« - Quoi ? Oh, non ! Ne me dis pas qu’elle est là !?!
- Lange !!! Bon sang, Lange ! Vous mobilisez la moitié des forces de l’ordre parisiennes et vous n’êtes pas fichu d’appréhender notre pyromane !! Vous êtes un incapable !
- Non. Pas tant que ça, Monsieur Paindeloup. Votre commissaire avait vu juste. Seulement, il était difficile d’imaginer que le terroriste s’en prendrait à un film réalisé par un français et dont tous les comédiens sont également gaulois… mais produit par une firme allemande. Cet attentat apporte-t-il de nouveaux éléments à l’enquête, Commissaire ?
- Je rédigerai mon rapport pour mon supérieur hiérarchique… J’imagine qu’il vous le soumettra sans tarder. »
Le commissaire Englebert Lange et son adjoint l’inspecteur Goujon mènent l’enquête dans Paris occupé. Qu’est-ce qui motive cet individu qui va de cinémas en cinémas pour incendier les bobines de films allemands ? Qui a tué Victoire, danseuse du Shéhérazade ? L’enquête n’est pas facile, surtout pour un commissaire hanté par le fantôme de sa mère qui l’a abandonné enfant pour faire carrière à Hollywood. Et quand la Gestapo vient mettre son grain de sel, c’est encore plus compliqué. Coopérer, est-ce collaborer ?
© Grande, Galandon, De Cock – Glénat
Laurent Galandon est un spécialiste de la Seconde Guerre Mondiale. On l’a vu avec, entre autres, L’envolée sauvage. Il est un amoureux du cinéma. On l’a vu avec La parole du muet. Avec Retour de flammes, il conjugue les deux thématiques dans un polar en cinémascope. Le diptyque est construit comme un film de cinéma. Les personnages ont des caractères bien définis avec des faces mystérieuses. Lange converse avec Madeleine, le fantôme de sa mère actrice. Goujon apparaît comme le mari modèle mais souffre manifestement d’une homosexualité qu’il est difficile d’assumer dans une époque non tolérante. Les protagonistes secondaires sont aussi bien campés, inconnus ou célébrités, comme Edwige Feuillère qui vient faire son numéro au commissariat, l’occasion pour les auteurs d’aborder le sujet controversé des acteurs ayant tourné dans des productions allemandes pendant la guerre.
© Grande, Galandon, De Cock – Glénat
Alicia Grande réalise là sa première série. Elle immerge le lecteur dans l’ambiance cinématographique du récit. La salle privatisée, le cinéma improvisé de campagne ou le cinéma de quartier, chaque lieu est représenté avec ses caractéristiques propres. Les personnages sont soignés et là où Grande excelle c’est dans les acteurs célèbres que l’on reconnaît bien sans qu’ils ne soient des caricatures rigides comme on en voit trop souvent.
Les couleurs d’Elvire de Cock privilégient une ambiance semi-sépia, sans en être vraiment, datant le récit dans son époque. Entre les projecteurs, les phares des voitures et les lampes à pétrole, la coloriste se positionne en as des éclairages.
© Grande, Galandon, De Cock – Glénat
La fin ouverte laisse augurer d’une suite. En attendant, tous les acteurs sont en place… Silence, on lit !
Laurent Lafourcade
Série : Retour de flammes
Tome : 2 – Dernière séance
Genre : Polar
Scénario : Laurent Galandon
Dessins : Alicia Grande
Couleurs : Elvire de Cock
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 64
Prix : 14,95 €
ISBN : 9782344032435
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