Coup de coeur : Conquistador
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Coup de coeur : Conquistador

emblant tombé en disgrâce auprès du Roi d'Espagne, Cortès s'apprête  à quitter provisoirement Tenochtitlan pour repousser l'expédition punitive menée par Ponfilo de Narveaz. L'Espagne pense que Cortès s'enrichit personnellement au détriment de la couronne.
En homme avisé, Cortès convoque un homme dont les qualités d'homme d'armes ont fait parler de lui : Hernando Royo. Il lui confie une mission : s'emparer d'une partie du trésor accumulé dans le temple et de déposer le butin aux pieds du Roi afin de faire taire les rumeurs d'enrichissement personnel. La pièce maitresse étant constituée par l'amulette de Txlaka, objet devant lequel tous les prêtres de l'empire se prosternent et obéissent.


Royo accepte la mission sans rechigner mais se voit commandé par une femme du nom de Catalina guerero. Celle-ci n'ayant pas froid aux yeux met au point un plan qui grâce à la complicité d'une jeune fille esclave du grand prêtre Oczu, devrait leur permettre de pénétrer dans la salle du trésor. A la grande surprise du petit groupe, l'esclave les trahit. Le piège se referme sur les voleurs. Oczu jubile. Les avertissements lancés à l'adresse de l’empereur s'avèrent être exacts. Ce ne sont pas les envoyés du dieu Quetzacoatl mais de vulgaires mortels et voleurs de surcroit. Par un moment d'inattention, la situation tourne en faveur de la petite troupe et ceux-ci s’échappent. Oczu sacrifiant un de ses bras au dieu Txlaka réveille sa colère. La petite troupe prends les chemins de traverse et enfouit le butin à l’exception de l'amulette de Txlaka...

 


Dufaux utilise l'histoire et ses noms célèbre pour nous mener dans un récit ou se mêle réalité et fiction. Il manie à la perfection ce type de scénario où le hasard n'est pas une coïncidence. Du très bon scénario qui ne mérite aucun commentaires sinon : que vivement la suite !


Cortès est réellement tombé en disgrâce auprès de la cour d'Espagne et Ponfilo de Narvaez a réellement mené une expédition punitive à l'encontre de Cortès soupçonné de s'enrichir au détriment de la couronne. Ils ne se sont point affrontés mais ont fait alliance. Les Espagnols ont profité d'une éclipse qui annonçait le retour de Quetzacoatl et la fin du cinquième soleil dans leur calendrier. Cela pouvait signifier la fin du monde. Pour eux, les Espagnols avec leurs chevaux et leurs bouche à feux (canons) étaient bien les dieux annoncés.
Hélas, Cortès n'était pas dieu et il conquit cet immense pays qui devint le Mexique actuel. Il eut même une maîtresse convertie qui se nommait Tenépal (la malincha) elle le servit fidèlement et permit de franchir plus facilement des barrières par la connaissance du pays et de ses coutumes. La Malincha mourut abandonnée sous les tortures de l'inquisition.
Le centre de Mexico est construit sur les ruines du temple de Moctezuma II, rasé par les troupes Espagnoles en représailles au soulèvement faisant suite au massacre de prêtres par Alavarado et sa tentative de voler l'or de Moctezuma. Il faut croire que Dufaux se serait inspiré de Alvarado pour imaginer le vol du trésor.
Moctezuma est mort d'une flèche ou d'une pierre indigène. Ce meurtre fut probablement initié par son propre frère, ou les prêtres qui lui en voulaient de temporiser trop avec les Espagnols..... 

 

 

Xavier nous gratifie de l’excellence de son coup de crayon. Ses personnages expriment parfaitement les émotions que Dufaux veut nous transmettre. Le prêtre Oczu glace les sangs par son visage cruel dans cette époque ou les sacrifices humains étaient courants, malheurs aux perdants. La page de couverture exprime à elle seule la noirceur de ce récit sanguinaire.
Les yeux rendent beaucoup la noirceur de l'âme d'Oczu. Ce personnage m’impressionne particulièrement en page 16,17 et 51.
Xavier excelle  aussi dans le rendu des personnages féminins, il est d'ailleurs dommage de ne les rencontrer qu'en BD ce genre de mignonnes alliant grâce, classe et beauté sauvage, mêlée à un soupons de mœurs légères.
Les détails du dessins sont toujours au rendez vous, veines saillantes, yeux injectés par la rage, corps gracieux ou abjects, paysages luxuriants... Mention spéciale aussi pour le rendu effrayant des sculptures des dieux cruels.
Panier plein pour Xavier. Que dire si ce n'est que  : j'aime !!!!
Mitton (Quetzacoatl) avait en son temps bien rendu cette période de l'histoire, de même que Ignacio Noé (Helldorado), mais ici les détails du dessins sont grandioses.



Publié le 01/05/2012.


Source : Graphivore-Eric Dewit

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