Entretien avec Philippe Foerster
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Entretien avec  Philippe Foerster

Dans la ville de Tchernobourg, suite à une catastrophe nucléaire, une partie de la population se retrouve transformée en d'effroyables mutants. Résultat : des limaces géantes, hommesaraignées et toutes autres sortes de monstruosités côtoient à présent les citoyens lambda. L'un de ces mutants, un poulpe empathique, remarque un fait étrange : lorsqu'il s'assoit près de quelqu'un, un de ses tentacules se met inéluctablement à venir tapoter amicalement l'épaule de son voisin qui se met aussitôt à se confesser. C'est ainsi que notre ami poulpe va s'improviser prêtre et venir à la rencontre des habitants de Tchernobourg recueillir des témoignages tous plus délirants les uns que les autres. À travers une succession d'histoires courtes monstrueusement loufoques, Philippe Foerster nous décrit un univers à nul autre pareil, entre Kafka et Topor, où l'humour noir se teinte d'absurde ! Savourez cette « suite « des histoires macabres que l'auteur réalisait pour Fluide Glacial dans les années 1980 et qui viennent d'être magnifiquement rééditées sous le nom Certains l'aiment noir.

Le confesseur sauvage sortira chez Glénat le 4 mars 2015. Jean-Jacques Procureur est allé à la rencontre de l'auteur Philippe Foerster afin de faire un large tout d'horizon sur la carrière de l'auteur et d'en savoir un peu plus sur ce one-shot où Les monstres aussi ont leurs états d’âme !

 

Bonjour Philippe. Tout d'abord opérons une petite présentation à nos lecteurs. Tu commences ton parcours BD au célèbre institut Saint-Luc ...

Oui, comme beaucoup de dessinateurs de ma génération, j'avais entendu parlé de ce cours par le livre de Philippe Vandooren "Comment
on devient créateur de bande dessinée". Le bouquin consistait en long et très détaillé interview de Franquin et Jijé. Il faisait partie d'une collection,
aux éditions Marabout, qui traitait de divers métiers : "Comment devenir cuisinier, hôtesse de l'air etc...". A l'époque, il n'y avait personne pour vous expliquer concrètement comment on faisait
de la bd, à moins d'aller trouver un véritable dessinateur de BD (ce que j'avais fait autour de mes quinze ans en allant demander conseil à Philippe Turk, qui avait très gentiment accepté que je vienne chez lui régulièrement pour demander aide et corrections de mon travail. Il m'a bien aidé, je dois dire,dés avant d'aller à un quelconque cours).  Ce bouquin était donc une aubaine et a fait rêver plus d'un ado candidat au métier et en a orienté pas mal vers ST Luc. Il a été réédité il y a quelques temps, par Delcourt, je crois. C'était déjà un cours à lui tout seul. A la fin du bouquin, le cours était mentionné (comme étant donné par Eddy Paepe, ce qui n'était déjà plus le cas quand je m'y suis inscrit) dans les annexes. C'était le seul cours sur ce domaine dans le monde, ou à peu près, et justement, j'habitais à côté ou presque!

 

Tu fais de belles rencontres avec les auteurs Andréas, Cossu, Berthet, Sokal, Schuiten...

Effectivement. Avec Andréas, Cossu et Berthet on avait formé un petit groupe qui avait décidé d'aller suivre un autre cours (le soir) qui, lui, était donné par Eddy Paepe. Ce qui n'avait pas plu au prof qui avait repris le cours de ST Luc, Claude Renard. Mais, en fait, les deux cours se complétaient idéalement. Claude nous poussait vers la nouvelle Bd qui était en train d'éclore.
Il essayait de nous ouvrir l'esprit aux nouvelles choses qui se faisaient dans le domaine, aux auteurs modernes, à ne pas rester bloquer sur les lectures de notre enfance, à pratiquer une bd "d'auteur" etc... tandis que Paepe, étant un vieux routier du métier, ciblait ses corrections sur le technique et la pratique concrète de la bd. Et, une fois sorti de St Luc, nous avons travaillé tous les quatre dans un atelier commun (on s'est aussi bien marré!). J'ai eu moins de contacts amicaux avec Schuiten, Sokal qui étaient une année en-dessous mais, effectivement cotoyer ces gens produisait une émulation plus que stimulante (François Schuiten était déjà quelques coudées au-dessus des autres, faut l'avouer). De plus Renard s'était arrangé pour qu'on fasse des publications communes ("Le Neuvième Rêve"). Tout ça tire vers le haut. De plus, on se refilait des conseils par rapport au monde de l'édition, qui aller voir, comment contacter tel ou tel, comment se comportait tel rédacteur en chef et ce qu'il attendait qu'on lui propose etc... Faut dire qu'on a terminé nos idées à un moment idéal : celuide la création de journaux et d'éditions nouvelles (Fluide Glacial, L'echo des savanes, Metal Hurlant, Asuivre, Glénat)


Tes premières publications  ont lieu dans Tintin, avant que Marcel Gotlib te  propose de venir collaborer à son magazine, Fluide Glacial, dès 1979...

Oui, enfin, j'ai publié une première histoire dans un numéro spécial Tintin. Spécial explorateur! Puis, j'ai fait mon service militaire. J'avais décidé, pendant ce temps-là, de faire une courte histoire entièrement comme je la voulais, sans penser à un quelconque contexte éditorial, totalement librement, graphiquement comme scénaristiquement (Dernière porte au sud). Je la dessinais le soir, après la vie de caserne. Quand je l'ai eue terminé, j'ai fait le tour des éditeurs parisiens susceptibles de me la prendre. Andréas qui habitait alors là-bas et à qui j'avais été dire bonjour, avait insisté
amicalement

pour que je passe chez Fluide montrer cette histoire. Mais persuadé que ça ne les intéresserait pas (cette histoire n'étant pas du tout drôle, même si le graphisme relevait de l'humoristique), je lui avais dit que non, ce n'était pas la peine, que de toute façon ils n'en voudraient pas... J'ai fini par y aller. Jacques Diament, qui gérait Fluide m'a reçu et à regarder mes planches directement (chose qui n'arriverait plus actuellement). Il m'a dit "Euh... je ne sais pas...ce n'est pas très drôle, mais ça a l'air bien quand même, euh....ça pourrait intéresser Marcel... moi, pour ce genre de choses, je ne peux pas décider... faudrait que je les garde pour montrer à Marcel..."Mais moi, comme un con, j'ai dit que je préfèrais garder mes originaux pour les montrer à d'autres éditeurs (Pilote, A suivre)! Et je suis reparti avec mes planches sous le bras!

Pour finir, personne n'en n'a voulu et le temps de recevoir ces divers refus, j'ai réalisé une deuxième histoire et j'ai envoyé les deux chez Fluide, toujours sans trop y croire! Peu après, je recevais une lettre, signée Gotlib, disant qu'il allait publié les deux histoires. J'étais plus que ravi! Non seulement ces deux histoires avaient plu
à un éditeur, mais pas n'importe lequel: Gotlib, un des plus grands auteurs de bd!

 

Peux-tu nous en raconter d'avantage sur cette époque Fluide Glacial ? 

Ben, je n'ai pas beaucoup de détails à donner... Après j'ai été plongé dans le travail!... Très vite, Diament m'a demandé de livrer une histoire par mois. Au début, j'ai un peu paniqué. Une histoire, scénario et dessiin, tous les mois, ça me paraissait énorme, alors que j'avais pris tout mon temps pour faire les premières... Mais, j'ai rapidement pris le rythme... Il fallait annoncer à Diament le nombre de pages qu'on livrerait à la fin du mois et le faire, sinon on mettait la rédaction dans les problèmes.  Donc, pendant que je dessinais une histoire, je construisais la suivante mentalement... Et au bout d'un an, Fluide publiait le premier recueil "Certains l'aiment noir" (comme la compil récemment publiée).
La meilleure partie de ma vie de dessinateur. Je faisais ce que je voulais, sans aucune restriction ni censure. Je vivais de la bd. Je recevais une somme à la prépublication, puis un autre en droits d'auteur. Que demander de plus.? Je réalisais un rêve d'enfance :
voir des livres avec mon nom dessus, dans les vitrines des librairies! Et je pouvais m'exprimer exactement comme je le voulais...C'était assez naïf, je sais, mais, bon, voilà...  J'allais une fois par mois porter les planches terminées, rue Vavin à Paris. J'y étais reçu presque toujours par Diament qui était un excellent premier lecteur. Mes belgissismes le faisaient beaucoup rire! J'ai peu rencontré Gotlib et les rares fois où ça arrivait, j'étais tout con et trop timide pour essayer de me lier avec lui! Lui-même étant assez réservé, ce n'était pas évident! Il y avait parfois des repas organisés où tout le monde se rencontrait. Franquin est même venu une ou deux fois. Puis la rédaction a repris la tradition des "bouclages"que Diament avait abandonné peu avant que je commence à travailler pour le canard (mesure d'économie dont il avait le secret!). Tous les participants à Fluide venaient à ces bouclages, depuis Edika jusqu'à Blutch. Tout le monde y allait de son petit dessin dans les marges de la gazette de Frémion. Cette tradition continue mais ce sont plus du tout les même gens qui y participent.

 

Tu réalises trois albums d’aventures fantastico-maritimes aux éditions Dupuis et travaille aussi pour les éditions Delcourt...

Oui, au bout d'un certain temps, le rythme que j'avais acquis chez Fluide dont je viens de parler et qui me convenait très bien, j'ai eu peur qu'il se transforme en routine et que les lecteurs le sentent... J'ai voulu faire autre chose. Des histoires plus longues. Eventuellement en couleur. Or, il n'en n'était pas question chez Fluide. Diament disait que les lecteurs du magazine ne suivaient pas les histoires longues parce qu'ils n'achetaient pas nécessairement le journal tous les mois. Les quelques tentatives dans ce sens avaient été foireuses (pourtant faites par de futrures pointures : Boucq, Cabanés) Berthet, lui, cherchait des scénariis de one-shot, pour la collection "Berthet" qu'il avait entamé chez Dupuis parallèlement à sa série "Privé d'Hollywood". Je lui ai proposé "L'oeil du chasseur". Dupuis a publié le livre et dans la foulée, je leur ai présenté le projet "Starbuck", un vieux marin en proie à diverses malédictions (son nom est  tiré d'un personnage de Moby Dick de Hermann Melville).

Je voulais créé (toute proportion gardée!) quelque chose dans cet esprit, je veux dire celui de Melville, mâtiné de celui de Jean Ray ou de Hodgson, avec de l'humour en plus. Philippe Vandooren (dont je parlais plus haut), alors rédacteur en chef d Spirou, a accepté le projet avec enthousiasme. Tout c'est bien passé pour le premier tome. Mais, très vite, Philippe, alors devenu directeur éditorial, a entamé une autre chanson.celle de "ça ne se vend pas assez, mon coco". Je me suis aperçu que je n'étais plus chez Fluide, que les exigences de vente pour un album Dupuis-couleur était beaucoup plus hautes...Ceci dit, rien a été fait non plus pour aider cette série à décoller... au contraire, le contrat qui portait sur 5 albums a été cassé au troisième. On n'a pas laissé le temps à la série de "prendre"...Ce qui, avec le recul, je pense, aurait été possible (beaucoup de lecteurs de Starbuck, en dédicace m'en parle avec nostalgie...). Heureusement, j'ai pu rebondir chez Fluide, (ainsi qu'avec un autre one-shot, au Lombard, cette fois-ci, et en collaboration avec Andréas : Styx) pas longtemps après cet échec.
 

Chez Delcourt, c'est autre chose; Il s'agit d'une autre collaboration avec Berthet. Il savait que je rêvais depuis longtemps de faire un western. Et, lui avait l'envie d'en dessiner un. Il m' a donc demandé un second scénario. J'ai sauté sur l'occasion car, personnellement, même si ce genre avait baigné mon enfance, je ne pensais pas avoir le graphisme correspondant. Pour le ton de cette histoire, je suis parti des "Lettres de Calamity Jane à sa fille", un des bouquins les plus touchants que j'aie lu. J' ai inventé une lettre supplémentaire qui raconterait l'histoire de "Chiens de prairie".  Avec "Styx", puis "Chien de prairie", j'ai pu me frotter à deux des genres les plus fréquentés en Bd, le polar et le western, en essayant d'y injecter une touche personnelle et avec deux dessinateurs  qui ne sont pas seulement des copains, mais aussi  des gens de grands talents (bien que assez opposés dans leur façon d'aborder le boulot).

 

 

 

 


 

Venons-en maintenant à cet album à venir en mars chez Glénat "Le confesseur Sauvage". Tu es donc au scénario, dessin et couleurs...

Effectivement. L'album sort aux alentours du 4 mars et j'en ai fait scénario, dessin et couleur. Enfin, je devrais dire scénarii parce qu'il s'agit de plusieurs histoires réunies par un même thème : les mutants. Je suis revenu au travail élaboré pour Fluide Glacial, c'est à dire des histoires très axées  noir et blanc ( je dis "axées",parce que, comme je l'ai dit, il y aura tout de même de la couleur : c'est à dire  une seule couleur dominante, différente pour chaque histoire), relevant du fantastique, de l'humour noir, et relativement courtes (relativement, parce que, ici, il n'y a pas de prépublication en magazine, je ne suis donc pas astreint à un nombre de pages limité, comme c'était le cas dans Fluide).Ce qui me permet des développements plus grands, des cases plus aérées, certaines pleine page même... Les histoires feront chacune de 15 à 20 planches et le tout fera une centaine de pages (collection Mille feuilles oblige).

 

Peux-tu nous en dévoiler quelques détails ? 

Il ne s'agit donc pas d'une histoire, mais de plusieurs. Elles sont reliées par un thème commun, les mutants : ça se passe dans une ville du nom de Tchernobourg, sur la centrale atomique de laquelle sont tombées des morceaux de la lune... D'où les mutants... Il y a aussi un narrateur commun, un mutant lui-même, qui, comme il se doit, est doté de tentacules. Il possède un don:
chaque fois qu'il touche quelqu'un, la personne ne peut s'empêcher de se confier. Ses confessions constituent donc la matière de chacun de ces contes noirs. Il y a l'histoire d'une fille-limace, d'un homme à huit-doigts, d'un chasseur de mutants, d'un enfant autiste qui provoque des explosions chaque fois qu'il est contrarié et celle d'un obèse mangeur de spectres....

 

As tu rassemblé beaucoup de documentation ? 

Oui, mais dans ce cas là, ma documentation consiste surtout en photos de films (pour les ambiances, les ombrages etc...). Je pars aussi de quelques photos de rues ou de bâtiments, que je déforme ou caricature selon ce que je dois raconter... Ce n'est pas une bd, comme la précédente, que Quadrant avait publiée (La Frontière), un western, qui se passait donc à une époque bien déterminée, avec des costumes d'époque et des décors tout aussi d'époque... Il y avait même là des personnages ayant existé, comme Billy-The-Kid ou le général Wallace. Malgré ce que je racontais un peu plus haut, J'ai fini par craquer et réaliser un western entièrement, scénario et dessin!

 

 

 

 


 

Quels sont les artites qui ont influencés ton travail ? 

Vaste question que celle des influences! Les influences sont en général multiples et viennent de différents domaines. Elles s'accumulent par couches successives et ne sont pas toujours conscientes. Dans le domaine de la bd, mes premières influences sont venues de Willy Vandersteen. J'ai lu et relu les "Bob et Bobette" des dizaines de fois. J'ai donc été imprégné de cette ambiance "fantastique flamand" et surréaliste bon-enfant. Là-dessus, se sont greffées des choses aussi différentes que celles créées par  Mézières, Gotlib, Tardi, Will Eisner, Ronald Searl, Ralph Steadman, Topor, Corben et j'en oublie.... Les iinfluences viennent aussi beaucoup de lectures (toutes aussi éclectiques). J'ai toujours été un grand lecteur. L'influence la plus prégnante venant de la lecture de Jean Ray (encore le fantastique belge). Puis Ray Bradbury, Richard Matheson, Louis-Ferdinand Céline, Philippe K. Dick, Herman Melville, Kafka... J'ai beaucoup lu et relu aussi la littérature sudiste américaine : Flannery O'Connor, Faulkner, et, plus récemment Cormac Mac Carthy.
Visuellement, c'est surtout au cinéma que j'ai été chercher mes influences : Orson Welles, le cinéma expressionniste allemand, Fellini (j'ai vu 'La Strada" à 13 ans et je suis resté marqué par cette histoire et ces images jusqu'à...l'heure actuelle). Ca reste un des plus beaux films du monde! C'est avec ce film, suivi de la vision, peu après, de "L'Odyssée de l'espace" que j'ai compris qu'il y avait des auteurs au cinéma ), les comédies italiennes des années 60-7O, certains Jean-Pierre Mocky (pour le côté scénario-trash et foutraque de "L'Ibis Rouge", par ex.) les films fantastiques américains des années 30-40, David Lynch,  Terry Gilliam.... 

 

Quels sont tes prochains événements ou projets à venir ?

Il y a surtout un évènement dont je voudrais parler : la réalisation de l'adaptation en court-métrage par Sacha Feiner de "Dernière porte au Sud", ma toute première histoire parue chez Fluide.
Sacha est un jeune réalisateur qui s'est fait connaître avec son très drôle 'Gremlins Fan Film". Ce court très drôle a été "adoubé" par Joe Dante himself et a permis a Sacha d'étudier à fond sa passion pour les effets spéciaux à l'ancienne. "Dernière porte.." ne sera donc pas un film, ni un film d'animation mais un film à base de marionnettes articulées et filmées dans des décors construits à l'échelle. Une technique tout à fait inédite. Ce court respecte à la lettre le graphisme et l'ambiance de cette histoire et est en voie d'achèvement. On peut en voir des photos, et de bouts de making-off photographique sur la page "Dernière porte au sud" que Sacha Feiner a créée pour l'occasion. Il a été sélectionné par Anima, en compétition nationale. La première publique devrait donc se faire à ce festival, en février. J'ai assisté à une journée de tournage et je suis plus qu'impatient de voir le résultat final, le Sacha Feiner en question ayant un talent fou.

D'autre part, il devrait aussi sortir cette année, un autre court métrage, un film avec des acteurs cette fois, adapté de Chambre 208,  histoire parue dans Fluide également, par Thierry Gracia,  réalisateur français. Le film portera le titre de "Une vie de Chien" et les photos que j'en ai vues sont très belles et alléchantes... mais je ne sais pas où il en est dans sa réalisation.. En tout cas, ça promet aussi...
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Une troisième chose : la librairie "Forbidden Zone" a le projet de sortir un ou deux albums qui formeraient avec la compil-Fluide "Certains l'aiment noir", une intégrale des histoires parues chez Fluide Glacial. Il y aurait dans ce livre beaucoup d'inédits en album (nombres d'histoires parues dans le magazine mais pas en album).

 

Où peut-on vous trouver sur le web ?


Il y a une page Facebook à mon nom. On peut me trouver aussi sur le site du Lombard et sur celui de Fluide Glacial.

 

Quelle est ta plus grande passion ?

Si vous entendez par passion, occupation, hobby, ce n'est certainement pas le jardinage... J'ai été très cinéphile quand j'habitais Bruxelles; mais, maintenant que je suis à la campagne, cette passion a diminué d'intensité. En province,vous avez juste droit de voir des blockbusters mal doublés. Bon, il y a le petit écran, mais ce n'est pas la même chose...De plus la pratique des bonus, du "tout est possible grâce au numérique" et de tout pour la rentabilité, a fait perdre beaucoup de sa magie au cinéma...Comme beaucoup, je trouve plus de nourriture intéressante dans certaines séries télés. 

Par exemple, j'ai reçu un choc en regardant "True Détective". Une surprise totale dans un genre pourtant trop fréquenté, le policier. Un renouvellement au point de vue visuel et narratif. Je conseillerais aussi à tout le monde "Deadwood", western incroyablement écrit et dialogué.
Mais, pour répondre à la question, je reviens à ce qui est mon occupation favorite, je dirais : la lecture. Si, si, on peut avoir une passion pour les livres! Ce n'est pas une passion de vieux, même s'il est vrai que je viens d'avoir 60 ans! Je suis en train de relire les meilleurs Joseph Conrad, ainsi que "L'arc en ciel de la gravité" de Thomas Pynchon", chef-d'oeuvre et ovni littéraire absolu et j'ai découvert récemment un auteur s'adonnant au genre Fantastique, Jérôme Noirez que je trouve incroyable! De la poésie noire, et de l'humour (tout aussi noir!). A lire absolument, en tout cas ses livres pour adulte (Il écrit aussi de la littérature jeunesse)...


Et puis, raconter des histoires en bande dessinée reste, malgré les difficultés croissantes, une véritable passion. Ma crainte c'est que la bd sous forme de livre disparaisse un de ces jours... les tablettes, les écrans ça ne me fait pas rêver. Ce que j'aime c'est l'objet-livre, l'encre, le papier...

 

Une devise ? 

C'est bien simple tout est compliqué.

 

Entretien © BD-Best - Jean Jacques Procureur 2015

Images © Glénat

Photo © J J Procureur.



Publié le 30/01/2015.


Source : Bd-best

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