La ville est un corps, le quartier est son âme. Moi, Mikko et Annikki
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La ville est un corps, le quartier est son âme.  Moi, Mikko et Annikki

 

« - Il faut toujours que je rêve à l’impossible.

- Ça m’arrive aussi ! Ce serait mieux de ne pas avoir de rêves pour ne jamais être déçue, mais ce serait absurde !

- C’est vrai ! Je suis complètement désarmée devant les rêves ! Un rêve se présente, et je fonce. Maintenant, je passe mon temps à épolucher les annonces immobilières ! Mais les maisons sont souvent retapées n’importe comment.

- Pourquoi pas un appart’ à Annikki ? Quelques appartements sont encore vacants là-bas et ils sont à la recherche d’habitants.

- Ah bon ? »

 

 

 

 

 

 

 

Tampere, Finlande, avec la bénédiction des pouvoirs politiques, des promoteurs s’attaquent au quartier d’Annikki, mis en pâture à la démolition. Dans cette ambiance particulière de fin d’un monde, Tiitu Takalo, autrice de BD, se bat aux côtés de son compagnon Mikko pour lutter pacifiquement contre le rouleau compresseur du profit matériel au détriment de l’humain et de l’Histoire de la ville. Ce que cherche à préserver une poignée de finlandais, plus que de « simples » bâtiments, c’est le patrimoine culturel qu’ils représentent. Les habitants du quartier voient en cette identité rien moins que leur avenir. Takalo raconte sa propre vie au sein d’Annikki.

 

 

 

 

 

© Takalo - Rue de l’échiquier

 

 

Pour faire entrer dans son album « tous les rebondissements de l’histoire mouvementée de ce quartier », Tiitu Takalo a choisi de s’axer précisément sur l’ilôt d’Annikki et ses maisons en bois. Fin 2013, le plan d’urbanisme a déclenché les hostilités. Il fallait sauver Annikki. S’ensuivent les premiers squats à la maison des cheminots, les rébellions et la solidarité des résistants.

 

 

 

 

© Takalo - Rue de l’échiquier

 

 

L’autrice remonte aux origines de l’urbanisme finlandais. On apprend comment la ville de Tampere est née de rien. Le livre est aussi une histoire de l’architecture et de l’industrialisation de la commune à travers les siècles.

 

 

 

 

© Takalo - Rue de l’échiquier

 

 

Alternant les styles graphiques que l’on soit dans l’histoire ou dans l’Histoire, Takalo met ses lecteurs en immersion dans un combat solidaire. Plus qu’une histoire, Moi, Mikko et Annikki est une chronique de quartier que, bien qu’elles racontent quelque chose de totalement différents, l’on peut ranger à côté des Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin, récemment adaptées en BD chez Steinkis par Isabelle Bauthian et Sandrine Revel.

A travers cette chronique, la dessinatrice questionne sur l’identité même d’une ville. Elle démontre que la ville est une personne. Elle démontre qu’en réparant des bâtiments, on peut sauver des âmes.

 

 

 

 

© Takalo - Rue de l’échiquier

 

 

Moi, Mikko et Annikki a reçu le prix Finlandia de la BD, équivalent finlandais du Fauve du meilleur album à Angoulême. En France, il vient de recevoir le Grand prix Artemisia de la bande dessinée féminine 2021.

 

Moi, Mikko et Annikki, c’est l’histoire de gens tout à fait ordinaires qui décidèrent d’agir, ne se contentant pas de dire « quelqu’un devrait faire quelque chose ! ». Ils le firent eux-mêmes car ils avaient des rêves.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Moi, Mikko et Annikki 

 

Genre : Autobiographie urbaine 

 

Scénario, Dessins & Couleurs : Tiitu Takalo

 

Éditeur : Rue de l’échiquier

 

Nombre de pages : 248 

 

Prix : 21,90 €

 

ISBN : 9782374251943

 



Publié le 03/02/2021.


Source : Bd-best

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