Furioso T.01 Garalt est revenu
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Furioso T.01  Garalt est revenu

 

 

 

« Furioso » … un titre qui sonne bien l’impétuosité, la fureur, l’énergie magique, le fantasy, l’épopée, l’aventure. Mais encore ?

Petite recherche sur ce nom … on trouve : nom d’un cheval : Furioso est un étalon Pur-sang, parmi les plus importants fondateurs du stud-book des chevaux Selle français. Il est notamment le père de Furioso II, et le grand-père de Jalisco Ben.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais pas que … car le terme est également utilisé en musique !

I.− Emploi adj. [En parlant d'une œuvre, d'un morceau] Qui présente un caractère violent, impétueux. Allegro furioso (dans Littré, DG, Rob., Lar. Lang. fr.).

P. métaph. La douleur est chose très musicale, on peut presque en parler en termes de musique. Il y a des douleurs graves et d'aiguës, des andante et des furioso (Valéry, Soirée M. Teste,1895, p. 134).

II.− Emploi adv. [En parlant d'un exécutant] Avec impétuosité. Jouer furioso (Rob.).

III.− Emploi subst. Morceau musical présentant ce caractère. Pour mon malheur j'exècre la musique médiocre (à mes yeux elle est un pamphlet satirique contre la bonne, par exemple le furioso de Donizetti...) (Stendhal, H. Brulard,t. 2, 1836, p. 270).

 

Que de références prometteuses pour un titre !

 

 

 

 

 

 

© Philippe Pelaez – Laval Ng - Drakko

 

 

Pourtant, c’est dans la littérature épique qu’il faut ici en trouver l’origine, la source. Poème de 46 chants écrit par Ludovico Ariosto, dit l’Arioste, en 1516, cette œuvre majeure de la Renaissance connut des périodes de succès, d’oubli puis de redécouverte en fonction des milieux littéraires et des siècles.

Aujourd’hui, Philippe Pelaez la réinterprète en nous plongeant avec brio dans cet « Orlando furioso » (Roland furieux).

 

Garald, le plus valeureux des chevaliers, tué par Roland, neveu du Roi Kaarl, il y a 8 hivers, est revenu d’entre les morts ! Pourquoi ? Il ne le sait pas.

Ressuscité par qui ? Par amour par la fée Alcyna, sœur de la fée Morgane !

 

Chevauchant un magnifique hippogriffe, animal mythique, il sauve Angélique, Princesse de Barna, fille de Solsant, duc de Châtelmont.

Cette dernière a été condamnée par Roland à être livrée à l’Orque, dans la baie du Tombeau.

 

 

 

 

 

© Philippe Pelaez – Laval Ng - Drakko

 

 

 

La raison ? Elle a refusé l’amour de ce dernier, lui préférant celui de Medero, un simple soldat qui le paya cruellement de sa vie. L’insulte a été trop grande pour le neveu du Roi. Sa fureur ne pourra s’apaiser que dans le sang, le massacre, l’ivresse du pillage et du carnage.

Tout cela sur fond de guerre contre Agramant, Empereur des Morts.

 

Par ailleurs, l’intrigue ne serait pas suffisante si, de plus, Garald n’était au départ le redoutable chef de guerre des Morts. Pour l’amour de Bradamante, la « meilleure guerrière du royaume » de Kaarl, il s’est converti afin de l’épouser et a ainsi changé de camps ! Pourtant, cela n’empêchera pas Roland de le tuer afin d’effacer la honte des défaites subies par son ancien ennemi !

 

Garald ne désire, en ce début d’histoire, que revoir son épouse ! Il décide de participer masqué à la grande Joute. Ceci au risque de se faire reconnaître car qui ne connaît pas son extraordinaire épée, capable de s’allonger en lance au besoin !

 

 

 

 

© Philippe Pelaez – Laval Ng - Drakko

 

 

Premier tome d’un diptyque envoûtant, « Furioso » nous prouve toute la diversité du talent de Philippe Pelaez.  En ce début 2022, il ne cesse de nous surprendre et se retrouve une 4e fois sur les présentoirs « Nouveautés » de nos librairies BD préférées ! Après le 1er opus du « Bossu de Montfaucon » (Grand Angle) déjà chroniqué ici, le 3e de « Maudit sois-tu »  (Ankama), le « Bagnard de guerre » (Grand Angle) sorti ce 30 mars, c’est chez Drakko qu’il publie cette nouvelle fresque épique.

Si le poème de l’Arioste en est clairement la base, on ne peut ignorer les influences de la « Matière de Bretagne », légendes arthuriennes, mythologies celtes et de la « Matière de France » avec la geste du Charlemagne et de son neveu Roland ! Le tout saupoudré merveilleusement de fantasy. Un passionnant mélange de réel et d’irréel où les passions des uns viennent se fracasser contre les haines des autres. L’exaltation des jalousies contre celle des rancœurs.

 

 

 

 

 

© Philippe Pelaez – Laval Ng - Drakko

 

 

Au travers des scènes choisies, Philippe Pelaez réussit le pari fou de recentrer les 46 chants de « Orlando furioso » en un scénario cohérent d’un diptyque … soit une centaine de pages ! Mais rien n’y est perdu, ni l’intrigue ou plutôt les intrigues, ni le rythme de la narration avec ses combats et ses rebondissements, ni ses personnages. Pelaez donne à ces derniers consistance, profondeur, notamment grâce à des dialogues soignés, fidèles au genre et à l’époque médiévale. Si certains ont néanmoins disparus de l’œuvre initiale, car n’apportant rien au récit, les protagonistes, principaux ou secondaires conservés vivent en se devant d’assouvir leurs sentiments, leurs passions, leurs colères, leurs rancœurs.

Pour donner vie à cette geste fantasmo-médiévale, il fallait un trait nerveux, capable de rendre palpable les tensions, les colères, le déchaînement des sentiments ou le brasier consumant intérieurement les héros. Laval Ng, de son vrai nom Laval Ng Man Kwong, nous avait déjà prouvé ses qualités dans des séries comme « Balade au bout du monde » (4e cycle), « Chroniques de Sillage » (tome 3) ou encore « Parallèle ». C’est avec cette dernière, en 2016, qu’il collabore pour la première fois avec Philippe Pelaez.

 

 

 

 

 

© Philippe Pelaez – Laval Ng - Drakko

 

 

Son dessin réaliste renforcé par un encrage rugueux, des hachures et une mise en lumière subtile collent parfaitement à l’état d’esprit tourmenté des personnages. Loin de la masquer, la violence des 2 personnages principaux, Roland et Garalt, explose à chaque planche.

Et que dire de la structuration des planches ? Dynamique, dense, allant parfois jusqu’à 14 cases de tailles variées et entrelacées, elle donne toute son énergie à l’action. Le lecteur se retrouve clairement au cœur de celle-ci.

Bref, ce travail graphique soutenu avec la narration soignée de Philippe Pelaez offrent à cette variante de la chanson de Roland une dimension nouvelle. Et dire qu’il faudra attendre la seconde partie pour en connaître le dénouement !

 

Thierry Ligot

 

 

 

Titre : Garalt est revenu

 

Série : Furioso

 

Tome : 1

 

Genre : Héroic Fantasy

 

Éditeur : DRAKKO

 

Scénario : Philippe Pelaez 

 

Dessin : Laval Ng

 

Nombre de pages : 56

 

Prix : 14,90 €

 

ISBN : 9782490735679



Publié le 04/04/2022.


Source : Bd-best

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