Série : Les coulisses du pouvoir Auteur : Richelle Prix : 9,80€ Date de sortie : 10/11/2006 Nombre de pages : 48 pages en couleurs Catégorie : Polar Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Casterman Collection : Ligne Rouge Publié le 07/12/2006

Sur la sellette, Iggy ancien repris de justice se doit de se tenir à carreau. Ce qu'il fait afin de conserver son droit de visite pour son fils. La vie n'est pas rose tous les jours et les difficultés s'accumulent quotidiennement. Parfois jusqu'à devenir insurmontables lorsque l'Inspecteur Bell, flic véreux au demeurant, décide de mettre son grain de sable dans la mécanique instable. Entretemps, les inspecteurs Caine et Burkinshaw enquêtent sur la mort suspecte de John Atkins, administrateur de société immobilière. Malgré les dettes de jeu amassées par ce dernier, deux balles dans la tête, c'en est une de trop pour conclure irrémédiablement au suicide... Et quand la hiérarchie s'en même!

Philippe Richelle nous livre avec ce septième tome de la série "Les coulisses du pouvoir" une analyse fine et bien détaillée des influences et des mouvements de fonds dans des affaires de corruptions à grande échelle.

L'intrigue est tout d'abord une critique de belle facture d'agissements suspects d'institutions financières lors d'attributions de marchés immobiliers. Elle est bien menée de bout en bout par un style narratif assez "lourd" mais néanmoins nécessaire dans ce genre d'enquête pour que le lecteur puisse cadrer l'action. Il est nécessaire de cadrer le récit pour immerger le lecteur, les dialogues sont donc nombreux et d'un réel apport qualitatif.

C'est une double intrigue à laquelle ont à faire les inspecteurs Caine et Burkinshaw. Le scénario regorge d'à-côtés intéressants et de petites aventures annexes peaufinant la psychologie de certains des protagonistes principaux. L'intrigue est donc bien ficelée. On ne lève pas un seul instant le nez de la BD. Pire, on en est même frustré à la conclusion de ce septième tome qui en appelle assurément un suivant.

Le découpage des planches est par contre très classique et n'apporte aucune valeur supplémentaire à la lecture du récit. Les graphismes quant à eux, sont trop dépouillés pour immerger complètement le lecteur. De plus, certains problèmes de proportions subsistent et agacent. A certains moments même, il est difficile de croire à l'appartenance à une seule et même personne de deux visages selon l'angle de vue choisis. Les faciès ne sont vraiment pas le point fort de l'album et on l'aura compris. Même remarque dans les arrière-plans dépouillés qui manquent cruellement de qualité et de chaleur. Ils laissent à penser que le dessinateur s'amuse plus à tester les fondus de couleur à la sauce Photoshop qu'à mettre en valeur les héros. Il est dommage de constater pareils travers. Le choix des dégradés n'est donc pas des plus judicieux. A contrario, les cases plus fouillées, plus détaillées sont bien plus agréables à l'oeil.

Autre qualité majeure et non des moindres, Disparitions s'insère particulièrement bien dans le contexte politique carolorégien actuel. Richelle arrive à surfer sur la vague des abus de biens et d'influence  qui secoue le monde politique socialiste et wallon dans son ensemble. Une question reste alors en suspens sur toutes les lèvres, même si l'auteur a centré son scénario dans le domaine des affaires privées et non publiques, Philippe Richelle était-il au courant des magouilles révélées quotidiennement sur nos petits écrans. Ou comment transposer avant tout le monde les journaux télévisés en bande dessinée...

Ton nom (*)
Ton e-mail
Cotation	1/10 2/10 3/10 4/10 5/10 6/10 7/10 8/10 9/10 10/10
Ton judicieux commentaire
Recopie le code affiché ci-contre