Pas facile d’être Noir dans le ghetto de Chicago, à la fin des années 60, entre le racisme des Blancs et le radicalisme des Black Panthers. Certains, pourtant, cherchent une troisième voie. C’est le cas du major Wittaker, héros du Vietnam et fils du grand pasteur Martin Calvin X.
La petite Jones, jeune orpheline débrouillarde, s’accroche à lui comme une sangsue car elle ne veut pas tomber dans les mêmes pièges que son frère Marcus, qui accomplit de sales boulots pour le compte des Black Panthers, et son plan est tout tracé : elle préfère rejoindre l’armée, avec l’aide du beau major ! Mais ce dernier a bien d’autres problèmes, entre sa sœur Angela, qui milite pour le Pacifisme et son frère Phoenix, qui a sombré dans l’alcool…
Pour corser le tout, le FBI monte un plan machiavélique pour se débarrasser définitivement des leaders noirs…
Comme tous les albums de la série « XIII mystery », Little Jones est un album en un seul tome qui peut se lire sans rien connaître de la série XIII dont il dérive. Le lecteur découvrira les péripéties d’une petite fille afro-américaine (celle qui deviendra le major Jones) qui affronte avec son frère la rudesse du Chicago des ’70. L’histoire nous plonge au cœur de cette époque et de ces inégalités sociales ; on y découvre en vrac les frasques et déboires d’un cinéaste provocateur (aux traits et patronymes étrangement proche de Roman Polanski), les coulisses du mouvement afro-américain des Black Panthers et … une tranche de vie de la famille d’un célèbre pasteur noir auteur d’un discours célèbre intitulé « I have a dream » (et dont le fils n’est autre que l’autre afro-américain célèbre de la saga XIII, le général Wittaker). L’album est globalement une réussite même si l’on peut reprocher au scénariste de s’être trop dispersé en voulant coller trop à la réalité historique. Le néophyte découvrira une histoire agréable ancrée dans une époque ; les passionnés de XIII y retrouveront, parfois sous forme de clin d’œil, des tranches de vies d’autres protagonistes de la série (Giordino, la mangouste, Standwell, Carrington, …)
(Alain H.) --> J'ai été agréablement surpris par la cohérence du scénario de Yann à qui je laisse une note de 4,5/5.
Le dessin signé Henninot nous replonge parfaitement bien dans cette Amérique des années 70. Un coup de crayon magistral pour lequel je laisse aussi une note de 4,5/5.
Soit au total un 9/10 pour un album qui est particulièrement agréable à lire et dont la fin est plus que surprenante !
Un album qu'aurait surement apprécié mon ami Louis (passé de l'autre coté du mirroir) qui vouait une admiration particulière pour le personnage de Jones.
L'avis de Christian Missia :
I have a dream.
XIII Mystery est une collection d’albums one shots dérivée du bestseller XIII et supervisée par le scénariste original Jean Van Hamme. La particularité de cette série vient du fait que chaque tome de celle-ci est confié à une équipe différente d’auteurs n’ayant jamais collaboré ensemble et racontant le passé de certains personnages clés de la saga mère. Ainsi, lors du premier volume de XIII Mystery, le dessinateur Ralph Meyer (Berceuse Assassine) et le scénariste Xavier Dorison (Long John Silver) se sont attelé à narrer les origines de la Mangouste. Le deuxième volume, quant à lui, a vu la pair Berthet (Pin-Up) et Corbeyran (l’univers des Stryges) lever le voile sur le passé de la sulfureuse Irina.
Si le premier XIII Mystery avait placé la barre très haut, le second album nous avait un peu laissé sur notre faim. L’histoire n’était pas mauvaise, mais la trame de celle-ci souffre de la comparaison du scénario concocté par Xavier Dorison pour la Mangouste. C’est donc avec une certaine appréhension que j’ai abordé ce nouvel album, consacré cette fois au personnage de Jones.
Epoustouflant ! Ce nouveau XIII Mystery m’a littéralement scotché ! On retrouve bien là le style de Yann : un scénario très documentée, n’hésitant pas à aborder de fronts des thèmes peu reluisant et cette touche de cynisme inimitable qui caractérise si bien sa plume. Afin de mieux servir son histoire, Yann n’a pas hésité à prendre quelques libertés avec la réalité. Par exemple, le Révérend Martin Calvin X est inspiré de Martin Luther King et de Malcolm X. Le patron du FBI Edgar Peter Hooper rappelle quant à lui John Edgard Hoover et je vous laisse deviner qui a inspiré le cinéaste décadent Roman Boltanski…
Le dessin d’Eric Henninot tient toutes ses promesses et retranscrit à merveille l’ambiance de cette période troublée de l’histoire des Etats Unis. Un vrai régal !
Autre(s) critique(s) de cette série
Jimmy - 14/12/2010
XIII, chiffre mythique... XIII, série mythique devenue avec le temps une vache a lait ?...
Eric Henninot & Yann ont realise un superbe travail pour cet album, mais je dois dire que pour ma part, je me sens lasse par la serie... N aurait il pas fallu lacher l elastique avant qu il ne rompe...