Le peintre mène la danse. Degas, la danse de la solitude
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Le peintre mène la danse.  Degas, la danse de la solitude

 

« -Si vous aviez la moindre décence, vous écririez à Monsieur Ingres pour lui annoncer le prêt de son tableau ! Ne croyez pas qu’en entrant dans cette maison, vous vous débarrasserez de moi ! Je vous attendrai jusqu’à…

-   Oui… ? Monsieur Valpinçon ! Quel bon vent vous amène ?

-   Bonjour, Monsieur Ingres…

-   Monsieur… Ingres ?!

-   Je suis venu vous dire que j’ai changé d’avis. J’accepte de vous prêter La Baigneuse.

-   En voilà une bonne nouvelle ! Merci, Monsieur Valpinçon.

-   En réalité, c’est ce jeune homme que vous devez remercier. Son… enthousiasme… a fini par me convaincre.

-   Merci beaucoup, mon garçon. Comment vous appelez-vous ?

-   Euh... Je m’appelle Edgar Degas… »

 

 

 

 

 

 


 

                Samedi 29 septembre 1917, cimetière de Montmartre. Mary Cassatt se recueille sur la tombe d’Edgar Degas. Machiste, antidreyfusard, antisémite, le solitaire intransigeant a passé sa vie à peindre des danseuses, des blanchisseuses et des prostituées. Il ne s’est jamais marié. On ne lui a jamais connu d’aventure. Il était arrogant, insolent et désagréable. Pourtant, Mary Cassatt, peintre américaine, a, non pas partagé sa vie, mais l’a côtoyé de très près. Elle retrace sa carrière avec objectivité et émotion. Comme le lui a conseillé Ingres, Degas s’est consacré corps et âme à la peinture. Il a vécu pour sa peinture, en a fait sa maîtresse, sa fiancée, son épouse.

 

 

 

 

© Efa, Rubio - Le Lombard

 

 

                Par le truchement de la peintre Mary Cassatt, Rubio raconte la vie d’Edgar Degas. On le découvre lycéen et on suit toute sa carrière, son accession à la gloire, ses derniers jours. Le scénariste a effectué un pointilleux travail d’historien pour coller au plus près à la réalité. Sans concession, sans flagornerie, il présente l’homme qu’il était, aigri, capable d’aimer mais pas d’être amant ni aimant. En postface, Salva Rubio revient sur la façon dont il a construit sa biographie, comment il a mené son enquête.

 

 

 

 

© Efa, Rubio - Le Lombard

 

 

Ricard Efa transcende le scénario de Salva Rubio en fondant son graphisme dans le style de Degas, si bien que l’on ne sait pas parfois s’il s’agit de cases dessinées par l’auteur ou de fragments de toiles. Le dessinateur espagnol invite au voyage dans des décors lumineux, des coulisses de l’opéra à l’atelier du peintre, en passant par les expositions de refusés et les salons où cause le Tout Paris de l’époque. Tout en couleurs directes, chaque case est soignée dans les moindres détails. Les personnages respirent par leurs regards. Il n’y a qu’à voir la scène dans laquelle Degas se rend dans un lieu interlope masqué pour s’en rendre compte.

 

 

 

 

© Efa, Rubio - Le Lombard

 

 

                Pour prolonger l’aventure, mêlant danse et dessin, un court-métrage réalisé en 2019 par Arnaud des Pallières, avec Michaël Lonsdale et Bastien Vivès (!) lève le voile sur la part d’ombre de l’artiste. On peut le voir en intégralité sur le net.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

One Shot : Degas, la danse de la solitude

 

Genre : Biographie 

 

Scénario : Salva Rubio 

 

Dessins & Couleurs : Ricard Efa

 

Éditeur : Le Lombard

 

Collection : Contrechamp 

 

Nombre de pages : 88

 

Prix : 17,50 €

 

ISBN : 9791034731244

 

 

 



Publié le 29/10/2021.


Source : Bd-best

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