De simples professeurs... Cas d’école
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De simples professeurs...  Cas d’école

 

 « Jacques est directeur d’une petite école de trois classes à Rustrel dans le Vaucluse, depuis plus de vingt-cinq ans. Il est respecté dans la commune pour ses compétences et ses prises de position. Sous le pseudonyme de Jac, il signe des dessins caustiques qui retranscrivent la difficulté du métier d’enseignant, ce qui agace prodigieusement la hiérarchie. » 

 

 

 

 

 

 

 

 

                Ils s’appellent Jacques, Christine, Manal, Chloé, Rachida, Annie,… Ils s’appellent comme vous, ils s’appellent comme moi. Ils exercent le plus beau métier du monde. Ils sont professeurs des écoles. Autrefois, on les appelait des instituteurs. Si le nom de leur profession a changé pour de sottes raisons administratives de catégories de fonctionnariat, avec leur nom, le respect qui leur était dû s’est aussi envolé.

 

                Ils s’appellent Sabrena, Laurent, Jean-Pascal, Christophe, Cécile,… Ils s’appellent comme vous, ils s’appellent comme moi. Ils ne sont aidés ni par les parents d’élèves, ni par leurs collègues, ni par leur hiérarchie. Certains sont directeurs d’école, d’autres enseignants, titulaires ou remplaçants, chevronnés ou débutants. Parmi toutes les histoires de ce livre, il y a aussi celle de Jean-Michel. Lui, carrément, il est Ministre… de l’Education Nationale.

 

 

 

 

 © Remedium - Equateurs

 

 

                En 2019, Christine Renon, directrice d’école maternelle à Pantin, s’est suicidée. Bien sûr, elle était débordée. Bien sûr, elle était incompétente. Bien sûr, elle était faible. Sans doute s’était-elle trompée de métier. Et puis, elle n’a pas été sympa avec la hiérarchie. Elle a laissé tout un tas de lettres accusant le système. STOP ! Christine Renon avait toutes les qualités requises pour exercer ses fonctions. Victime d’un système désorganisé, écrasée par le « mammouth » défini par Claude Allègre, elle s’est sacrifiée afin que les politiques ouvrent enfin les yeux et redonnent aux enseignants une place dans la société, non pas une place de prestige, mais simplement une place digne de ce nom.

 

 

 

 

 © Remedium - Equateurs

 

 

                Christine n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Elle n’est qu’un infime glaçon dans la partie émergée d’un iceberg qui ne cesse de fondre. Dans cet album, Remedium, lui-même professeur des écoles à Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis, raconte les destins détruits de gens qui adoraient leur métier et qui pour diverses raisons, en ont été dégoutté. Comment un directeur d’école s’est-il vu déplacé de poste à cause d’une collègue ? Pourquoi un enseignant de 57 ans accusé injustement de violences s’est-il suicidé ? Pourquoi une enseignante musulmane respectant les principes de laïcité s’est-elle retrouvée dénoncée ? Comment des petits dessins rigolos, caustiques et réalistes ont-ils pourri la vie de leur créateur ? Pourquoi les enseignants incriminés injustement n’ont-ils pas accès à leurs dossiers professionnels ? Remedium tente de répondre à ces questions et à bien d’autres. Dans cette réalité comme dans toute fiction, il y a des gentils, il y a des méchants. Les clans ne sont pas cloisonnés. Le livre de Remedium n’est pas subjectif. Tous les enseignants ne sont pas des gentils et tous les parents d’élèves ne sont pas des méchants. Comme Fatima, ces derniers peuvent aussi être des victimes. Une profession cependant est pointée du doigt : celle d’inspecteur de l’éducation nationale. Entre les enseignants d’un côté et le directeur académique de l’autre, ils ont la lourde tâche implacable d’éviter les vagues. Remedium les représente sans visage. Tout un symbole.

 

 

 

 

 © Remedium - Equateurs

 

 

                Remedium signe un livre sombre et réaliste, pessimiste mais pas fataliste car s’il pensait que rien ne pouvait changer il ne l’aurait pas fait. Cas d’école est un ouvrage engagé, courageux et nécessaire. Il ne sera certainement pas suffisant mais comptera indubitablement dans les fondations d’un socle nouveau pour la profession d’Instituteur, avec un « i » majuscule, et pas de Professeur des écoles, ce terme abject qu’il est temps d’effacer, comme le symbole d’une institution en échec.

 

                Plus qu’un témoignage, plus qu’un état des lieux, Cas d’école est à faire lire dans toutes les écoles supérieures du professorat et de l’éducation pour que les jeunes sachent dans quelle voie ils s’engagent, ainsi que dans les hautes sphères pour que quelqu’un ouvre enfin les yeux… peut-être… un jour...

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Cas d’école

 

Genre : Histoires d’enseignants ordinaires 

 

Scénario, Dessins & Couleurs : Remedium 

 

Éditeur : Equateurs

 

Nombre de pages : 80

 

Prix : 15 €

 

ISBN : 9782849907511

 



Publié le 29/10/2020.


Source : Bd-best

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