« - Bien ! Que vu l’état du tableau, Courtney Balconi refuse de verser la récompense promise, je tique mais, soit, c’est légitime. Qu’elle réclame 1 500 000 $ pour dégradation volontaire d’une œuvre d’art et préjudice familial, je tique toujours, mais soit encore… Les assurances paieront.

- Ça fait cher la croûte.

- Mais que suite à l’incendie qui a ravagé les docks, le maire décide d’annuler le dîner des anciens de ce commissariat, là je ne tique plus, j’explose !!! Le fait que vous soyez les deux seuls blancs de mon unité ne vous autorise pas à noircir sa réputation !

- … Et nous sommes mis à pied pour un mois…

- On connaît la sanction. »

 

 

 

 

 

 

Mis à pied de la police après une enquête néanmoins résolue mais pour autant pas très rondement menée, Spoon et White se mettent au vert, ou plutôt au beige couleur sable. Spoon est persuadé que Courtney Balconi est partie à Mudtown pour demander sa main à son père. En fait, la journaliste est là-bas pour réaliser un reportage sur l’exploitation du gaz de shit dans ce fin fond du Kentucky. C’est justement pour cette société gazière que White conduit des camions citernes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les intentions du patron de la Oilyshit ne sont pas des plus catholiques.

 

 

 

 

© Léturgie, Léturgie – Bamboo

 

 

Spoon et White reviennent pour une aventure tout ce qu’il y a de plus déjanté. Ça va à 100 à l’heure. Mad Max Fury Road, à côté, c’est Oui-Oui fait la course avec son copain Potiron. Clint Eastwood, idole de Spoon, peut aller se rhabiller. L’inspecteur Harry ne ferait pas le poids à côté du duo de choc du New York City Police Department.

 

 

 

 

© Léturgie, Léturgie – Bamboo

 

 

 Quatre albums chez Dupuis, les quatre suivants chez Vents d’Ouest accompagnés des rééditions des premiers, le neuvième arrive chez Bamboo avec la réédition du premier tome en attendant les autres. Comment de tels grands éditeurs ont-ils pu laisser filer une telle pépite d’action et d’humour ? Certainement qu’ils n’ont jamais su la vendre. Dès le départ, la série a souffert chez Dupuis de son intégration à la très drôle, mais aux maquettes très moches, collection Humour Libre, avant de passer chez Repérages. Vents d’Ouest l’a bichonnée avec de superbes couvertures, mais ça n’a pas suffit. Espérons que Bamboo saura la mettre en valeur comme il le faut. Comme Léturgie est aussi le dessinateur des Profs, ça devrait arranger les choses.

 

 

 

 

© Léturgie, Léturgie – Bamboo

 

 

Les Léturgie father & son sont aux commandes de la série qu’ils ont créé avec Yann. L’alchimie fonctionne à merveille. Il n’y a pas une case de longueur. On serait même en nage, pleins de transpiration, à la lecture. Le scénario tout autant que le graphisme sont hyperdynamiques. Il est impossible de s’ennuyer. Il n’y a que Beep-beep et le coyote qui pourraient doubler le camion conduit par Donald White.

 

On connaissait le « feel good », voici le « feel kill » ou le « kill good ». Espérons que ce deuxième come-back du grand, inconscient et casse-cou White et du petit, nerveux, impulsif et inconscient lui-aussi Spoon s’annonce comme une longue série d’albums.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

Série : Spoon & White

 

Tome : 9 - Road n’trip 

 

Genre : Thriller humoristique

 

Scénario : Jean Léturgie

 

Dessins : Simon Léturgie

 

Couleurs : Sérial color

 

Éditeur : Bamboo

 

Nombre de pages : 56 

 

Prix : 12,90 €

 

ISBN : 9782818977101

 

Publié le 16/09/2021.