Chronique de quartier. Mémé dans les orties
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Chronique de quartier.  Mémé dans les orties

 

« - T’as vu, Daisy, y’a l’autre qui nous épie encore…

- Et la galanterie ??? Vous connaissez ? On tient la porte aux dames…

- Vous ne faites aucun effort pour vivre en communauté, ça va aller mal Monsieur Brun… Très mal, moi j’vous le dis ! Plus rien ne m’étonne de lui,  Madame Berger !

- Ce n’est plus possible, on n’est plus tranquilles ici... »

 

 

 

 

 


 

                Au 8 rue Bonaparte, la résidence est sans histoire. Sans histoire, presque… Il n’y avait plus que des vieilles dames jusqu’à ce que n’emménage Ferdinand Brun, un octogénaire au passé mystérieux, et Daisy, son chien, un grand chien gris. L’immeuble est gardé par Madame Suarez, concierge depuis plus de trente ans. Entre elle et Ferdinand, c’est la guerre froide. Dans la résidence, il y a aussi Béatrice, une mamie nostalgique de ses voyages autour du monde. Le jour où Daisy va disparaître, Ferdinand va voir sa vie bouleversée. Sa fille habite et travaille à Singapour. C’est loin. D’où pourrait venir le réconfort ? Ne serait-ce pas de cette gamine qui vient d’emménager au-dessus avec ses parents ?

 

 

 

 

 

 © Grisseaux, Davenier - Michel Lafon

 

 

                On ne présente plus Aurélie Valognes. Avec des autrices comme Raphaëlle Giordano ou Virginie Grimaldi, elle pratique la feel-good littérature. Dès 6 ans, elle annonçait à sa grand-mère : « Mémé, quand je serai grande, je serai écrivain ! ». Est-ce pour cette raison que son premier roman paru en 2014 s’intitule Mémé dans les orties ? Toujours est-il qu’il s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires et qu’il a été traduit dans plus de quinze pays. Les romans d’Aurélie Valognes font partie de ces livres où il ne se passe rien mais où il se dit tout. Ils parlent à tout un chacun car tout le monde peut s’y retrouver. Ils racontent une vie de tous les jours avec ses joies et ses peines, ses rires et ses pleurs.

 

 

 

 

 © Grisseaux, Davenier - Michel Lafon

 

 

                Véronique Grisseaux s’empare du roman originel pour l’adapter en bande dessinée. La transformation est trop saccadée en mini-chapitres, chacun ayant pour titre une expression populaire : Avoir une dent contre quelqu’un, C’est le bouquet !, Jeux de mains, jeux de vilains,… Après un début un peu poussif, ne sachant pas trop sur quel pied danser entre des cases (sans bords) dialoguées et de nombreux encarts narratifs, on se laisse peu à peu prendre par les relations entre les personnages et l’émotion suscitée par la rencontre entre Ferdinand et la petite Juliette. Au départ, on ne trouve pas trop d’intérêt ou d’objectif à la vie dans cette résidence. Puis, en apprenant à connaître les résidents, on en fait comme par magie ses propres voisins. On écoute aux portes et on regarde par les judas. C’est là que la magie Valognes opère. Son histoire fait du lecteur un habitant discret du 8 rue Bonaparte. Aux dessins et aux couleurs, Christine Davenier signe son premier album. Les images se succèdent et s’enchaînent comme des journées de vie dans un graphisme aquarellé. Il y a une simplicité à la Sempé, mais sans vraiment y ressembler, chez Davenier.

 

 

 

 

 © Grisseaux, Davenier - Michel Lafon

 

 

                On a beau avoir poussé Mémé dans les orties, on a pour autant beaucoup d’amour pour elle, comme on en a pour Ferdinand, Juliette et leurs co-locataires.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Mémé dans les orties 

 

Genre : Chronique de quartier

 

Scénario : Véronique Grisseaux 

 

Dessins & Couleurs : Christine Davenier

 

D’après : Aurélie Valognes 

 

Éditeur : Michel Lafon

 

Nombre de pages : 128

 

Prix : 21,95 €

 

ISBN : 9782749945590

 

 

 



Publié le 22/04/2022.


Source : Bd-best

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