« - Qu’a-t-on fait pour mériter une chose pareille ? Une colonie sur la côte Atlantique en plein mois de Novembre ! Il faudra expliquer à Maman qu’en automne, on va plutôt aux Caraïbes ! Comme si la vie n’était pas déjà assez triste…
- Pitié, ne me dis pas que c’est fini entre Ulysse et toi, une fois de plus !
- Au moins, la distance me fera du bien.
- Ça, c’est certain !
- Eh, ne me dis pas que nous sommes d’accord !
- Nous deux ? Impossible !
- Sarah ! Cassiopée ! Je ne trouve pas votre sœur. Vous savez où elle est ? »
Sarah, Lucille et Cassiopée sont en colo au bord de l’océan. La côte Normande au mois de Novembre, ce n’est pas la Côte d’Azur au mois de Juillet. Le temps a beau être gris, les occasions de rêver sont quand même là. Alors que Sarah et Cassiopée apprennent à faire des nœuds marins avec leurs camarades de vacances, Lucille s’est « évadée ». Observer les talitres sauteurs, c’est bien plus intéressant. Ces crustacés que l’on appelle souvent à tort des puces de mer sont captivants. Au téléphone, la grand-mère des trois sœurs leur apprend qu’une partie de la famille a vécu là pendant la Grande Guerre jusqu’au jour de sa disparition. Voilà de quoi attiser la curiosité des sœurs Grémillet.
© Di Gregorio, Barbucci - Dupuis
Après un épisode consacré à Cassiopée, puis un autre tournant autour de Sarah, Lucille est mise en vedette dans ce troisième tome. Entre chasse aux souvenirs et au trésor, Lucille vit en fusion avec les animaux. Elle relâche les crabes dans la mer, court au milieu des mouettes et écoute ce qu’une baleine échouée est venue dire. Incomprise de ses camarades, Lucille préfère la compagnie des bêtes. Elles valent tellement mieux que les humains.
© Di Gregorio, Barbucci - Dupuis
Comme La brigade des souvenirs, comme Les sauveurs d’esprits, comme Olive, Les sœurs Grémillet est de ces séries des années 2020 qui voguent sur les sentiments. Est-ce parce que l’époque est anxyogène ? Est-ce parce qu’il y a eu une overdose d’aventures ? D’aventures pour l’aventure. Toujours est-il que ces séries feel good sont des bulles d’évasion qui permettent de prendre du recul et de recentrer ses préoccupations sur l’individu, sur la nature ou ce qui est naturel, sur le sens de la vie. Ça, Giovanni Di Gregorio l’a parfaitement compris. Dans les années 70, on s’évadait avec Bobo. Aujourd’hui, on s’évade avec Les sœurs Grémillet. Au dessin, Alessandro Barbucci se montre aussi à l’aise sous les nuages noirs prêts à cracher leurs gouttes que sous le soleil dardant ses rayons sur les plaines.
© Di Gregorio, Barbucci - Dupuis
En nous invitant avec les sœurs Grémillet à la recherche d’un trésor, les auteurs contribuent à constituer le nôtre, celui rassemblant toutes les lectures merveilleuses dont cette série fait partie.
Laurent Lafourcade
Série : Les sœurs Grémillet
Tome : 3 - Le trésor de Lucille
Genre : Aventure fantastique
Scénario : Giovanni Di Gregorio
Dessins & Couleurs : Alessandro Barbucci
Éditeur : Dupuis
Nombre de pages : 72
Prix : 13,95 €
ISBN : 979103475
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