« - Viens !
Attendez ! C’est tout de même étrange, non ? L’arbre ! Vous avez remarqué ? On dirait qu’il a été comme… mangé ou je ne sais pas… Mademoiselle ?
Suis-moi… Tu entres ?
C’est-à-dire… C’est bien aimable à vous mais on se connaît à peine…
Je m’appelle Sandrine. Bienvenue à la quincaillerie ! »
Arthur habite à Bruxelles. Hypocondriaque invétéré, la trentaine bien sonnée, le jeune homme voit sa vie radicalement changer grâce à la chute d’une branche. L’événement lui fait rencontrer Sandrine, une artiste un petit peu plus jeune que lui qui occupe un lieu de rencontres informelles pour discuter, se réunir ou organiser des expos. Alors qu’Arthur est obnubilé par le désir de maîtriser les choses et de contrôler ce qui lui arrive, Sandrine a adopté une philosophie opposée à cette illusion. Entre les deux, ne pouvait naître qu’une histoire d’amour… jusque ce que la maladie s’en mêle.
© Zabus, Campi – Delcourt
Vincent Zabus écrit une chronique de vie comme il s’en passe des milliers. Grâce à un traitement scénaristique original, il se détache du lot. Arthur adulte discute avec Arthur enfant. Ce dernier lui donne des leçons de vie. Comme ces ex qui parlent avec lui aux fenêtres. Zabus, homme de théâtre, intègre cet art à celui de la bande dessinée. Les didascalies sont énoncées comme de vraies paroles. Les personnages s’adressent aux lecteurs en aparté. La symbiose fonctionne. Un très légère pointe de fantastique apporte un mystère qui s’avèrera plus moral que physique. D’où viennent ces griffures et ces empreintes laissant penser qu’un voyageur du Mésozoïque se cache dans les ruelles de la capitale belge ?
© Zabus, Campi – Delcourt
Après Les larmes du seigneur afghan, Macaroni et Magritte, ceci n’est pas une biographie, Thomas Campi illustre une nouvelle histoire de son scénariste. Il marche sur les pas d’un Manara version Giuseppe Bergman, avec de la couleur en plus. Il y a pire comme influence pour un dessinateur italien. Il intègre les chapitrages aux images comme si c’était naturel. C’est absurde et efficace à la fois.
© Zabus, Campi – Delcourt
En plus d’une histoire d’amour, L’éveil est une histoire sur la prise de conscience de soi, sur l’accompagnement aux malades et invite à profiter des bonheurs de chaque jour sans se laisser encombrer par des scories spirituelles.
Entre Boris Vian et Shakespeare, entre Woody Allen et Ionesco, L’éveil fait figure d’OVNI. Un régal.
Laurent Lafourcade
One shot : L’éveil
Genre : Poésie amoureuse
Scénario : Vincent Zabus
Dessins & Couleurs : Thomas Campi
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 88
Prix : 17,95 €
ISBN : 9782413008675
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