« - Cher Nicolas, vous avez avancé à une vitesse stupéfiante, mais nous aussi ! Nos services ont mis moins de six mois pour instruire votre dossier !
- En comptant le temps de conception et les vingt et un mois de l’exécution, nous voilà à trente-six mois, Monsieur le préfet. Trois ans ! Bien sûr, il reste encore des bricoles… Tout sera prêt pour l’inauguration officielle dans trois mois. J’en fais le serment... »
2 août 1840, Nicolas Koechlin présente au préfet un tronçon de chemin de fer entre Benfeld et Sélestat. Dans trois mois seulement, ce sera l’inauguration officielle. Tout devrait être prêt. Les actionnaires qui se sont désengagés ont vite été remplacés par un public croyant en l’avenir du train. Le jeune Doomi rêve de devenir chauffeur de locomotive. En attendant, il pellète du ballast sous le regard formateur de Jacky, chef mécano. Quant à son petit frère Fink, Theodore Koechlin lui confie son chevalet et ses couleurs avant de partir se retirer dans le Sud de la France.
© Piatzszek, Bossard - Bamboo
La trilogie de la construction de la plus grande ligne de chemin de fer internationale de l’époque, entre Strasbourg et Bâle, se conclue. Après avoir fait fortune dans la filature et le tissage, Nicolas Koechlin, député du Haut-Rhin, décida de relever un nouveau défi. Les cent-quarante kilomètres de voie seront parcourus à la vitesse phénoménale de 65 km/h.
© Piatzszek, Bossard - Bamboo
Le scénariste Stéphane Piatzszek s’est emparé d’une famille, d’un événement et d’une époque pour raconter une saga réaliste et romanesque. A quoi bon inventer des histoires quand la réalité offre une aventure plus forte que toute fiction, surtout a une époque où tout cela semblait n’être que folie ? Piatzszek l’a bien compris. C’est même à se demander si Jean Van Hamme ne s’est pas inspiré de la famille Koechlin pour écrire Les maîtres de l’orge. Avec les frères Doomi et Fink, Piatzszek ajoute la part fictionnelle apportant de l’humanité. Avec leurs destins aussi différents que déterminés, ils introduisent toute l’émotion nécessaire à en faire une histoire forte. On rêve de conduire un train avec Doomi. On vibre sous les coups de pinceaux ravis de Fink.
© Piatzszek, Bossard - Bamboo
Florent Bossard s’est imposé avec un style propre à lui-même dans lequel la sensibilité prend le pas sur la rigidité historique avec laquelle on ne peut pas jouer. En une décennie, il est devenu un dessinateur digne des grands auteurs comme Paul Gillon, ou dans un autre style Jean-Paul Dethorey. D’ailleurs, Fink qui prend son envol au cour de l’aventure, ne serait-ce pas un peu lui qui, avec Kilomètre zéro, s’est émancipé et a imposé sa patte dans l’univers de la bande dessinée réaliste ?
Symbole d’une révolution industrielle qui se joue, Kilomètre Zéro est une fresque familiale qui aurait peut-être gagné a s’étendre sur une plus longue série. Elle se conclue ici sous forme d’une trilogie dense et efficace.
Laurent Lafourcade
Série : Kilomètre Zéro, une épopée ferroviaire
Tome : 3 – Un monde nouveau
Genre : Aventure historique
Scénario : Stéphane Piatzszek
Dessins & Couleurs : Florent Bossard
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Nombre de pages : 56
Prix : 15,90 €
ISBN : 9782818986905
![]() |
©BD-Best v3.5 / 2023 | ![]() |
![]() |