Les ados de la résistance. L’école buissonnière
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Les ados de la résistance.  L’école buissonnière

 

« - Hé là, petits voyous ! Ça va pas, non ? C’est une maison bourgeoise, ici !

- Excusez-nous, madame… Des boches ont embêté ma cousine et ils nous courent après.

- Dites donc, vous ne seriez pas plutôt des sales youpins ?

- Vous ne voudriez pas que je baisse ma culotte pour vous prouver le contraire ? Les caves ! C’est par où ? Vite ! Ou vous aurez des nouvelles de la résistance. »

 

 

 

 

 

 

 

Jacques, François et Jean sont des lycéens parisiens. Passer le bac en 1943, la période n’est pas des plus propices à des révisions sereines. Quand, en plein cœur d’un parc de la capitale, un soldat allemand cherche à ennuyer la cousine Colette et qu’il finit dans le lac glacé à cause d’eux, il est urgent de se carapater. Le jeune Jacques est juif, les rafles se multiplient. Il est temps de fuir. Il est l’heure de rejoindre la Corrèze et de prendre le maquis dans la résistance.

 

 

 

© Ordas, Mounier - Bamboo

 

 

 

Si Jacques avait su qu’en prenant anglais en première langue au lieu de l’allemand pouvait lui causer tant de soucis, il aurait peut-être fait un autre choix. Jean, fils d’un ancien poilu, craint d’être envoyé en travaux forcés en Allemagne. A cause d’un soldat teuton abusant de sa position dominante, ou est-ce grâce à lui, Colette rejoint les réseaux de la résistance. François, lui, a la honte d’avoir un père pétainiste. C’est une raison de plus pour lui de rejoindre la rébellion.

 

Avec L’école buissonnière, Patrice Ordas réunit les souvenirs de guerre de son père et de ses camarades dans une fiction empreinte de scènes vécues. Le scénariste de L’ambulance 13, disparu fin 2019, n’aura malheureusement pas vu l’édition de cette histoire sensible et réaliste, plus près d’Un village français que d’élucubrations tarantinesques. Les héros d’Ordas sont quelques uns des 100 000 maquisards qui ont rejoint la résistance. Vingt ans, ils avaient en moyenne vingt ans. Ils préféraient résister plutôt que de subir le STO ou  de périr sans avoir tenté le tout pour le tout.

 

 

 

 

© Ordas, Mounier - Bamboo

 

 

Alain Mounier accentue l’émotion, et du récit, et de la genèse de l’album, dans un graphisme tout en couleurs directes. On regrette juste quelques fioritures de découpages, avec des cases incrustées bordées de noir qui ne sont pas toujours bien placées. Le cahier graphique final présente de belles illustrations, façon photos de tournage, ainsi que les intéressantes recherches de couvertures de Laurent Hirn. Au final, que Mounier soit rassuré. Comme il l’espère dans sa post-face, il a bien donné aux mots de Patrice Ordas l’écrin qu’ils méritaient.

 

 

 

 

© Ordas, Mounier - Bamboo

 

 

On connaissait Les enfants de la résistance de Dugomier et Ers au Lombard. On a lu Le réseau Papillon chez Jungle. Les histoires mettant en scène des enfants pendant la seconde guerre mondiale sont nombreuses. Celles avec des adolescents, jeunes quasi adultes, sont beaucoup plus rares. L’école buissonnière entre dans cette catégorie finalement peu exploitée.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : L’école buissonnière 

 

Genre : Aventure historique 

 

Scénario : Patrice Ordas 

 

Dessins & Couleurs : Alain Mounier 

 

Éditeur : Bamboo

 

Collection : Grand Angle

 

Nombre de pages : 64 

 

Prix : 14,90 €

 

ISBN : 9782818976128

 



Publié le 27/02/2021.


Source : Bd-best

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