L’enfant et l’armure. Saison de sang
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L’enfant et l’armure.  Saison de sang

 

« La domination de l’hiver perdure, mais il y a des signes. Une particule de pollen entre les dents du blizzard. Le spectre du soleil, timide derrière la brume clairsemée. Une chaleur distante à l’Ouest. Légère. Une légère promesse de printemps. Mais une promesse malgré tout. Une enfant s’éveille. »

 

 

 

 

 

 

 

 

                Dans un monde rétro-futuriste, un géant de fer tient délicatement dans sa main une enfant, nue, en position fœtale. La neige tombe abondamment. Il ne faut pas que l’enfant ait froid. Une horde de loup les attaque. Les bêtes ne feront pas long feu. Un espèce de yéti s’approche. L’armure de fer met l’enfant en sécurité avant d’éliminer la nouvelle menace. Les jours défilent. Le duo avance dans ce pays étrange. Lorsqu’un monstre attaque une famille de paysans, là encore, le géant intervient. Mais lorsque l’enfant se lie d’amitié avec la petite fille de la famille, le guerrier de fer semble s’y opposer. Y a-t-il danger ? Ou bien est-ce une jalousie ? Un cœur battrait-il dans le fer ?

 

 

 

 

 © Spurrier, Bergara, Lopes - Dupuis

 

 

                Spurrier écrit une fable sans parole ou presque. Les seuls mots sont dans un langage incompréhensible si bien que le silence règne dans la lecture. Pourtant, l’aventure fait grand bruit. Les combats violents font rage dans cette histoire qui n’aurait pas déplu à un Alejandro Jodorowsky. Au fil du récit, l’aventure d’un duo se transforme en une guerre impitoyable aux multiples acteurs.

                Les rapports entre l’enfant et le guerrier oscillent entre amitié et incompréhension. Les histoires de duo déséquilibrés sont les plus efficaces. On pense bien sûr à L’enfant et le maudit, manga paru chez Komikku, ou encore à la dualité entre les frères Elric dans Full Metal Alchemist chez Kurokawa. Si l’on va plus loin, tous les duos dont chacun des personnages nourrit et fait avancer l’autre rentre dans les références, même si elles sont aussi éloignées que Tintin et Haddock, Astérix et Obélix ou Spirou et Fantasio.

 

 

 

 

 © Spurrier, Bergara, Lopes - Dupuis

 

 

                Le dessinateur Matias Bergara puise ses sources aussi bien chez Moebius pour les décors que chez Alfonso Font pour les personnages. Un clin d’œil à Franquin et au Nid des Marsupilamis dans une jungle, un autre à Druillet avec de grands soldats aux visages bleutés. Les paysages sont époustouflants et les regards émouvants, ou vice versa. Dans la forme, on est au croisement des influences Franco-belge, manga et comics. Deux cahiers graphiques complètent l’album. Le premier nous invite dans l’atelier du dessinateur. Le second est une galerie d’hommages.

 

 

 

 

 © Spurrier, Bergara, Lopes - Dupuis

 

 

                Dans une violence grandiloquente et une sensibilité exacerbée, Spurrier et Bergara, sans un mot, signent une fable philosophique dont l’objet n’est rien moins que le cycle de la vie, le sens que l’on tente de lui donner. Et s’il n’y avait pas que les saisons qui reviennent les unes après les autres ?

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Saison de sang 

 

Genre : Anticipation

 

Scénario : Si Spurrier 

 

Dessins : Matias Bergara 

 

Couleurs : Matheus Lopes

 

Éditeur : Dupuis

 

Nombre de pages : 192

 

Prix : 19,95 €

 

ISBN : 9791034765775

 



Publié le 09/10/2022.


Source : Boulevard BD

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