Série : Commandant Achab Auteur : Stéphane Douay, Stéphane Piatzszek Prix : 13.95 € Date de sortie : 23/01/2013 Nombre de pages : 56 Catégorie : Polar Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Casterman Publié le 29/01/2013

À la faveur de leur période de congés d’été, Achab et Karim décident de partir pour Le Havre. C’est là en effet, à la maison d’arrêt locale, que Fath, père de Karim et ami d’Achab, a passé les derniers jours de sa vie. Or on s’apprête à démolir la prison, et les deux hommes pensent y trouver des indices qui permettraient d’éclairer l’énigme de sa fin prématurée. Mais Achab et Karim sont interrompus dans leurs investigations par une urgence grave : on vient de retrouver le cadavre du maire du Havre, poignardé en pleine nuit à l’hôtel de ville. Au fond de sa gorge, on a retrouvé un sachet contenant une feuille de cannabis.

Voici un an quasi jour pour jour que Douay et Piatzszek faisaient leur entrée chez Casterman avec un très beau one-shot intitulé Neige et roc. Aujourd'hui c'est Edgard Cohen, leur Commandant Achab qui rejoint le catalogue de l'éditeur, avec son humour bougon très particulier, son blues, ses joints et sa jambe de bois. Sous une trame à première vue classique, c'est une approche très personnelle du polar que nous offrent les auteurs avec cette série. En effet, s'il y a bien enquête (et même deux, l'enquête de l'ours à la jambe de bois s'inscrivant dans une quête plus personnelle d'Achab et Karim), Stéphane Piastzszesk rythme son déroulement par des éléments aux couleurs un peu surréalistes, ce qui n'est pas sans évoquer parfois certains errements de Jean-Baptiste Adamsberg, le policier fétiche de Fred Vargas. Achab n'est pas un « pelleteux de nuages » mais ses méthodes ont également de quoi déconcerter, peut-être influencées par la bière et le cannabis, familiers du bonhomme. Et en avançant progressivement dans ce troisième tome, on mesure plus encore l'originalité de l'intrigue. Le flic non-conformiste est confronté à une enquête qui ne l'est pas moins. On adhère ou non au dessin de Stéphane Douay, que certains trouveront peut-être froid, mais qui recèle, en tous cas, une véritable personnalité. La palette de couleurs choisie par Marie Buchwalder contribue aussi à singulariser cette griffe. L'ours à la jambe de bois débute comme un polar classique, déconcerte rapidement et finit par se révéler franchement séduisant. Fin de l'enquête dans le prochain tome intitulé « Tout le monde meurt ». Quel programme !

Notons que « né pour mourir » et « ma jambe de plastique », les deux premiers albums de la série, sont réédités simultanément à cette nouveauté.

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