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En plein processus de décolonisation du Congo, la Belgique est secouée par de violents courants pro et anti-coloniaux. Eric Vermeer, jeune journaliste engagé pour la décolonisation, ne se fait pas que des amis dans la classe politique belge. Rose, sa femme, est infirmière. Elle s'occupe de nombreux colons rapatriés en Belgique. Ayant elle-même passé son enfance au Congo, elle comprend la détresse de certains d'entre eux. Un jour, le chargé d'affaire de Van Lancker, riche exploitant de mines de diamants qui s'est occupé d'elle enfant, lui remet un masque et une lettre, à n'ouvrir qu'à la mort de Van Lancker. Dépositaire, sans le savoir, d'un secret convoité par des aventuriers sans scrupules, elle va devoir échapper aux pièges que ceux-ci vont lui tendre, pour exécuter les dernières volontés de son vieil ami.


Une histoire d'héritage, d'extorsion et de course au trésor sur fond de tensions politiques, en pleine décolonisation belge.

 

 

Une cote de 10/10.

Thilde Barboni signe un scénario absolument impeccable en rapport avec les premiers mois d’indépendance du Congo. On ressent chez elle une importante recherche de documentation concernant les divers éléments de la vie courante utilisés à l’époque. A travers l’histoire de Rose et d’Eric, elle nous replonge dans les semaines qui suivirent cette date du 30 juin 1960, notamment avec la sécession de la province du Katanga (la plus riche et industrialisée du pays) vue de Belgique.
Elle nous entraîne avec Rose dans un jeu de piste très agréable à suivre et ponctué de rencontres inattendues. (Hortense et son compagnon)

Personnellement, je trouve le dessin de Séraphine réalisé pour ce livre superbe avec des traits fins et justes qui me séduisent. Un livre que j’ai dévoré d’une traite et que je ne peux que vous conseiller. Je voudrais ne pas oublier le travail effectué par Alice Moons aux couleurs qui sont très agréables et reflètent très bien l’ambiance du début de ces années sixties.

Dernier conseil, ne pas omettre de prendre connaissance des deux pages explicatives signées T.B et situées à la fin du livre concernant les préoccupations de Eric Vermeer, notre jeune journaliste, compagnon de Rose.

NB : Le Katanga est la province la plus méridionale du Congo, dont la capitale est Lubumbashi (anciennement Élisabethville). Une superficie de 518 000 km², l'est (Manono) et le sud (Lubumbashi, Kolwezi) de la province renferment de très riches gisements de cobalt, cuivre, fer, radium, uranium, et diamant.
À la suite de l'indépendance de la République démocratique du Congo en juin 1960, le Katanga fit sécession du Congo, alors gouverné par Patrice Lumumba en juillet et déclara son indépendance sous l'impulsion de Moïse Tshombe et des milieux d'affaires pro-occidentaux.
Lumumba fut destitué en septembre 1960 lors d'un coup d'État orchestré par Joseph Mobutu. Tshombe fait alors appel à des mercenaires, dont Bob Denard; de fin 1960 à janvier 1963, ils seront les "affreux".
Les forces militaires sous l'égide des Nations unies menèrent une campagne de deux ans pour réintégrer le Katanga au Congo, conclue par un plan de conciliation national en janvier 1963.

A la même époque, le Sud-Kasaï prit son indépendance dans des conditions similaires à celles du Katanga.Les conflits ethniques et les tensions politiques entre les dirigeants du gouvernement central et les dirigeant locaux tournaient autour des régions diamantifères du Kasaï (Société internationale forestière et minière du Congo). Le 14 juin 1960, quelques jours avant la proclamation formelle de l'indépendance de la colonie, l'indépendance de l'état fédéral du Sud fut proclamée. Le 8 août 1960, l'autonomie de l'état minier fut proclamée, avec pour capitale Bakwanga (de nos jours Mbuji-Mayi). Albert Kalonji fut nommé président et Joseph Ngalula chef de gouvernement. Une assemblée de notables investit le père de Kalonji du titre impérial de Mulopwe le 12 avril 1961. Le nouvel Empereur abdiqua immédiatement en faveur de son fils, qui dirigea l'état sous le nom de Mulopwe (Empereur/Roi) Albert I Kalonji. Après une campagne militaire sanglante de quatre mois durant laquelle des milliers de civils furent massacrés, le Gouvernement central reprit le contrôle de la région et arrêta Kalonji le 30 décembre 1961, entérinant la fin de la sécession du Sud-Kasaï.

 

Alain H



Publié le 27/08/2010.


Source : Graphivore

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