« - Bienvenue à toutes dans mon humble demeure. Sachez que je suis extrêmement sensible à l’honneur que vous me faites en acceptant, que dis-je, en vous portant volontaires pour ce concours qui verra la plus méritante d’entre vous devenir mon épouse.
- Vous oubliez pas un truc, là ?
- Plaît-il ?
- Le kiss.
- Le smack. Oui, la transformation.
- Non, parce que nous voulons bien faire preuve d’amabilité voire de compréhension, mais enfin tout de même…
- Mais bien sûr !! Où avais-je la tête ? … qui verrala plus méritante d’entre vous m’offrir le baiser qui me rendra mon apparence d’homme, puis m’épouser et me faire la joie d’une descendance nombreuse et vigoureuse, qui règnera à ma suite sur ce riant pays. »
Il estoit une foy un royaume. Dans ce royaume, un château. Dans ce château, un trône. Et sur ce trône, un ogre totalement déprimé. Sa mine ferait passer un enterrement d’enfant mort-né pour une sarabande de carnaval. Le chat Robilar, qui l’a déjà aidé à trouver un château et à expulser le Roy, va maintenant lui donner un coup de patte pour vaincre cette dépression. Ce qui lui manque, c’est une princesse.
© Chauvel, Guinebaud, Lou – Delcourt
Après un premier tome destructurant Le chat botté, c’est à toute une panoplie de princesses que s’attaque David Chauvel, endossant son costume de Perrault-XXIème siècle. Ainsi, Aurore, plus connue sous le nom de La belle au bois dormant, laisse sa place à Zellandine, la belle au bois sans soif. Peau d’Âne n’est pas remplacée par Catherine Deneuve. Le cake d’amour sera préparé, ou pas, sous la houlette de Catherinette Peau d’Bique. La princesse au petit pois l’avait sous son matelas, Nadège est aussi au petit pois, mais chiche, et elle l’a plutôt dans la tête. Blanche-Neige voit sa place squattée par Sophia Margaretha alias Blanche-Mièvre. Enfin, il y a Ray Ponce, sorte de Raiponce affublée de Ray Ban. Chacune d’entre elles est accompagnée d’un animal disneyen à souhait : un perroquet, un chat, un singe, un lapin et un cochon d’inde se répartissent les rôles.
© Chauvel, Guinebaud, Lou – Delcourt
Chauvel entraîne ses princesses dans un crépage de chignons organisé en compétition : une recette, de la déco, une course à pieds. Tous les coups sont permis et le final est imprévisible.
Au dessin, Sylvain Guinebaud dynamise un scénario déjà punchy. Si les animaux sont sa spécialité, les princesses ont chacune leurs caractéristiques. A la fois belles et ridicules, elles montrent un panel d’expressions théâtrales étendu. Si Chauvel fait du Perrault, Guinebaud fait du Molière dans une modernité parodique respectueuse.
© Chauvel, Guinebaud, Lou – Delcourt
Au niveau du découpage, Guinebaud fait preuve de plus de maîtrise et d’uniformité que dans le premier tome. S’il était déjà une franche réussite, ce deuxième épisode est un sans faute. La perfection Maörana est déjà atteinte. Le dessinateur se met la barre haute pour la suite.
Chaque tome des aventures de Robilar est une histoire complète. Ses tribulations s'annoncent comme l'un des succès des années 2020. A plusieurs degrés, elles peuvent se mettre dans les mains des enfants dès huit ans aussi bien que dans celles de leurs parents, et de leurs grands-parents qui y trouveront un petit goût du Goscinny déjanté d’Iznogoud.
Laurent Lafourcade
Série : Robilar ou le Maistre Chat
Tome : 2 – Un ogre à Marier
Genre : Aventure humoristique moyenâgeuse
Scénario : David Chauvel
Dessins : Sylvain Guinebaud
Couleurs : Lou
Éditeur : Delcourt
Collection : Conquistador
Nombre de pages : 64
Prix : 15,50 €
ISBN : 9782413020035
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