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Série : La BatailleAuteur : Gil, Richaud, Rambaud Prix : 15,50 € Date de sortie : 16/03/2012 Nombre de pages : 64 Catégorie : Historique Type de reliure : Album cartonnĂ© Éditeur : Dupuis Publié le 27/03/2012 |
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Mai 1809 : La Grande Armée de Napoléon s'apprête à traverser le Danube sur l'immense pont flottant construit en une nuit par le génie français. De l'autre côté du fleuve, l'Archiduc Charles et les armées autrichiennes les attendent, bien décidés à venger l'humiliation d'Austerlitz. L'horreur est en marche. La bataille d'Essling, c'est la première grande hécatombe de la guerre moderne ; deux journées d'un déluge de fer et de feu qui va laisser plus de 40 000 morts couchés dans les blés. Armez vos mousquets, aiguisez vos lames, laissez derrière vous toute espérance. Bienvenue au coeur de La Bataille !
Voilà sans conteste un album qui, dès l'annonce de sa parution, se présentait comme hors du commun. En effet, il entame l'adaptation en trois tomes de « la Bataille », le roman eponyme de Patrick Rambaud couronné exceptionnellement du prix de l'Académie française et du prix Goncourt en 1997. L'idée de ce roman, un récit de la bataille d'Essling, avait déjà été évoquée par...Balzac, mais l'illustre écrivain ne s'était jamais véritablement attelé à la concrétisation de ce projet. Au cinéma, on sait que J-J. Annaud s'est fait une spécialité d'adapter des romans réputés inadaptables à l'écran. Avec cet album, il est difficile de ne pas penser que Frédéric Richaud et Ivan Gil se sont lancés le même genre de pari. Et ça fonctionne à merveille. Dès les premières cases, la tension est palpable, la bataille se prépare, avec l'incroyable construction de cet énorme pont flottant qui constitue déjà un véritable exploit. Progressivement, planche après planche, les personnages gagnent caractère et dimension. Personnages historiques (étonnant portrait de Massena !) ou imaginaires, les principaux protagonistes de cette boucherie (un mort toutes les 3 secondes en moyenne...) se dessinent. Le colonel Lejeune, officier de liaison, personnage authentique, soldat et peintre, a tout du « héros » alors que le cuirassé Fayolle (imaginaire, lui) ressemble à une franche crapule. On s'attache aussi au voltigeur Paradis, devenu éclaireur, témoin « innocent » mais réaliste de cette tuerie, petit soldat insensible à l'exaltation guerrière des officiers supérieurs. En suivant Lejeune, on parcourt ainsi les différents lieux de la bataille en en rencontrant les acteurs. Le scénario de Frédéric Richaud, réalisé avec la bénédiction de Patrick Rambaud, est dense, dynamique, sans aucun temps mort. Quant à Ivan Gil, dessinateur espagnol, il réalise ici une véritable performance pour nous offrir une BD à grand spectacle. Sur un tel album, ce sont des centaines si non des milliers de soldats qu'il a mis en scène, décrivant des mouvements de troupes, l'attente de l'engagement, et des phases de bataille dignes de la scène d'ouverture du « soldat Ryan » de Spielberg, le tout dans des uniformes rutilants. Et c'est un des éléments que l'on retirera de cet album, justement. Les uniformes de ce 1er Empire qui fascine et qui passionne encore aujourd'hui, on aurait presque tendance à oublier qu'ils étaient portés par d'autres soldats que ceux que l'on collectionne sous forme de figurines ou par nos marcheurs de l'Entre Sambre et Meuse. Ces soldats se battaient, pillaient, tuaient ou étaient tués, et ces beaux costumes se tachaient souvent de rouge... Et une guerre ou une bataille n'était pas moins cruelle parce que les costumes des belligérants étaient colorés. Dans sa préface, Patrick Rambaud explique avoir réfléchi au « placement de ses caméras » lors de la rédaction de son roman. C'est une superproduction que nous offrent Frédéric Richaud et Ivan Gil avec cette adaptation en BD. Une immense fresque baignée de sueur et de sang, mais aussi, il faut le reconnaître, une fresque passionnante dont on attend impatiemment les 2 autres volets (à moins de lire le roman pour patienter). Grandiose !
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