« - Tu vas être tranquille, ici. Ma mère n’y met jamais les pieds. C’est pas un cinq étoiles mais tu seras à l’aise.
- Après un an dans un cercueil, le confort est vraiment le dernier de mes soucis.
- Les morts qui jouent du clairon dans leur tombe ne sont pas légion. Est-ce que tu sais pourquoi tu es devenu… Eh bien…
- Un zombie ? Aucune idée. Je suis resté conscient après ma mort et à un moment donné j’ai réussi à bouger…
- Tu penses que ça va durer ? Je veux dire, t’as pas peur de redevenir juste un cadavre ordinaire ?
- Je pense pas à ça. Mettons que je m’en fais moins pour mon avenir que pour ma famille.
- La vie est un miracle, mon vieux. T’en es la preuve ! »
Les proches de Yan ne se remettent pas de la mort de leur fils. Pourtant, celui-ci est bien vivant…. Enfin, non… Il est mort, mais il est vivant. Bref, il est mort-vivant. Son ami Nicolas l’héberge dans sa maison. Mais comme sa mère est un poil intrusive, il le planque dans le cabanon de jardin. Le confort est sommaire, mais quand on a passé un an dans un cercueil, Yan ne va pas faire le difficile. A part Nico, seule Alice est au courant de la « résurrection » de Yann. Mais l’enquête sur son assassinat n’est pas encore résolue et une vidéo de zombie qui circule sur le net intrigue…
© Boisvert, Colpron, Usagi - Dupuis
Avec Mort et déterré, Boisvert et Colpron réveillent la bande dessinée québécoise. On ne la connaît pas bien sur notre continent. Il est temps qu’elle soit mise en lumière parce qu’à part Les Nombrils de Delaf et Dubuc ou bien Paul de Michel Rabagliati, on ne peut pas dire qu’elle ait sa part du marché.
© Boisvert, Colpron, Usagi - Dupuis
Le scénariste Jocelyn Boisvert adapte et développe son roman pour le neuvième art. Le romantique qui, ado, écrivait de la poésie en cachette et trouvait merveilleux l’idée que l’amour survive à la mort réalise son rêve par l’intermédiaire de son héros. Lui qui a toujours préféré imaginer des personnages excentriques plutôt que d’en être un cache un petit côté gothique en lui. L’histoire de Yan Faucher est aussi le moyen de parler des relations familiales et du délicat thème de la vie avec le deuil. A hauteur d’enfant-lecteur, Boisvert l’aborde avec tact prouvant que l’on peut parler de tout du moment que c’est bien explicité. Il est également des sujets qui peuvent choquer ou interpeler les parents mais pas les plus jeunes, alors que la mort, c’est la vie, tout simplement.
© Boisvert, Colpron, Usagi - Dupuis
Pascal Colpron parlait de son Petit Nombril aux éditions de La Pastèque. Il a été l’assistant de Delaf sur les tomes 4 à 7 des Nombrils. Sous les couleurs vert-cadavre d’Usagi, il s’occupe maintenant de celui de ce jeune mort-vivant. Son graphisme réaliste donne un côté véridique à l’histoire.
Mort et déterré est une série tous publics qui, entre autres, fait qu’on a beaucoup moins peur de mourir une fois qu’on l’a lue : une feel good dead story.
Laurent Lafourcade
Série : Mort et déterré
Tome : 2 - Pas de quartier pour les macchabées
Genre : Aventure
Scénario : Jocelyn Boisvert
Dessins : Pascal Colpron
Couleurs : Usagi
Éditeur : Dupuis
Nombre de pages : 48
Prix : 9,90 €
ISBN : 9791034733415
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