Ce vendredi 21 mars 2008 s’est éteint à 92 ans, celui qui  créa l’un des temples incontournables de la Bande Dessinée, et  dans lequel des auteurs tels que Jijé, Edgar P. Jacobs, Greg, Walthéry, Tibet, Paul Cuvelier, Jacques Martin s’y réfugièrent, pour mieux y déployer leur talent.

Homme d'affaires avisé et éclairé, Raymond Leblanc était inévitablement un de ceux qui, avec Charles Dupuis, Casterman et Georges Dargaud ont le plus contribué à ce que la Bande Dessinée soit reconnue comme LE 9ème ART

Ci-dessus :Hergé et Raymond Leblanc

Raymond Leblanc, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, donna fin 1945 avec les collaborations d’André Sinave et Albert Debaty, l’opportunité à Hergé, de se tirer d’un mauvais pas professionnel, en lançant un périodique ciblant les jeunes têtes blondes.

Le magazine est baptisé du nom du héros, créé par Hergé en 1929 et déjà popularisé par douze albums publiés aux Editions du Petit-Vingtième.

Le 26 septembre 1946, le journal "Tintin" et son équivalent néerlandophone " Kuifje " apparaissent dans les kiosques et les librairies de Belgique. Il n’a fallu que quelques jours, pour épuiser les 60.000 exemplaires mis à la vente.

En 1948, Raymond Leblanc persuade le jeune éditeur parisien Georges Dargaud de coéditer une version française. La lecture du journal "Tintin" deviendra ainsi chaque semaine, un moment privilégié, pour 350.000 jeunes Français.

Une décennie plus tard, grâce au triomphe de Tintin, les éditions Le Lombard, fondées par Raymond Leblanc abandonnent le centre de Bruxelles, pour s’installer dans un immeuble voisin de la gare du Midi où l'effigie géante désormais "monument classé", de Tintin et Milou, continue de dominer la ville.

Le 29 novembre 1988, le dernier numéro du journal "Tintin" 'éternel rival du magazine Spirou sort de presse.

Dans un communiqué, Le Lombard "rend hommage aux qualités de l'homme et de l'éditeur avisé qui contribua à la reconnaissance du 9e Art et qui, en lançant le Journal Tintin et les innombrables héros de papier qui y sont nés, fut l'un des acteurs essentiels de l'essor international de la bande dessinée franco-belge".

Le graphivore rend un ultime  hommage à Raymond Leblanc en employant, une  devise américaine qu’il affectionnait:

"Il n'y a pas d'affaires à succès. Il n'y a que des hommes à succès". 

Pour d’autres infos : fondation leblanc

                             http://lejournaldetintin.free.fr/

photo © JJ Procureur