Série : Frenchman Auteur : Patrick Prugne Prix : 19 € Date de sortie : 15/09/2011 Nombre de pages : 104 Catégorie : Aventure Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Daniel Maghen Editions Publié le 04/10/2011

Octobre 1803... Dans un paisible village de Normandie, des sergents recruteurs arrivent tambour battant. A l’appel de leurs noms, les jeunes hommes de la région partent grossir les rangs de l’armée du premier consul Bonaparte. A l’autre bout du monde, la Louisiane vient d’être cédée par la France à la jeune nation américaine. Enrôlé comme tant d’autres pour assurer la “pacification” de ces contrées sauvages, Alban, un jeune paysan s'y retrouvera arrêté, emprisonné, avant d'être secouru par un trappeur français, Toussaint Charbonneau, qui l’entraînera avec lui dans une expédition qui changera le cours de leurs existences.

Depuis la trilogie de l' « Auberge du bout du monde » (Casterman) sur un scénario de Tiburce Oger, Patrick Prugne a choisi de s'exprimer principalement par l'aquarelle, et avec quelle finesse ! Avec « Canoë Bay » (Daniel Maghen) toujours sur scénario d'Oger, il abordait pour la première fois le nouveau monde, exploration qu'il poursuit aujourd'hui seul avec ce nouvel album. Si la période historique abordée nous reste encore relativement peu connue (la Louisiane d'alors correspondait à...21 états américains actuels !), le scénario s'avère plutôt classique, avec ses coureurs des bois et ses...bois forts courus depuis Fenimore Cooper. Difficile de renouveler le genre ! Mais l'atout principal de ce Frenchman est ailleurs, dans son visuel extraordinaire. Dès la couverture, on mesure la manière dont Prugne utilise la lumière dans ses peintures (faut-il encore vraiment parler de dessin au sens strict du terme ?), et page après page, case après case, ce sont autant de petits tableaux que l'on découvre. Tout y est soigné, ambiances, lumières, couleurs, avec une mention spéciale pour les représentations de la faune américaine, enviables par certains aquarellistes-animaliers. Comme à chaque fois, le galeriste-éditeur Daniel Maghen soigne lui aussi son travail, choix du papier (des papiers !), qualité d'impression, et dans ce cas précis, présence d'un superbe cahier graphique d'une trentaine de pages. Celui-ci permet entre autres d'apprécier certains croquis d'indiens qui ne sont pas sans rappeler ceux d'Hugo Pratt sur Fort Wheeling. Vous l'aurez compris, comme avec Canoë Bay, on se trouve ici, avec Frenchman, face à un très bel album, aussi proche du « beau livre » que de la BD. A lire et à regarder, case par case...et à ressortir après, de sa bibliothèque, pour s'y replonger avec le même plaisir. C 'est le 9ème art, après tout !

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