Le retour de « Duel ». Effet miroir
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Le retour de « Duel ».  Effet miroir

« - Allô… Camille…

- Camille Bonneval… Laissez-moi un message. Merci et à bientôt… Tiiiii…

- Camille…. C’est moi. Pourquoi tu ne réponds pas ?... On peut se parlerquand même… Camille, décroche s’il te plaît ! J’ai… J’ai encore fait mon cauchemar, toujours le même. Celui où j’ai une boucle d’oreille et je me bats avec des ombres dans une prison sordide… Tu te rappelles ?... Tu me disais que ça me faisait une drôle de tête au réveil. Camille… Allez, décroche… A la fin, je m’éclipsais avant que tu te lèves, pour que tu ne voies pas cette tête-là, justement… Je te disais que l’amour est trop fragile. »

 

 

 

 

 

 

 

 

                Louis Ferrant est un directeur d’entreprise. Quadra sportif, sa vie de couple n’est pas au beau fixe. Et ces cauchemars qui se répètent sans cesse ne l’aident pas à psychologiquement s’apaiser. Alors, rien de tel qu’un petit footing en forêt pour se changer les idées. La balade va rapidement se transformer en cauchemar quand un motard mystérieux va pourchasser le coureur pour une raison inconnue.

 

 

 

 

© Makyo, Laval NG - Delcourt 

 

 

                Effet miroir a un pitch d’une simplicité exemplaire. En trois lignes, l’histoire est résumée. Très peu de personnages, un quasi huis-clos forestier, voilà de quoi penser que les auteurs ont joué la carte de la simplicité. Pourtant, comme souvent, une apparente simplicité cache des rouages plus complexes et finement pensés.

 

                Dans sa dédicace, le scénariste  Pierre Makyo remercie Guy Delcourt pour avoir repêché son scénario dans une piscine. On comprend par là que l’histoire n’a pas été acceptée du premier coup et a dû subir des transformations, ou tout du moins des évolutions. Makyo fait courir une chasse à l’homme sur 72 des 86 planches de son récit. Il marche ainsi sur les pas de Steven Spielberg qui utilisa le même procédé dans « Duel », le téléfilm qui a lancé sa carrière et dans lequel un camion poursuit une voiture sans que le conducteur de cette dernière ne sache pourquoi. Makyo réussit à faire monter la tension, même si une ou deux petites incohérences se sont glissées. Ferrant ne se rappelle plus du numéro de la police. Ne sait-il pas que tout téléphone, même verrouillé, permet d’appeler un numéro d’urgence ? Mais ne pinaillons pas, l’ensemble est de très bonne facture.

 

 

 

 

© Makyo, Laval NG - Delcourt 

 

 

                Ce n’est pas la première fois que Laval NG collabore avec Pierre Makyo. Les deux hommes ont partagé tout un cycle de Balade au bout du monde, ainsi qu’un one shot Cercles de mystère. Les personnages sont élancés à la manière de ceux de Chauzy, avec une connotation plus réaliste. Les décors sont oppressants à souhait, que ce soit la prison des cauchemars de Louis ou la forêt à la digne ambiance de films d’horreur. L’horreur ici reste psychologique et est amplifiée par les couleurs automnales et crépusculaires. Dans une couverture percutante, Laval NG montre la proie dans la visière du chasseur

 

 

 

 

© Makyo, Laval NG - Delcourt 

 

 

                La collection dans laquelle s’inscrit ce one shot, Machination, colle au plus près à cet Effet miroir, dont le titre est lui-même finement choisi. Il est à présent impossible d’en dire plus sans risquer de spoiler quoi que ce soit. Alors, même si vous n’êtes pas poursuivi par un motard, courrez lire cet album au final indevinable.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Effet miroir 

 

Genre : Polar

 

Scénario : Makyo 

 

Dessins & Couleurs : Laval NG

 

Éditeur : Delcourt

 

Collection : Machination

 

Nombre de pages : 88  

 

Prix : 18,95 €

 

ISBN : 97824120170997 

 



Publié le 23/09/2020.


Source : Bd-best

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