« - Merci à tous d’être venus, et merci à Monsieur Cobb de passer par notre petite ville pour nous présenter ses mémoires. Je l’avoue, j’étais un peu sceptique à l’idée de recevoir un personnage précédé par sa réputation, voyou, séducteur, justicier, tout et son contraire. Mais j’ai lu son histoire et, vu la résolution pacifique de sa rencontre avec Monsieur Gladwell, je peux le dire : Colorado Cobb est un homme d’action doublé d’un gentleman, et il n’y a rien de plus américain. Et pour cette occasion unique nous vous proposons des prix imbattables sur les selles, bottes, éperons et ceinturons et, pour une Winchester achetée, vingt cartouches offertes. »
1856, à Morrison, petite ville tranquille du Far West, le ver pénètre dans le fruit. L’auteur de « Guns and Women, Women and guns » vient dédicacer ses mémoires. Colorado Cobb et le sheriff se regardent en chiens de faïence. Mais il y a plus embêtant, le père d’une des femmes qui a croisé la route de l’écrivain a une vengeance à assouvir. Et pour cause…
Pour Stern, la problématique est tout autre. Son contrat de croque-mort de la ville va-t-il être reconduit ?
Le monde du western en bande dessinée est exploité, surexploité, supra-exploité. Et pourtant, ça marche. Le genre se prête à merveille au média. Ces dernières années, les nouvelles séries de l’Ouest ont surgi par poignées : Dust, Sykes, Lonesome, Walter Appleduck,…
Depuis Lucky Luke, le croque-mort est l’un des personnages mythiques. Tout d’un coup, la profession s’est vue mise en exergue par deux têtes d’affiche : Jonas Crow, l’undertaker, d’un côté, Stern de l’autre. Si l’un est un héros, impassible et froid, certes, mais un héros, l’autre, celui qui nous intéresse ici, Elijah Stern, se rapproche plus de l’anti-héros. Il n’en est pas totalement un, mais si on devait faire pencher la balance, elle le ferait en ce sens. Stern est un observateur. Il subit. Quand il agit, il n’a pas toutes les cartes en main. Il aspire à la tranquillité et ne recherche pas à occuper le devant de la scène.
Pour autant, il y a tant de personnages dans la série qu’on ne s’y ennuie pas une seconde. Les frères Maffre créent le western chorale. Par moments, on se croirait à Wood-City. A mi-chemin entre Chick Bill, pour la vie de village, et Comanche, pour le recul qu’on les personnages face aux événements, Stern fait figure de concept hybride.
L’Ouest, le vrai. Le titre résonne comme une mise en garde. L’Ouest, tu voulais y être, fossoyeur, tu y es. Voilà comment c’est.
Laurent Lafourcade
Série : Stern
Tome : 3 – L’Ouest, le vrai
Genre : Western
Scénario : Frédéric Maffre
Dessins & Couleurs : Julien Maffre
Éditeur : Dargaud
Nombre de pages : 72
Prix : 14,99 €
ISBN : 9782505079265
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