DON, La déesse d'Adlerburg
Flux RSSFlux RSS

         Toute l'actualité

DON, La déesse d'Adlerburg

 

 

 

Les vacances ! L’occasion d’enfin pouvoir se détendre, rattraper quelques retards de lecture également ! Et parmi elles, une envie de madeleine … Mais pas de Proust ! D’Henri Vernes … avec son der de der littéraire, son dernier roman, sa dernière plongée dans l’aventure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec Bob Morane, pensez-vous ? Héros créé en 1953 … qui aurait fêté ses 70 ans cette année ? Non, pour son chant du cygne, c’est avec « Don » qu’Henri Vernes, quasi centenaire, l’entamera. Une ultime aventure, dont il sait qu’il aura difficile à la mener à son terme. Il désignera donc son « héritier littéraire », Richard Columbo en lui confiant le plan narratif à respecter … après sa mort.

C’est malheureusement le 25 juillet 2021 que ce dernier entamera cette lourde mission.

 

 

 

 

 

© Vernes – Colombo – Taymans – Éditions du Tiroir

 

 

 

 

Don est en Belgique pour dire adieu à son vieil ami, Abel Gerardy avec qui il a vécu bien des aventures. Mais si celui-ci fut un solide compagnon, le crabe sera lui un adversaire bien plus redoutable et qui lui grignote ses derniers instants. Il a envie de revoir Don pour un adieu en règle.

Par l’intermédiaire de sa fille, Juliette, Abel réussit à entrer en contact avec son vieux camarade et à le faire venir en toute discrétion. Toujours pourchassé par les tueurs de la mafia, notamment, Don se doit de ne jamais rester longtemps au même endroit, de ne laisser aucune trace de ses passages, … Une longue fuite en avant perpétuelle qui, malgré toutes ses précautions, ne parvient pas à semer son généreux et redoutable « employeur », Imporex !

Société occulte ayant des moyens illimités, des ramifications dans le monde entier, offrant ses services aussi bien à des gouvernements qu’à des privés. Une sangsue constamment sur le dos de Don … quand elle a besoin de ses compétences « très particulières » et radicales.

 

 

 

 

 

© Vernes – Colombo – Taymans – Éditions du Tiroir

 

 

 

 

Bref par ce beau matin, le coup de téléphone qui le réveille, dans le lit de Juliette, prouve au petit-fils du capo di tutti capi qu’Imporex ne le perd jamais de vue !

Sa mission ? Se rendre dans les ruines toutes proches du château des Lys rouges afin d’y vérifier le bien-fondé d’une légende ou de certaines rumeurs.

En novembre 1942, le feldmarshall Herman Göring est à Bruxelles pour y « sélectionner » les œuvres d’art de la collection d’un juif, Aaron Lubin Müller, qu’il compte s’approprier. Parmi tableaux, sculptures, bijoux, … se trouve une représentation en or massif de la déesse grecque de la nécessité Ananke et de ses 3 filles, les Moires. A la lueur d’un rayon de soleil, une inscription apparaît « A mon seul désir » ! Un code ? Une carte au trésor ? Une énigme ésotérique ?

Il confie l’ensemble à un officier SS présent, l’obersturmführer Otto Bretzzel, en lui ordonnant de tout mettre en sécurité et d’escorter l’ensemble vers une ancienne mine de schiste au Tyrol. Attaqué plusieurs fois en route, le convoi se perdit dans la région de Dinant … près du château des Lys rouges. Y serait-il caché depuis ?

 

 

 

 

 

© Vernes – Colombo – Taymans – Éditions du Tiroir

 

 

 

 

Bref, rien de fort compliqué pour Don, alias Mr. King. Un simple repérage et une fouille rapide des quelques pans de murs encore debout de ce vestige du Haut Moyen-Âge. Petit hic, la sculpture en question est également recherchée activement par un groupuscule néonazi dirigé par Egon Kleiber et sa fille Marielle, aussi belle que vénéneuse. Descendant d’un dignitaire allemand, il est le propriétaire du château d’Adlerburg, en Allemagne qui serait lié au secret de cette représentation d’Ananke.

Un écureuil roux passant par là va néanmoins transformer rapidement cette petite visite culturelle en un combat à mort entre Don et les Kleiber. De Dinant à Adlerburg, il devra affronter bien des obstacles et surmonter de nombreuses difficultés dont son goût plus que prononcé pour ne jamais savoir résister aux jolies femmes. Cavaleur et don Juan à ses heures, l’homme au regard de schiste va en faire des découvertes, percer des secrets comme ceux cachés dans les entrailles du château d’Adlerburg et peut-être même sauver la paix mondiale.

Le château d’Adlerburg … château de l’Aigle … une ré

 

Clairement roman d’aventure dans la plus pure veine d’Henri Vernes, ce « Bob Morane » coureur de jupons et porté sur la « chose » est un savant mélange entre l’aventurier justement et le prince Malko.

Cela se lit comme un roman de « gare », sans vouloir en réduire le plaisir ! D’une traite … un rythme linéaire soutenu offrant ici et là quelques retournements et rebondissements surprenants. Un final bien dans la mouvance de ce genre littéraire.

 

 

 

 

 

© Vernes – Colombo – Taymans – Éditions du Tiroir

 

 

 

 

Evidemment, le style est fidèle à l’auteur. Pourtant, je ne suis pas convaincu qu’Henri Vernes aurait infantilisé certains passages comme c’est le cas ici. Roman interdit au moins de 18 ans, vu certains « exploits érotiques » contés du héros, nous aurions pu espérer que justement le style et notamment le vocabulaire s’adresseraient plus à des adultes qu’à des « gamins ». Pour exemple, nommer les membres du groupuscule systématiquement « bandits » ou « soldats » est fort réducteur et peu conforme à ce qu’ils semblent être : des terroristes, des extrémistes, des néonazis, des hommes de main, … Ceci est regrettable car cassant un peu l’ambiance dans laquelle Richard Colombo est chargé de nous plonger.

Ou alors, il fallait supprimer les « exploits » intimes de Don et supprimer la mention « -18 » ! Ces derniers apportent-ils d’ailleurs réellement quelque chose à l’ensemble, un plus au héros ? Je n’en suis pas convaincu, si ce n’est justement ce côté don Juan ne pouvant résister à l’appel du dessous de sa ceinture.

 

De même, n’est-ce pas un peu « naïf » d’affubler cette milice privée néonazie d’un « uniforme » noir avec un écusson reconnaissable où qu’ils soient, y compris quand ils se promènent dans le village ? L’action se situe en Allemagne, aujourd’hui ! La preuve, internet, gsm et surtout l’Audi A5 prêtée par Abel à Don, modèle apparu pour la 1ère fois en mars 2007 ! Je doute un peu de la crédibilité de cela auprès de lecteurs adultes !

 

 

 

 

 

© Vernes – Colombo – Taymans – Éditions du Tiroir

 

 

 

Par contre, nous nous retrouvons face à ce souci du détail, de l’exactitude de certaines descriptions tels les véhicules ou les armes.

 

Tout comme les précédents romans de cette collection, le côté illustration de l’un ou l’autre passage annoncerait-il une adaptation intégrale en bande dessinée également ? C’est à nouveau André Taymans qui prête brillamment son trait à 16 scènes dont forcément quelques-unes fort chaudes, au cas où les passages écrits ne suffiraient pas !

 

Maintenant, un agréable moment de lecture, de détente, emporté dans l’action et la chaude atmosphère de cette aventure, nous donnant aussi l’envie de découvrir rapidement les 9 autres récits de Don, écrits eux intégralement par Henri Vernes (je ne compte plus ici le premier roman déjà édité par les Editions du Tiroir, « Palomita Paloma ») !

 

 

 

Thierry Ligot

 

 

Titre : Don, La déesse D’Aderburg

 

Collection : Henri Vernes

 

Éditeur : Édition du Tiroir

 

Scenario : Henri Vernes – Richard Colombo

 

Dessin : André Taymans

 

Directeur de collection : Alain De Graw

 

Nombre de pages : XX

 

Prix : 18,00 €

 

ISBN : 9782931027684

 



Publié le 06/08/2023.


Source : Bd-best

        Toute l'actualité

©BD-Best v3.5 / 2025