa place, mais Chick Bill est resté fort injustement dans l’ombre de l’« autre » western Lucky Luke.
Nous ne lirons jamais La glace à l’avanie, qui aurait dû être le 71ème album. Comme le disait Bobby Lapointe, chanteur à l’humour très tibétain, « Avanie et Framboise, sont les mamelles du destin ».
Que cette intégrale offre aux aventures de Chick Bill l’honneur qu’elles méritent.
Laurent Lafourcade
Chick Bill, intégrale n°20 par Tibet, 240 pages au prix de 25.50 € édité chez Lombard.
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