Mike Crocbart & Galien: « Arsène Lupin, un personnage en avance sur son temps »
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Mike Crocbart & Galien: « Arsène Lupin, un personnage en avance sur son temps »

N’écoutant que leur courage, c’est dans un Paris très 1900, que Mike Crocbart et Galien ont décidé de suivre à la trace l’ombre d’Arsène Lupin. Mieux que ça, les voilà qui la recompose pour mieux réanimer le personnage de Maurice Leblanc dans un monde où l’illusion à tous les pouvoirs entre rêves éveillés et cauchemars réalistes. Encore plus quand il s’agit de faciliter un vol de grande envergure. Avec le Baron des brumes, Lupin a trouvé un ennemi de taille. Et nous, avec Crocbart et Galien, deux audacieux repreneurs qui cultivent leur propre imaginaire.

Comment vous êtes-vous rencontrés ? Et l’idée de collaborer est vite venue ?

Galien : On s’est rencontrés virtuellement : on suivait chacun nos travaux, et puis suite à un projet avorté de BD, j’avais lancé un appel à scénariste sur mon blog, entre autres. Mike y avait répondu, j’avais bien aimé le premier projet sur lequel on a bossé, mais qui n’a pas abouti. Du coup, il me propose dans la foulée, les 4 premières planches de Lupin que j’avais adorées, alors zou. Je me suis dit « bah ça vaut le coup d’essayer et puis j’ai rien d’autre, hahaha ! ».D’ailleurs on ne s’est rencontrés « en vrai » que 3 ou 4 ans après les premiers essais de notre collaboration. Midnight Clock! C’était un genre de crossover entre Van Helsing et H.G Wells d’un côté et Dracula de l’autre. Une histoire de voyage temporels, et beaucoup d’autre choses plutôt steampunk. J’avoue ne plus vouloir en voir grand-chose, c’est un vieux projet.

 

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

Mike : Tout est dit et bien dit ! ^^

Quel a été votre chemin jusqu’ici ?

Galien : Oulà ! Ma page Facebook indique des études à Miskatonic, mais c’est très incomplet : il s’agissait d’étude en ingénierie en mécanique et automatisme industriels. J’ai pratiqué ce métier quelques années (acheteur, pilote de projets, de l’assurance qualité fournisseur, auditeur, etc…) et puis tant d’autres ensuite : serveur en resto, éboueur, j’ai bossé à plusieurs postes sur les champs de course, j’ai été formateur pédagogique, animateur sportif et linguistique, etc. Bref plein de petits boulots alimentaires.

Mike : Oulà bis ! Très chaotique ! Responsable dans la grande distrib’, puis un gros ras le bol de tout ça. Entre temps j’avais toujours cette passion de la BD (dessinateur) et j’ai collaboré tant bien que mal avec Jean-Louis Le Hir (auteur entre autre d’une jeunesse de Sherlock Holmes avec son ami Didier Convard), puis sont venus les Fanzines (CAFZIC), les arnaques et autres projets non validés. Enfin, la rencontre avec le Doc Galien et un long travail sur nos 2 projets : « Midnight Clock ! » et « Les 1000 mystères d’Arsène Lupin »

 

 

 

© Galien

 

 

© Galien

 

D’où vient votre amour de la BD ? Et votre envie d’en faire ?

Galien : D’aussi loin que je m’en souvienne : j’ai toujours voulu faire ça. Petit, je me relevais le soir et me planquais pour regarder les Enfants du rock, et surtout la chronique de Dionnet et Manoeuvre sur la BD. Le lendemain je recopiais des Astérix, mais le premier vrai coup de coeur a été Métal Hurlant et l’Incal : je piquais les revue de mon père quand j’avais 9 ans. Je ne comprenais rien, mais c’était tellement fort… Et puis je ne savais pas que c’était un métier, donc je dessinais pour moi et ai mis ça de côté pendant les études et mon « vrai » métier d’ingénieur. Quand j’ai fait un burn-out, j’ai compris que , quitte à en baver dans la vie, autant que ça se fasse avec le moins de regrets possible, et dans une direction qui me semble en valoir la peine.

Mike : Il vient avant tout de mon père, le véritable déclencheur, puis les lectures successives et variées avec les Mickey, le franco-belge, les collections westerns/guerre/horreur, Zembla, Mister No, Akim, Blek, Le Fantôme, Strange (John Buscema, Jack Kirby (surtout Jack)… ), Pif, Valérian, Tintin, Métal, etc. Un véritable apprentissage de la lecture somme toute, et du média séquentiel. Je recopiais, je « développais »…. Il y a eu aussi cette passion pour le cinéma de genre, l’animation, Ralph Bakshi, René Laloux, la série B, John Carpenter, Joe Dante, Sam Raimi, Otomo, Miazaki, Tsui Hark… Il y a eu des personnalités comme Dionnet et son savoir en folie, des émissions, Temps X, La bande à Bédé, qui vous guident et vous attirent dans la curiosité du trait et l’envie de raconter des histoires variées avec un budget presque illimité.

 

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

Facile d’atteindre, ce but ?

Galien : Non. Atroce. De grandes joies, mais tellement de solitude, d’incompréhension de l’entourage, tellement de galère de thune (je vis sous le seuil de pauvreté depuis 12 ans pratiquement sans aide sociale). Et quand on se dit qu’on n’a pas fini, c’est un peu rude. Il faut vraiment que le besoin de dessiner soit fort…

Mike : Pas mieux.

Et votre rencontre avec Arsène Lupin ?

Galien : Je me suis vaguement souvenu de la série avec Descrières, peut-être une nouvelle de Maurice Leblanc quand j’étais gamin. En fait je me suis replongé dedans pour vérifier que l’on ne se trompait pas.

 

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

 


© Galien/ Mike Crocbart

 

Mike : Effectivement, en premier, c’était la série avec Descrières, puis ensuite la découverte des magnifiques versions avec le grand Robert Lamoureux et bien entendu la version sublimement riche de Miazaki, « le Château de Cagliostro » avec L’Edgar de la cambriole et ses compagnons.

Que représente-t-il pour vous ?

Galien : Un personnage très ambigu. Ce n’est pas un chevalier blanc : il a une part d’ombre au travers ses accès de violence, son ironie, le jeu des masques. Mais il a aussi une part de lumière : généreux, grand cœur, homme d’honneur.  Séducteur surtout, il a beaucoup de respect pour les femmes, surtout celles qui s’émancipent. C’est un personnage extrêmement moderne, largement en avance sur son temps.

 

 

 

© Galien

 

 

© Galien

 

Mike : Une classe naturelle, un personnage virevoltant, pétillant, bienveillant, truculent et véritablement charmeur (ou sincèrement romantique). Une de ces véritables icônes de la culture populaire au sens noble du terme, loin d’être passéiste et ne demandant qu’à affronter les mises en danger, les adversaires hauts en couleurs et apporter des solutions (ou des éclairages) sur les mystères les plus improbables.

 

 

 

© Mike Crocbart

 

 

© Mike Crocbart

 

A priori, quand on parle de héros français, ce n’est peut-être pas le nom d’Arsène Lupin qui vient en premier, si ?

Galien : J’ai beaucoup de difficulté avec le concept de héros, français ou pas. J’ai du mal à définir ça, et donc à citer, comme ça un héros… La question est intéressante et mériterait une conférence à elle seule : est-ce qu’un héros est français par ses créateurs, le lieu de ses aventures ? Le fait qu’il aime Paris ? En fait, je ne sais pas si on parle de héros français dans les médias, la rue, les cours d’école… Je sais pas quoi répondre !

Mike : Plus qu’un « Héros Franco/Français » (un terme à manier avec précaution dans cette époque cynique où l’on va vite pour récupérer des symboles pour de mauvaises raisons), c’est l’un de ces grands personnages de la littérature du polar et de l’aventure au sens Européen.

 

 

 

© Galien

 

 

© Galien

 

S’il a complètement disparu des écrans depuis le film de Jean-Paul Salomé, Arsène Lupin n’a pas pour autant cessé d’exister en bandes dessinées. En témoigne la série « Les Origines » chez Rue de Sèvres mais aussi les mangas. La bande dessinée semble loin d’en avoir fini avec ce personnage ? Arsène se prête bien à ce format ?

Galien : Je n’ai pas lu les autres Bds. J’ai l’impression que c’est un personnage qui se prête à plein de formats. Le perso a été créé plus de vingt ans avant Batman, et pourtant ils se ressemblent tellement… Tout en étant très différents. Si Batman mérite encore d’exister -et c’est un des personnages de comics les plus intéressants, comme ses adversaires, à mon avis-, alors Lupin a tout à fait sa place, en BD, au cinéma (que je n’ai pas aimé.)

Mike : C’est aussi l’idée de base, continuer à développer un univers légitime comme savent si bien faire les anglo-saxons (Moore, Byrne, Robinson, Mignola, Kirby,… ) et comme on l’a peut-être oublié, les frenchies (Stan & Vince, Dorison, Lehman, Lefeuvre, Greg… ) !

 

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

Comment vous est venue cette idée de reprendre ce personnage ? Quelle impulsion vouliez-vous lui donner ?

Galien : C’est surtout Mike qui en a eu l’idée, c’est de sa faute !

Mike : Je n’ai pas eu à pousser bien loin ! On en revient à la réponse de la question précédente et aussi à celle de notre amour de la BD et du récit populaire.

Facile d’arriver dans un univers qui a été tellement décliné ? Est-on phagocyté par le poids culturel et populaire du personnage ? Cela empêche-t-il la liberté de le revoir et le corriger, de le mettre à sa sauce ?

Galien : Au départ, je n’ai eu que la volonté de bien illustrer les premières planches de Lupin. J’ai démarré le projet dans ce but unique et finalement assez vierge et donc détaché de tout ce qui avait été fait.

J’ai été assez naïf je pense : Arsène était plutôt pour moi un mythe assez lointain, avec lequel j’ai du refaire connaissance. C’est plutôt lors de la rencontre avec Florence Leblanc, petite-fille de Maurice Leblanc, suite à une prise de contact des Amis d’Arsène Lupin, que j’ai pris conscience que Lupin, ça représentait quand même quelque chose.

Mike : Naïf, spontané, je n’ai pas cherché à suivre ce qui a été fait. Le plaisir était, avant tout, de voir naître une certaine jubilation. Ici, on n’est pas sur une commande ou une reprise tellement verrouillée que ça en devient sujet à de la limitation.

 

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

Et au niveau du graphisme ? Comment l’avez-vous conçu ? C’est très pop, non ?

Galien : C’est le but, et en même temps, on ne choisit pas vraiment son style en dessin : essentiellement, c’est lui qui te choisit. J’ai voulu me dépasser et je l’ai fait (mais bon, je pars de loin) Même s’il y a encore énormément de taf à faire pour être pleinement satisfait de mon travail. On voulait donner une teinte moins lumineuse que la série avec Descrières, mais le trait reste -je trouve- très classique : une mise en page et une ligne très européennes, plutôt oldshool. J’aimerais apporter davantage de pep’s sur mon dessin, dans la suite.

Mike : Ce n’est pas une volonté de faire du « à la française », ça existait déjà chez nous, mais quelques-uns l’ont occulté et quand maintenant (ou à l’époque des Mikros/Photonik), on se remet dessus, on vous fait comprendre que l’on cherche bêtement à reproduire les comics USA à la sauce franchouillarde. L’exemple récent de FoxBoy de Lefeuvre démontre qu’avec un peu de bagages dans une certaine culture populaire, on est à même de continuer ce qui a déjà été fait, et bien fait par le passé. On peut parler de tradition. L’aspect « classique » un ingrédient faussement calme.

Dans la première poursuite de ce tome, Arsène apparaît vraiment comme un super-héros, une sorte de Batman. Les comics font partie de vos inspirations ?

Galien : Clairement. Je revendique les Batman de Bruce Timm, des dessins animés pour enfant ET adultes, je suis fan de Mignola, et tant d’autres… Mais il y a plein de bonnes choses aussi en France, et je lis davantage de Bds européennes. Si tu prends Boucq, c’est un Maître : ses dessins sont très typés, très puissants. Il y a beaucoup de « chair » dedans. Moebius aussi (mon dessinateur favori), il se joue littéralement des codes et s’invente en permanence, tout en revenant à la ligne plus « cadrée » sur Blueberry. Tous ces explorateurs sont de grandes sources d’inspiration. Et il y en a tant d’autres, pas que légendaires, dont on peut s’inspirer…

 

 

 

© Galien

 

 

© Galien

 

Mike : Le Super Héros (ou le super justicier) naît surtout en France (il n’y a qu’à lire l’excellent « Super héros – une histoire française » de Xavier Fournier) avec une certaine richesse et on en revient à cette légitimité sincère qui apparaissait entre autre dans les écrits de Maurice Leblanc sur le « Je sais tout ».

À l’heure où l’on voit certains héros se moderniser (Bob Morane, par ici ou Les fous du Volant et Scooby doo outre-Atlantique et entre mille autres), vous nous emmenez dans une atmosphère vintage, « 1900 ». Retrouver le personnage dans son état naturel, c’était important ?

Galien : Un « héros » est intemporel, si tu veux, donc on aurait pu le transposer à notre époque. Il y a de super choses faites en ce sens. Mais… j’aime l’époque de Lupin : il y a eu tant de découvertes à l’époque, tant d’évolutions artistiques, rien n’était figé : on explorait la science, et l’art. Bien sûr il y a eu de grandes erreurs : le narcissisme qui a fait croire que la France, et l’Europe (et dans la foulée les États-Unis) étaient supérieurs à tous les points de vue. Mais tout cela est très propice à beaucoup d’aventures. Et Maurice Leblanc l’avait très bien perçu : il transpose les bases de premières escroqueries d’une partie de l’élite, esquisse les conflits avec l’Allemagne… L’ère atomique approche et aux États-Unis la grande expérience sociale de la Prohibition n’est plus loin…

Et puis, je ne me voyais pas dessiner notre époque actuelle, sauf en dessin de presse, je déteste ça.

Mike : Pourquoi suivre un courant, pourquoi être classique… ? Ce sont les prémisses à un univers où Lupin sera une tête de pont. Une Uchronie-Steampunk évolutive selon les envies du moment. L’aventure n’est pas que sur le papier, elle est dans l’esprit.

 

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

Ici convoité, on trouve la Panthère noire, un bijou bien particulier et conférant des pouvoirs à celui qui le détient ? Vous nous en dites plus ?

Galien : Il faudrait appeler Méliès, pour cela. Je ne suis pas assez qualifié…

Mike : On ne peut pas dire que « la Panthère Noire » confère des pouvoirs, elle est un élément essentiel qui participe du fonctionnement d’un appareillage ou d’une machine infernale (mais non létale). Elle augmente la capacité des effets souhaités par le filtre particulier de son prisme. Après il faudra lire le tome 2 et ses nouveaux mystères ! ;)

Ainsi, Arsène Lupin doit faire appel à ses premiers amours, l’illusion et ses mystères, la magie. Mais il se retrouve aux prises avec un nouvel ennemi qui semble (du moins jusqu’à la fin de ce premier tome) bien plus fort que lui : le Baron des Brumes. Que doit-on savoir de ce personnage énigmatique ?

Galien : Le Baron s’amuse, joue avec Lupin, mais au final, on voit qu’il n’est que prestataire de service… Et Lupin décide de passer à l’offensive. Mais il ne suffit pas au personnage de vouloir contre-attaquer, pour gagner la partie : il doit être plus malin, plus fort, plus préparé, plus rapide au bon moment…

 

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

Mike : Le Baron vient d’une envie de créer un « vilain » en contre point de Lupin à la manière des comics US et du travail d’un Stan Lee. C’est aussi une version de Fantômas, avec, cependant, pas l’envie de cruauté. Il déstabilise Lupin et, par ce fait, devient un ennemi plus qu’à la hauteur. Ce n’est pas un simple contre poids, c’est un technicien, un illusionniste et un fin stratège dont on ne sait pas véritablement ce qui le motive (pour l’instant), mis à part de se donner les moyens à travers de surprenants spectacles (et non pas de SE donner en spectacle) semant le doute dans les esprits.

Personnalité bien réelle qui se retrouve héros de fiction : Georges Méliès. Un péché mignon pour vous ?

Galien : Carrément. J’en ai eu la larme aux yeux en voyant ce que j’avais à dessiner. Méliès est un génie poétique, un Explorateur, un inventeur de mondes. Quelqu’un de généreux qui avait le sens de la narration, de la couleur, de la composition… Le temps ne fait pas de cadeaux aux vieux films, mais ceux de Méliès sont restés des chefs d’oeuvres : très largement en avance sur leur temps, pour les thèmes abordés et la façon de filmer.

 

 

 

© Galien

 

 

© Galien

 

Mike : Inclure Mélies dans une aventure à la frontière de l’illusion et donc du spectacle à effets, semblait plus qu’évident en tant que fan d’effets spéciaux visuels. Sa rencontre avec Lupin et ses compagnons devient ainsi une belle conclusion par rapport à sa triste réalité.

Quelles sont vos références à ce propos, que ce soit dans le cinéma, la BD… ?

Galien : Innombrables ! En plus de ce que j’ai dit plus haut, je pourrais ajouter en résumé et en vrac des tas de références que tout le monde partage en dessin, alors pour ceux moins connus ou qu’on cite moins souvent : Lovecraft, Caza, Fritz Lang, , Laurent Lefeuvre, Laurent Astier, Michel Gondry, Joe Skull… Il y en a tant… et puis la musique : The Doors, Jimi Hendrix, John Lee Hooker, Buddy Guy, Nirvana, Archive, Noir Désir, Philippe Katerine, et tant d’autres là encore. Je ne dessine pas sans musique. Je rêve de faire un bouquin lié  à la musique.

 

 

 

© Galien

 

 

© Galien

Mike : Vous avez du temps ? ^^ On reste toujours dans ce qui a été dit précédemment, le cinoche de genre, la série B, les sérials, des auteurs de bd franco-belge, de comics anglo-saxon, de fumetti, de mangas, et d’autres que je connais pas encore : Goscinny, Greg, Alexis, Trondheim, Lehman, Druillet, Moebius, Tillieux, Macherot, Kirby, Ditko, Hergé, etc. Le rock indé (Aloof, broacast…), l’électro (The Knife, Gus gus, le matos, Prodigy… ) les bandes sons (Ennio Morricone, Jerry Goldsmith, Carpenter, Hermann…)… Ah ! Je n’ai plus de confiture ! ;)

 

 

 

© Mike Crocbart

 

 

© Mike Crocbart

 

Autre personnage, cette justicière dont on sait peu de chose encore. Qui est-elle ?

Galien : Le Rajah doit avoir quelques clés, les guerriers sikhs, également mais ils ne sont pas très loquaces…

Mike : Il nous fallait une « héroïne », une aventurière et une justicière entraînée. Un brin de romance, mais juste ce qu’il faut, de l’exotisme romanesque avec un soupçon de réalité. C’est une figure mystérieuse, une légende urbaine de son pays.

 

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

 

© Galien/ Mike Crocbart

 

Le mystère vous l’entretenez autant dans l’histoire que dans la manière dont vous la mettez en scène. À plusieurs moments, des actions sont sous-entendues (entre autres, ce coup de fil au « domaine de l’aiguille ») sans en dévoiler les tenants et aboutissants. Quel est l’effet recherché ? Avez-vous peur de trop en dire ?

Galien : Au départ, il devait y avoir davantage de pages. Il a fallu contracter quelques séquences. Et c’est important de voir que Lupin n’est pas totalement largué, même si le Baron réussit à avoir quelques coups d’avance… Pour le moment…

Mike : J’aime quand tout n’est pas dit, on sous-entend et on garde cette caractéristique du mystère et de l’aventure

 

 

 

© Mike Crocbart

 

 

© Mike Crocbart

 

Il est annoncé que le tome 2 conclura cette histoire. Étant donné que la série s’intitule Les 1000 mystères d’Arsène Lupin, vous avez d’autres histoires sous le pied ? Que nous réservez-vous ?

Galien : Nous avons bien sûr envie de continuer. Et il y a beaucoup d’idées. Mais ça dépend essentiellement de la manière dont marche l’album : c’est notre premier album chez un petit éditeur. Il faut qu’il marche suffisamment pour poursuivre, et à côté des mastodontes, ce n’est pas une chose facile que d’exister.

Mike : Il y a du matériel et des titres.

Vous nous parlez de cette petite maison d’édition « Cerises et coquelicots » ?

Galien : C’est une maison qui fait de bien jolies choses et qui mérite davantage de visibilité. Patrice Pierrat nous a fait confiance et c’est très appréciable. Le Monde de l’édition est très dur, parfois très méprisant pour les auteurs qui cherchent leur première publication, et je pèse mes mots. Bien sûr ce sont les moyens d’une petite maison d’édition, mais il y a la volonté d’avancer.

Mike : On souhaite une belle aventure, avec cette structure plus « familial ».

Quels sont vos projets ?

Galien : L’objectif est de faire le tome 2 et de conclure l’histoire. Pour cela, il faut que le tome 1 fonctionne suffisamment, on le répète. Nous sommes donc sur plusieurs fronts : défendre notre album, travailler sur le second. Pour ma part, je veux continuer le dessin de presse, et j’aimerai beaucoup donner une suite à mes recherches sur les cauchemars, sur la musique, j’adorerais illustrer des bouquins plutôt sociologiques à la manière de Joe Sacco, le type d’illustration que je fais pour Fakir, en fin de compte.

 

 

 

© Galien/ Biancarelli

 

 

© Galien/ Biancarelli

 

Mike : Continuer si possible Lupin, amorcer l’autre partie de cet univers (projet déjà développé) avec Midnight Clock !, ne pas s’interdire le plaisir de narrer par d’autres supports. To be continued folks !

Un tout grand merci d’avance ! Belle continuation!

 

Propos recueillis par ALexis Seny

 

Série: Les 1000 mystères d’Arsène Lupin

Tome: 1 – L’illusion de la panthère noire

Scénario et storyboard: Mike Crocbart (et Facebook)

Dessin: Galien

Couleurs: Mike Crocbart

Genre: Policier Suspense, Steampunk

Éditeur: Cerises et coquelicots (Facebook)

Nbre de pages: 64

Prix: 15€



Publié le 22/11/2016.


Source : Bd-best

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