« - Que me vaut donc la visite de deux officiers Kung-Bohréens ?

- Vous êtes le propriétaire de ce terrain, n’est-ce pas ? Jonas… Alamänder ? Comment cela se fait-il que vous portiez le même nom que le continent ?

- En chair et en sorts. Mes parents étaient pauvres. Ils se sont endettés pour m’acheter un nom, mais ils manquaient d’imagination.

- Eh bien, Ser Alamänder, je soussigné Lieutenant Edrick vous informe que vous êtes désormais en territoire Kung-Bohréen, et prié de quitter cet endroit, séance tenante.

- Hein ?! »

 

 

 

 

 

 

 

                Jonas Alamänder, mage de son état, est tout simplement exproprié. Sa parcelle de terrain lui appartient pourtant depuis qu’il a hérité de son maître. La contrée étant passée sous contrôle Kung-Bohréen, le mage questeur, détective spécialisé dans les enquêtes où la magie entre en jeu, est victime de cette annexion. Il a quand même un espoir. Sa maison ayant plus de deux siècles, il peut prétendre y rester. Mais il va devoir aller plaider sa cause auprès du roi Ernst XXX.

                Huit cents ans plus tôt, Maek, petit garçon qui était tranquille, met le feu à son village. Son objectif est d’intégrer l’école T’sank qui forme les assassins. Le seul droit d’entrée est d’exterminer sa famille.

 

 

 

 

© Gihef, Dominici - Kamiti

 

 

                C’est un tout nouvel univers d’Heroïc-Fantasy qui est présenté ici avec le premier tome d’Alamänder. Gihef adapte La porte des abysses, premier tome du Cycle d’Alamänder, roman signé Alexis Flamand. A la différence de ce que fait Arleston, pur créateur de Fantasy, Gihef s’empare d’un univers clef en mains pour lui donner une dimension nouvelle caractéristique à la bande dessinée. On connaît le succès de l’Heroïc-Fantasy dans le Neuvième Art, de La quête de l’oiseau du temps à Lanfeust de Troy. L’univers d’Alexis Flamand, alliant fantastique, mystère et humour, avait tout pour y trouver sa place. C’est chose faite grâce à Gihef.

                On y suit donc deux histoires parallèles à huit siècles d’écart. L’histoire de Jonas Alamänder emmène son héros à la cour du Roi où il devra enquêter sur un assassinat. On est dans de la fantasy classique et très efficace. Plus originale et sordide est l’histoire de Maek, enfant martyrisé devenu tueur.

 

 

 

 

© Gihef, Dominici - Kamiti

 

 

                Dominici, le dessinateur de Succubes, retrouve Gihef, son scénariste de Sirènes et vikings, ainsi que de Sous la surface, qui était déjà une adaptation de roman. Le dessinateur italien pose des images sur les mots de Flamand. Le mage est accompagné d’une bestiole hors du commun, Retzel, à mi-chemin entre un Gremlins excité et le Fourreux de La quête. Les Skorjs sont des poulpes véhicules de transports bien originaux et les moufres, race chevaline, cachent des intrus.

                Si Gihef a distingué les deux époques de la narration par deux modes distincts, il est dommage que Dominici n’ait pas fait de même graphiquement, soit en adoptant pour les scènes avec Maek un style graphique différent, soit avec un traitement colorimétrique particulier (sépia par exemple) ou, encore mieux, avec un type de découpage spécifique.

 

 

 

 

© Gihef, Dominici - Kamiti

 

 

                Le Cycle d’Alamänder d’Alexis Flamand est une trilogie. Son adaptation en bande dessinée ne fait que commencer qu’on est déjà happé dans cet univers qui a tant de chose à nous raconter.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

Série : Alamander

 

Tome : 1 - Mystère à la tour de l’horloge

 

Genre : Heroïc-Fantasy

 

Scénario : Gihef

 

D’après : Alexis Flamand 

 

Dessins : Marco Dominici 

 

Couleurs : Andrea Celestini & Alessandro Russotto

 

Éditeur : Kamiti

 

Nombre de pages : 64 

 

Prix : 15,90 €

 

ISBN : 9791097477219 

 

 

 

Publié le 20/10/2022.