Quel fan de BD et de western spaghetti ne connaît pas le plus célèbre chasseur de prime de l’ouest ? Avec son manteau de tueur et son inséparable Mauser, il arpente nos rayons de bibliothèque depuis plus de 42 ans ! Un âge respectable pour un homme vivant de la gâchette !
Il était donc temps pour nous de connaître enfin son histoire. Qui est-il à l’origine ? Quel est son passé ? Comment et pourquoi ce jeune vagabond que nous découvrons aujourd’hui au Texas, en 1886, va-t-il devenir ce si redoutable tireur au grand cœur ?
Témoin involontaire, mais gênant, d’un triple meurtre en pleine sierra, le jeune John Lane ne doit son salut qu’à l’abandon de son cheval en espérant que le tueur le suivra dans la rivière.
Pari gagnant ! Ramenant ensuite les 3 cadavres et les chevaux en ville, il est remercié par Old « Bull » Warren, leur patron et gros propriétaire et éleveur de la région. Ce dernier semble rencontrer quelques soucis comme du vol de bétail et des problèmes de trésorerie.
© Swolfs – Surzhenko – De Gennaro – Soleil
Néanmoins, reconnaissant, il engage John Lane à l’essai. Le jeune homme devant prouver ses compétences, démontre certaines aptitudes avec un colt. Et il risque d’en avoir bien besoin car un conflit entre les 3 gros éleveurs du coin se profile à grands pas.
Mais qui est derrière tout cela ? Pourquoi ?
« Bull » Warren lui-même ? Le « capitaine » Bellens, vieil officier confédéré refusant la défaite du Sud ou le clan des Wesburry, des métis Cherokees devenus éleveurs de moutons ? A moins que d’autres protagonistes, agissant encore dans l’ombre, ne cherchent à provoquer une guerre ouverte entre les 3 premiers avant de se découvrir pour récupérer … Mais récupérer quoi ? Ce territoire cacherait-il quelque chose ?
© Swolfs – Surzhenko – De Gennaro – Soleil
Yves Swolfs reste bel et bien un des maîtres du scénario d’aventure à rebondissements et du western, quand ce n’est pas du Moyen-Âge !
Si Durango était digne de séries réalistes telle « Comanche », il entre maintenant avec ce préquel dans la lignée des grands héros où la série phare ne suffit plus. Et pour n’en citer qu’un, dans le genre western justement, impossible de ne pas faire référence à « La jeunesse de Blueberry » !
A la différence notable qu’ici, il s’agira qu’un triptyque ! Pas besoin de plus visiblement pour comprendre ce qui fera de ce jeune vagabond gentil, doué pour le tir mais n’ayant encore jamais tué personne et pas disposé à le faire, un chasseur de tête implacable !
© Swolfs – Surzhenko – De Gennaro – Soleil
L’intrigue de départ aurait pu paraître un peu trop « classique », pour celles et ceux qui, loin de se laisser conduire par le bout du nez dans une BD, tentent d’en deviner le scénario après les premières planches. N’allait-on pas tomber dans une sorte de remake adapté du film « The Left Handed Gun » ? Mais très vite, le scénario se complexifie et Yves se fait un plaisir d’embrouiller, comme à chaque fois, le lecteur.
D’ailleurs, concernant son héros, peu d’informations nous sont fournies dans ce premier tome. Je dirai même qu’il semble de pas faire de réels liens entre lui et ce que nous savons déjà du passé de Durango, découvert dans la série-mère.
Et si John (mac) Lane, oups pardon lapsus innocent (?), ne flingue pas encore à tour de bras, les cadavres se comptent, eux, bien par dizaines (25 si pas d’erreur) ! Cependant, est-ce réellement son nom et contrairement à son futur Durango, ses réflexions semblent plus profondes et ses scrupules plus nombreuses ! Quel sera le déclic qui le poussera à réfléchir moins et à tirer plus ?
© Swolfs – Surzhenko – De Gennaro – Soleil
Mais un bon scénario ne suffisait pas. Encore fallait-il trouver le bon dessinateur !
Un crayon capable d’entrer dans l’univers western hyper réaliste d’Yves, avec notamment le respect pour son trait, ses visages (mais au fait celui du jeune Durango, voire de Samuel Belvins me font penser à quelqu’un ! Je dois me faire des idées !), ses décors et espaces grandioses, ses chevaux, … Et quitte à trouver la perle rare, Yves Swolfs va s’associer à Roman Surzhenko. Ayant déjà prouvé son immense talent avec les 18 tomes de « La jeunesse de Thorgall », tiens un autre spin-off, il se plonge ici dans ce nouvel univers avec succès et éclat.
© Swolfs – Surzhenko – De Gennaro – Soleil
Il serait injuste de notre part, dans cette chronique, de ne pas éclairer également le troisième partenaire indispensable dans toute BD, le travail de mise en lumière ! Jackie De Gennaro, que nous avions rencontrée, avec Yves justement, en novembre 2021 à l’occasion de la sortie de Lonesome 3 (https://www.bd-best.com/-derri-re-le-masque-yves-swolf-lonesome-t-3-les-liens-du-sang-news-12019.html), maîtrise désormais clairement ses palettes, reproduisant idéalement les ambiances, décors et autres imaginés par son scénariste de cœur !
© Swolfs – Surzhenko – De Gennaro – Soleil
Bref un premier tome plus que prenant et captivant pour les 2 suivants. Convaincus que nous sommes que le prochain, attendu déjà pour le printemps, nous apportera quelques pistes, voire réponses … en plus d’une montagne de macchabées !
Thierry Ligot
Titre : Le premier homme que tu tueras
Série : Durango, la jeunesse
Tome : 1/3
Éditeur : Soleil Productions
Scénario : Yves Swolfs
Dessin : Roman Surzhenko
Couleurs : Jackie De Gennaro
Nombre de pages : 48
Prix : 12,00 €
ISBN : 9782302093706
![]() |
©BD-Best v3.5 / 2023 | ![]() |
![]() |