François Walthéry, 50 ans de BD
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François Walthéry, 50 ans de BD

Natif des hauteurs de Liège, François Walthéry décida très tôt qu’il deviendrait dessinateur de bandes dessinées. Ses premières planches, publiées en 1962 alors qu’il a à peine 16 ans, sont remarquées par Peyo, le créateur des Schtroumpfs, qui l’engage aussitôt comme assistant. C’est auprès de Peyo et de son collaborateur Willy Maltaite (Will) que le jeune François apprendra son métier et sera bientôt prêt à se lancer dans une production personnelle avec Natacha, une hôtesse de l’air très avenante qui connaît depuis 1970 des aventures pleines de suspense et de
rebondissements. Héritier des maîtres de la BD belge avant de devenir leur ami, François Walthéry est aussi une authentique célébrité dans la région liégeoise dont il a vanté les décors, la langue et les coutumes dans des productions locales pleines de verve et de nostalgie.

 

 

 

 
LES CHAPITRES DE L’EXPOSITION
 
1. Les premiers pas
 
À Cheratte Hauteurs demeure un dessinateur qui est publié dans Tintin : Mittéï.
François Walthéry est plein d’admiration pour cette célébrité locale : plus tard, il veut devenir dessinateur comme lui et comme Hergé. Sur le conseil de Mittéï, il entre à l’institut St-Luc à Liège pour apprendre les arts graphiques. Ses condisciples s’appellent Seron et Dany autres futures vedettes de la BD.

 

 

Entre-temps, Mittéï est appelé au secours par le rédacteur en chef de Junior, le supplément jeunesse de l’hebdomadaire Chez Nous : un de ses dessinateurs a fait faux bon et il faut le remplacer de toute urgence. Mittéï étant lui-même débordé, il fait appel au jeune Walthéry et lui confie les scénarios d’une série de gags de « Pipo et Cie » : elles seront publiées dès 1962, alors que François a à peine 16 ans.


2. Les années Peyo

Suite au succès des Schtroumpfs, Peyo a dû engager un assistant qui s’est chargé de redessiner ses mini-récits en grand format : Francis Bertrand, qui signe tout simplement Francis. Après avoir lui-même publié quelques mini-récits dans Spirou, Francis annonce à Peyo qu’il a décidé de voler de ses propres ailes. À la recherche d’un nouvel assistant, Peyo  - conseillé par Charles Dupuis et Yvan Delporte qui avaient repéré « Pipo et Cie » dans Junior -  appelle le jeune prodige. C’est ainsi qu’en septembre 1963, François Walthéry arrive à Bruxelles et commence à dessiner des décors pour « Schtroumpfonie en ut ».

 

 

 

 
Peyo s’aperçoit assez vite que François serait plus à l’aise avec une série plus réaliste, aussi l’envoie-t-il un jour par semaine chez Will (Willy Maltaite) qui dessine sur des scénarios de Peyo « Jacky et Célestin » pour Le Soir Illustré. Le jeune assistant entame immédiatement un nouvel épisode cosigné par Will : « Vous êtes trop bon ! ». Il réalisera encore trois épisodes de cette amusante série – dont l’une pendant son service militaire en Allemagne - avant que Peyo, submergé par ses Schtroumpfs, lui confie les aventures de Benoît Brisefer dont il a dessiné lui-même les deux premiers épisodes sur des décors de Will.  


3. La naissance de Natacha
 
Pour l’aider à schtroumpfer, Peyo a engagé Gos (Roland Goossens) qui, en plus de dessiner admirablement les petits lutins bleus, se révèle un excellent scénariste.
Auteur de plusieurs scripts pour les Schtroumpfs, Gos écrit aussi des scénarios pour Benoît Brisefer et devient rapidement le complice de Walthéry pour le meilleur et pour le rire. À deux, sur les conseils bienveillants d’Yvan Delporte qui fréquente assidument le studio Peyo, ils vont créer Natacha, une hôtesse de l’air roulée comme un pneu neuf. Sans le savoir, Will est à l’origine de la charmante héroïne : c’est lui qui a appris à Walthéry l’art de dessiner les femmes après l’avoir lui-même appris de Jijé.  

 

 

 

 

Dès le départ, Walthéry accumule trois ans de retard qu’il ne rattrapera jamais : créée en 1967, Natacha n’apparaîtra dans Spirou qu’en 1970. Secousse sismique chez les petits lecteurs du beau journal de Spirou : jamais un nouveau personnage de BD ne
reçut un accueil aussi enthousiaste !


4. Les copains d’abord 
 
Après un deuxième épisode réalisé dans la foulée par le même tandem, la voie semblait toute tracée pour Walthéry et Gos qui auraient pu se mettre au service exclusif de Natacha. Mais Gos allait être accaparé par le succès de son Scrameustache, laissant la voie libre à de nombreux prétendants. Cela arrange bien François qui n’a pas attendu l’invention de Facebook pour se faire des amis. Vont ainsi présider aux destinées de la belle hôtesse les scénaristes Étienne Borgers, Marc Wasterlain, Maurice Tillieux, Mittéï, Raoul Cauvin, Mythic, Peyo, Michel Dusart, Guy d’Artet et Thierry Martens (sans compter François lui-même). D’autre part, selon une habitude héritée du studio Peyo, Walthéry sollicite l’aide de décoristes qui s’appellent Mittéï, Pierre Seron, Jidéhem, Will, Laudec, Georges Van Linthout ou  Bruno Di Sano. Cinq d’entre eux habitent Cheratte-Hauteurs ou les environs immédiats et les rendez-vous sont pris au café Braham, le centre culturel local où l’on joue habituellement aux cartes, aux fléchettes ou au billard entre deux brainstormings bien arrosés.


5. Un p’tit gars de Cheratte-Hauteurs

L’implantation locale de Walthéry est en effet essentielle. Affublé d’un accent liégeois prononcé, il adore utiliser le dialecte régional jusque dans ses cases. Exemple : l’idiome utilisé par indiens Navajos coupeurs de têtes de la première aventure de Natacha n’est autre que du wallon liégeois pur jus !
Dans « Le Vieux Bleu », assisté par le scénariste Raoul Cauvin, François va mettre en scène son grand-père, colombophile enragé, dans les décors de son village natal, croquant les trognes des célébrités locales. L’album paraîtra simultanément en dialecte liégeois, simultanément en dialecte liégeois, devenant ainsi un objet culturel incontournable… et un grand succès commercial !
François est également l’auteur de P’tit Bout d’Chique, qui n’est autre que lui-même dans ses tendres années, évoluant dans les décors de Cheratte et ses environs.

Accaparé par Natacha, François confiera les destinées de ce personnage à son vieux camarade Mittéï. Autre œuvre très autochtone de Walthéry, l’album consacré à  Tchantchès,
personnage folklorique incontournable de la région d’outre-Meuse, deviendra un fleuron culturel wallon, surtout dans sa version éditée en dialecte liégeois.

Il est à noter que la notoriété de Walthéry est si considérable qu’il lui arrive de recevoir du courrier adressé tout simplement à « François Walthéry, Liège ».

 
6. Dédicaces, affiches, publicités…
 
Natacha étant sa mère nourricière, l’activité prioritaire de Walthéry devrait être de dessiner ses aventures. Mais c’est mal connaître l’intéressé dont la convivialité légendaire le pousse à privilégier toute demande amicale susceptible de le distraire de sa série vedette. Assidu dans les festivals et les séances de dédicaces, François ne peut refuser de dessiner des affiches et publicités pour les événements les plus variés, des illustrations dans des publications diverses, des posters, des sérigraphies numérotées et signées, des étiquettes de bière, des livres ou albums à tirage limité publiés par les éditeurs du cru… Tout est bon pour repousser au lendemain les planches qu’il aurait dû fournir au plus tard pour avant-hier !
 
 
7. La tentation érotique

Dès le premier coup d’œil, le lecteur masculin comprend que Natacha est nue sous ses vêtements. De fait, François n’est pas insensible aux charmes  de la gent féminine et cela n’a pas échappé à l’éditeur Jacques Glénat qui, dès 1973, propose dans son « Canard Sauvage » une histoire de Betty Strip, charmante jeune fille innocemment dévêtue. En 1985, « Nathalie la petite hôtesse », pastiche érotique de
Natacha, sera réalisée par un mystérieux « Jaap De Boer » avec l’assentiment bienveillant du père spirituel de la blonde héroïne. Suivront un portfolio « Katia »,des cartes postales « Natacharme », un portfolio « Les sept péchés capitaux » et un fascicule intitulé « Je ne pense qu’à ça ». Jusqu’au jour où Walthéry osera avec le scénariste Fritax un album d’humour explicitement érotique intitulé « Une femme dans la peau », réalisé entièrement au crayon afin de souligner la démarche purement artistique de l’entreprise.

 

 

 

 

8. En route vers de nouvelles aventures

Après des années de travail en équipe avec des collaborateurs qui ont forcément laissé transparaître dans son œuvre leur propre personnalité, François Walthéry a décidé de reprendre la maîtrise complète de son travail. Dans « Le regard du passé », le 21e
album de Natacha paru en 2010, l’artiste a réalisé lui-même les décors, les crayonnés, l’encrage et le lettrage de ses planches.
Éditée depuis 1989 par Marsu Productions, Natacha est aujourd’hui à la tête d’une collection intégrale qui confirme son statut de classique de la BD franco-belge.

Héritier de Peyo, Will et Tillieux, François Walthéry fête cette année ses 50 ans de métier. À cette occasion, il a pris la ferme résolution de travailler sans relâche à la suite des aventures de Natacha.

Pour le joindre, prière d’appeler chez Braham entre 14 et 18 heures…

 

François Walthéry; 50 ans de BD
 
Une exposition du Centre Belge de la Bande Dessinée
 
Commissaire : JC de la Royère
Textes : JC de la Royère
Traductions : Bureau Philotrans  
Relectures : Tine Anthoni, Jean Auquier, JC de la Royère
Gestion des originaux : Nathalie Geirnaert et Dimitri Bogaert
Graphisme : Pierre Saysouk
Agrandissements : Sadocolor
Réalisation : Jean Serneels, Stéphane Regnier et les équipes du CBBD

Communication: Valérie Constant, Willem De Graeve
 
En collaboration avec Marsu Productions et avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale.
 
Le Centre Belge de la Bande Dessinée remercie Véronique Culliford, Bernard Grailet (éditions Khâni),  José Grandmont, Christophe Guillaume (ASBL Les Amis de François Walthéry), Gaëtan Laloy, Christian Mathoul, Jean-Marie Smits et Laurent Vankerckhove (Paradise BD).

A noter également que l'album Walthéries, "50 années de travaux marrants, les auteurs BD fêtent François Walthéry" sera présent lors du vernissage de l'exposition.

 

Centre Belge de la Bande Dessinée
20 rue des Sables – 1000 Bruxelles (Belgique)
Ouvert tous les jours (sauf lundi) de 10 à 18 heures.
Tel. +32(0) 219 19 80 - www.cbbd.be – visit@cbbd.be

 

 

 


Pays : Belgique

Date de l'événement : du 09/10/2012 au 24/02/2013.

Publié le 07/09/2012.


Source : Graphivore-CBBD

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