« - Je m’appelle Lamentacion ! Et voici Paqui !
- Nous allons vous initier au Flamenco, cette danse et ce chant typiques de l’Andalousie !
- Pour ressentir le Flamenco, il faut puiser au fond de votre âme toutes les émotions qui sont en vous…
- Si ! Il faut vivre avec son cœur !
- ça ne va pas mieux, Alia ?
- Non ! Mon copain me maaanque ! J’aimerais tant le revouaaaaar !! »
Julie, Alia et Luce sont en stage Flamenco en plein cœur de Séville, avec Mary, leur prof de modern jazz. Dès leur arrivée, Alia est en manque de son petit copain Evan. Mais ça vaut le coup de souffrir quand on s’entraîne dans de si belles tenues traditionnelles. Pendant ce temps, Carla va vite se rendre compte qu’elle a tout intérêt à ce que ses camarades de classique reviennent. Quant à elle, Capucine, la petite sœur de Julie, est l’Etoile de la maison. Et les parents, ils apprennent ce que c’est que d’avoir des filles passionnées de danse.
Le trio Crip-Beka est de retour après deux ans d’absence avec les pensionnaires de leur école de danse, occupés sur la série Les fées Valentine chez Dargaud. Ils nous promettent que ça ne se reproduira plus puisque Les fées vont changer de dessinateur.
Crip est un dessinateur classique, avec un trait universel, propre, net et précis. Il maîtrise une pure ligne claire. Il n’est pas évident de faire danser des personnages. Qu’il s’agisse justement de classique, avec des exercices de barre, de Hip-Hop, de disco ou de flamenco, Crip sait trouver les mouvements justes pour faire virevolter ses personnages.
La coloriste Maëlla Cosson respecte le trait de Crip. Elle reste sobre dans les scènes de jour et laisse éclater ses couleurs dans les soirées. Ce qui est remarquable et qui ne se remarque pas, preuve d’un travail bien fait, c’est que l’escapade en Espagne qui occupe un petit tiers de l’album nous amène réellement dans la chaleur sévillane.
Les Beka sont des scénaristes éclectiques. Ils excellent dans des domaines extrêmement variés : de l’aventure en contexte historique précis avec Champignac, de l’humour sportif avec Les rugbymen, de la philosophie avec Le jour où… Bien qu’étant une série de gags, on peut plus facilement qualifier Studio Danse de série tendresse plutôt que de série humoristique. Les sourires sont légers, mais il se dégage de l’univers musical qu’ils ont créé un sentiment de bien-être et de bonheur communicatif aux lecteurs. Les jeunes filles ne sont pas de simples adhérentes à des cours de danse, elles ont une famille, une vie de collégiennes, éventuellement des petits copains. Elles sont actrices de leur vie, et c’est ça qui est primordial pour que les lectrices s’identifient à elles.
En sortant simultanément leurs deux blockbusters féminins, les éditions Bamboo réalisent un doublé gagnant. Les Sisters ont dépassé les quatre millions d’albums vendus. Studio Danse se situe au-delà du million et demi. Et ce n’est pas parce que ce sont des séries de « filles » que les garçons n’ont pas le droit de les lire.
Laurent Lafourcade
Série : Studio Danse
Tome : 11
Genre : Humour chorégraphié
Scénario : Béka
Dessins : Crip
Couleurs : Cosson
Éditeur : Bamboo
Parution : 13 novembre
Nombre de pages : 48
Prix : 10,95 €
ISBN : 9782818967379
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