« - Je suis le roi des Waziris ! Que faites-vous sur notre territoire ?
- Lord Greystoke !!?
- Tarzan !!
- L’homme-blanc, seigneur de la jungle !
- Ici, dans la jungle, mon nom est Tarzan !
- Alors, la fortune m’a été propice, car je suis venu de Californie pour vous trouver !... Je m’appelle Jason Gridley.
- Venez au village, n’ayez crainte. Vous m’expliquerez la raison de votre présence au fin fond de cette jungle... »
Un poste avancé de l’archipel du Svalbard a reçu un appel de détresse. L’expédition Porter, partie à la découverte d’un passage au Pôle Nord jusqu’à la terre creuse, a disparu. Jason Gridley, qui a participé aux préparatifs et au financement, apprend à Tarzan qu’ils ont trouvé l’ouverture vers un monde au centre de la Terre, baptisé « Pellucidar ». Les membres seraient retenus par un peuple appelé les Kingars. Le sang de Tarzan, qui a retrouvé la vie sauvage après une tentative d’adaptation à la civilisation, ne va faire qu’un tour quand il va apprendre que Jane faisait partie de l’expédition. Il va tout mettre en œuvre pour la tirer, ainsi que ses congères, de ce bien mauvais pas.
© Bec, de la Torre, Raffaele, Stewart - Soleil
L’adaptation de Christophe Bec est segmentée en parties distinctes. Le scénariste chevronné débute son récit par une scène mettant Tarzan en bien fâcheuse posture. S’ensuit un long flashback pour savoir comment l’homme-singe en est arrivé là, sauf que là, ce n’est pas au centre de la Terre, il n’y ira qu’après, dans la deuxième et passionnante partie de l’histoire.
© Bec, de la Torre, Raffaele, Stewart - Soleil
Il semble que les éditions Soleil adoptent pour Tarzan une méthode similaire à celle des éditions Glénat pour Conan le Cimmérien, à la différence près que Bec semble parti pour se charger lui-même des adaptations de chacun des romans d’Edgar Rice Burroughs. Au dessin, Stevan Subic laisse ses pinceaux à Rob de la Torre et Stefano Raffaele qui se succèdent au générique de ce tome 2 sans que le lecteur, emporté par l’action, ne le remarque. Tous deux sont de chevronnés dessinateurs de Comics. Une seconde lecture permet d’analyser que le trait de De la Torre rappelle celui de Victor de la Fuente. Il est plus fin et un brin plus anguleux que celui de Raffaele, ce dernier se rattrapant dans des scènes grandiloquentes où l’univers de Carthago rencontrerait celui de Jurassic Park.
© Bec, de la Torre, Raffaele, Stewart - Soleil
Même si des esprits chagrins pourraient trouver énormes les ficelles de l’histoire, on ne peut qu’être bluffés par l’audace de celle-ci, surtout si on la replace à l’époque où elle a été écrite, à savoir en 1930, sous le titre Tarzan au cœur de la Terre. La preuve de son efficacité est qu’elle se lit d’une traite et que l’on finit épuisés par tout ce qu’ont vécu les personnages.
Plus proche des grandes histoires de monstres que d’aventures dans la jungle, Tarzan au centre de la Terre est à ranger à côté de The Kong Crew, la série explosive d’Eric Herenguel chez Ankama.
Laurent Lafourcade
Série : Tarzan
Tome : 2 - Au centre de la Terre
Genre : Aventure
Scénario : Christophe Bec
D’après : Edgar Rice Burroughs
Dessins : Rob de la Torre & Stefano Raffaele
Couleurs : Dave Stewart
Couverture : Eric Bourgier
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 80
Prix : 16,95 €
ISBN : 9782302094178
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