5 juin 1968, Robert Kennedy fête sa victoire aux primaires démocrates de Californie. Alors qu’il vient de terminer son discours, il quitte la salle de réception de l’hôtel « Ambassador » par les cuisines. C’est à cet endroit qu’il s’effondre victime de plusieurs coups de feu tirés par un Jordanien, Sirhan Sirhan. Le sénateur est touché par plusieurs balles : l’une l’a blessé à l’épaule, une autre à la tête, toutes les autres ont soit blessé des gens dans la foule, soit se sont logées dans les murs. Il succombera le lendemain à ses blessures.
Tel est la version officielle retenue par l’histoire avant que Jean-Pierre Pécau ne s’en empare afin d’en faire une nouvelle aventure de la série Jour J. Que ce serait-il passé si Robert Kennedy n’avait pas été tué grâce au courage d’un cuistot Noir (Frank Lincoln) ancien du Vietnam où la guerre faisait rage en 1968 ? Lincoln assommant l’agresseur au moyen d’une poêle.
© Jean-Pierre Pécau – Denys – Scarlett - Delcourt
Bobby Kennedy désire engager son sauveur providentiel afin d’assurer sa sécurité rapprochée. Frank Lincoln a fait partie d’un commando de reconnaissance en territoire ennemi lors de la guerre du Vietnam. Il est également un activiste sympathisant des Black Panthers. Lincoln accepte la proposition du sénateur rejoignant l’équipe de Bill Barry. Pendant ce temps, Sirhan Sirhan, l’assaillant de Bobby a été abattu par la police, ce fait semblant plus relevé d’une exécution afin de le faire taire.
© Jean-Pierre Pécau – Denys – Scarlett - Delcourt
Lors de l’assassinat de Martin Luther King à Cleveland, Robert Kennedy avait réussi à désamorcer la violence de la communauté noire. La première mission de Lincoln est d’accompagner le sénateur lors d’une rencontre avec le patron du syndicat des raisins, César Chávez. Cette confrontation se termine au dépens du second par un nez cassé sous les yeux des agents du FBI aux ordres d’Edgar J. Hoover (qui hait Kennedy).
© Jean-Pierre Pécau – Denys – Scarlett - Delcourt
Pécau fusionne les sujets, il ajoute à son scénario un plausible rapprochement avec Cuba (Fidel Castro) mais également la figure du patriarche Josef Kennedy, qui de son côté ne voit pas d’un bon œil que son fils s’attaque à ses copains richissimes de l’industrie des armes et de la défense. Comme son frère, Robert Kennedy voulait non seulement la fin de la guerre au Vietnam mais également désamorcer l’escalade de la guerre froide avec l’URSS.
© Jean-Pierre Pécau – Denys – Scarlett - Delcourt
Le lecteur se laisse emporter dans cette révision de la grande Histoire d’autant plus que certains ont été passionné par le sujet et vécu en direct les deux assassinats dont on ne connaît toujours pas à l’heure actuelle la vérité, les archives officielles ne seront pas dévoilées au grand public avant de nombreuses années). Pour ce diptyque, Pécau s’allie au dessinateur Denys afin de nous proposer une aventure qui dans notre réalité qui reste toujours enveloppée d’un voile opaque concernant l’assassinat des deux frères. A se procurer sans attendre pour un très bon moment de lecture et d’uchronie.
NB : Le « Chevalier noir de Camelot » est le sobriquet donné à R.Kennedy car il n'oubliait rien et en tout premier lieu les responsables de la mort de son frère.
Alain Haubruge
Titre : Le Chevalier noir de Camelot T.1/2
Série : Jour J
Tome : 48
Genre : Uchronie
Éditeur : Delcourt
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessin : Denys
Nombre de pages : 56
Prix : 15,50 €
ISBN : 9782413040309
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