Dieu seul peut pardonner. Maudit sois-tu 3 - Shelley
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Dieu seul peut pardonner.  Maudit sois-tu 3 - Shelley

 

« - John ?! Que vous arrive-t-il ?

- C’est une idée de génie, Mary…

- Je vous l’avais dit : je n’arrivais pas à dormir, hier soir, et mon imagination s’est mise à vagabonder… Mais c’est vous, John ! C’est vous !

- Moi ?!

- Vos expériences ! Le galvanisme, Aldini, Darwin, l’électricité ! Faire revenir des corps à la vie, créer la vie… C’est vous ! Je n’ai fait qu’imaginer la suite de vos expériences ! 

- Non, Mary ! Vous avez eu une idée de génie, celle de l’assemblage de membres humains ! »

 

 

 

 

 

 

 

                1815, une femme serre dans ses bras sa fille morte. Sa jolie joue ne prolongera pas le galbe de sa poitrine gonflée. Ses grands yeux bleus ne sonderont plus le tréfonds de son âme. C’est en fait un linceul vide qu’elle tient au creux de ses mains. Sa fille est morte l’année dernière déjà. Cette femme s’appelle Mary Shelley. A-t-elle été punie d’avoir séduit un homme marié et déjà père ? Lorsque Percy lui promet d’autres enfants, elle lui répond qu’elle rêve de ramener celui qu’elle a perdu à la vie. Quatre ans plus tard, à Rome, c’est son troisième enfant qu’elle perdra. Son salut et ses espoirs viendront de John Polidori dont elle s’éprendra. Il a réussi à donner la vie à des tissus morts grâce au courant électrique. Mais à jouer avec la vie, on risque d’atteindre les frontières de la folie.

 

 

 

 

© Pelaez, Puerta - Ankama

 

 

                Philippe Pelaez poursuit sa trilogie à rebours qui a débuté par un Zaroff dont l’action se passait en 2019 et s’est poursuivie en 1848 avec Moreau, l’histoire d’un savant fou se prenant pour un dieu et qui joue avec les manipulations génétiques. Avec Shelley, il prend en otage l’autrice de Frankenstein pour justifier toutes les expériences humaines menées dans les histoires précédentes. Il en donne ainsi une toute autre lecture. Si le scénario de Pelaez semble parfois abrupt, on en lit une autre dimension lorsqu’on le resitue dans la trilogie Maudit sois-tu. Si les trois albums peuvent être lus indépendamment, tout l’intérêt est cette trilogie qu’ils constituent.

 

 

 

 

© Pelaez, Puerta - Ankama

 

 

                Carlos Puerta joue dans l’hyperréalisme. Et comme l’histoire flirte avec le fantastique, tout en gardant un côté scientifique, le résultat n’en est que plus efficace et inquiétant. La scène du cobaye recevant l’impulsion électrique dans la cuve est particulièrement impressionnante. Puerta va jusqu’à représenter une éblouissante lumière divine à travers un vitrail ensoleillé. Lorsque le révérend dit à John Polidori : « Je ne peux que vous consoler, pas vous pardonner, seul Dieu le peut. », on lit sur le dessin la confirmation du créateur. Le final en mer est digne des meilleures planches maritimes d’un Follet ou d’un Lepage. Un cahier graphique final montre les couvertures de la trilogie à l’état de crayonnés.

 

 

 

 

© Pelaez, Puerta - Ankama

 

 

Maudit sois-tu est une série qui donne envie de se replonger dans toutes les références dont elle se nourrit. Elle prouve la puissance de ces œuvres. Les bonnes histoires ne traversent pas les époques pour rien. Maudit sois-tu est aussi une série qui se relit, en l’occurrence en sens inverse de parution pour mieux comprendre les conséquences des actes des personnages sur leurs avenirs.

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

Série : Maudit sois-tu

 

Tome : 3 - Shelley

 

Genre : Fantastique 

 

Scénario : Philippe Pelaez 

 

Dessins & Couleurs : Carlos Puerta

 

Éditeur : Ankama

 

Nombre de pages : 64 

 

Prix : 15,90 €

 

ISBN : 9791033512967

 

 

 



Publié le 09/03/2022.


Source : Bd-best

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