« - Alors ? Tu reviens avec combien, aujourd’hui ?
- Ben… 1,5 dollar ! J’ai ramené un chien perdu à son propriétaire !
- Tu es le plus mauvais chasseur de primes du monde !
- Rita, puis-je espérer vous plaire un jour ? Je fais pourtant des efforts !
- Désolée bouseux, tu es le plus mauvais séducteur du monde !
- Bon. Ok, j’ai compris. Bonjour, je voudrais du vermifuge pour les poules !
- Voilà ! Ça fait 1,5 dollar !
- Tenez.
- Oh ! Vous avez l’appoint, c’est formidable !!!
- Je suis le meilleur acheteur de vermifuge pour les poules du monde ! »
Loser Jack est le pire loser de l’Ouest. Il n’y a guère que pour acheter du vermifuge pour les poules qu’il s’en sort. Flanqué de Big Belly, son fidèle poney qui ne perd pas une occasion pour se moquer de son maître, le jeune cow-boy cherche à rendre la justice, mais ce n’est pas très évident pour lui.
© Rodrigue, Erroc, Mikl – Bamboo
Loser Jack se prend pour un chasseur de primes. Si un jour il en récolte une, c’est vraiment parce qu’il a arrêté un outlaw par accident.
Loser Jack se déguise en coyote pour surprendre un bandit. Mais quand il y a un véritable coyote dans la steppe, la donne change.
Loser Jack vient présenter son métier à l’école. La maîtresse le prend en exemple devant ses élèves pour leur montrer ce qu’il adviendra d’eux s’ils ne se mettent pas au travail.
Loser Jack tente de pincer Jock Tequila en pleine nuit. La poursuite n’est pas sûre d’être assurée par son cheval.
Loser Jack débusque le bandit mexicain El Garrera dans sa planque. Quand la météo s’y met, la lose s’y colle. « Hacienda ! », comme crierait El Garrera.
© Rodrigue, Erroc, Mikl – Bamboo
Scénariste pour les uns, dessinateur pour les autres, Michel Rodrigue a à son actif, entre autres, une reprise de Clifton, la série des nouvelles aventures de Cubitus, des scenarii pour Hausman, Achdé, Dany, Dalena et tant d’autres. Rodrigue est présent sur la scène BD depuis plus de trente ans. Ce n’est pas un hasard. Il mérite la série qui fera qu’enfin les profanes se rappeleront de son nom. Et si c’était Loser Jack, dont, en plus du dessin, il donne des idées de gags à son scénariste qui les met en forme ?
© Rodrigue, Erroc, Mikl – Bamboo
Erroc et Rodrigue avaient déjà travaillé ensemble sur Cubitus. Ils se retrouvent pour une série plus personnelle. Loser Jack est un western parodique. Erroc prend bien garde de ne pas marcher sur les bandes de Kid Lucky. Pas de problème. Même s’il est petit, Loser Jack n’est pas un enfant. Surtout, le scénariste n’oublie jamais son état de perdant, ce qui est très important dans un concept de série cohérent.
S’il rate tout ce qu’il entreprend, Loser Jack ne rate pas son entrée dans le catalogue humour des éditions Bamboo. Et cerise sur le gâteau, les bandits sont tous des caricatures d’auteurs maisons. Amusez-vous à les reconnaître.
Laurent Lafourcade
Série : Loser Jack
Tome : 1
Genre : Western humoristique
Scénario : Erroc
Dessins : Michel Rodrigue
Couleurs : Mikl
Éditeur : Bamboo
Nombre de pages : 48
Prix : 10,95 €
ISBN : 9782818978269
« - Blair, Pacôme ! Je dois vous parler d’urgence ! Parmi les messages interceptés cette nuit se trouvait celui-ci. Il provient de l’institut Kaiser-Wilhelm, à Berlin… Les signatures sont codées par une correspondance entre la liste des nombres premiers, auxquels on ajoute 1, et les lettres de l’alphabet.
- Simple, mais malin.
- Les noms des auteurs de ce message sont Schwarz et Bruynseeleke !
- Sabre de bois !
- Tu les connais, Pacôme ?
- Bien sûr ! »
Le professeur Blake vient d’apprendre à ses collègues Blair Mackenzie et Pacôme de Champignac que les nazis forcent des savants à participer à leurs programmes de recherches. Ces derniers ont lancé un SOS pour qu’on les aide à fuir l’Allemagne. Les scientifiques en question sont deux amis chers à Black et à Pacôme : Bruynseeleke le biologiste et Schwarz le chimiste. Les forces spéciales anglaises hésitent à envoyer un commando juste pour sauver deux hommes. Il va falloir que nos amis aillent les chercher eux-mêmes à Berlin.
© Etien, Beka - Dupuis
Pour ce deuxième épisode des aventures du jeune Champignac, les Beka se sont basés sur un fait historique récemment révélé. Les nazis avaient fomenté un plan concernant, à son insu, l’ensemble du peuple allemand. Ils montrent par ailleurs en 1941 un Hitler diminué et faisant plus vieux que son âge.
Le couple Beka ne lésine pas dans les recherches documentaires. Titulaires d’un DEA de chimie et d’une licence de sciences physique, les deux compères s’attachent à l’exactitude de la vulgarisation scientifique présente dans la série. Par sécurité, ils font relire leur scénario par des amis mathématiciens ou médecins.
© Etien, Beka - Dupuis
David Etien octroie le même sérieux à ses dessins. Il représente des personnages ayant existé crédibles, que ce soit Wernher Von Braun, concepteur de la bombe atomique, ou bien le führer, sans tomber dans la caricature. Dans un autre registre, la planche dans laquelle il montre l’information transmise par le cerveau et circulant dans le système nerveux entre les neurones sous forme d’impulsion électrique est d’une composition remarquable.
© Etien, Beka - Dupuis
La seconde guerre mondiale est une période abondamment traitée en fiction, que ce soit en littérature, au cinéma ou en bande dessinée. Par son traitement scientifique, la série Champignac montre une touche d’originalité et tire son épingle du jeu.
Laurent Lafourcade
Série : Champignac
Tome : 2 - Le patient A
Genre : Aventure
Scénario : Beka
Dessins & Couleurs : Etien
Éditeur : Dupuis
Nombre de pages : 64
Prix : 14,50 €
ISBN : 9791034749249
« - Alors, c’est entendu, Cimmérien ?
- Pourquoi cette coupe a-t-elle tant de valeur pour toi ?
- J’ai mes raisons. Une certaine personne convoite cette coupe. Et j’ai une dette envers elle. La coupe me servira de monnaie d’échange, comprends-tu ?
- Bah ! Qu’importa au fond ! Paie ce qui a été convenu, et dans une paire d’heures, elle sera à toi.
- Marché conclu, alors ! »
En pactisant avec un sinistre individu au fin fond d’un tripot, Conan ne se doutait pas qu’il allait tomber dans un traquenard. Chargé de dérober une coupe de diamants dans un temple de quelque petit dieu oublié, le cimmérien va y trouver un cadavre dont il va être accusé du crime. Kallian Publico, le riche propriétaire des lieux git étranglé dans son antre. Le temple était fermé à clef. Le meurtrier est forcément sur place. Lorsque les gardes débarquent, le coupable est évident : c’est Conan. Mais tout cela n’est-il pas trop évident ?
© Civiello, Headline - Glénat
C’est au tour de Doug Headline de se frotter à l’univers du barbare. Le scénariste a déjà taté de l’adaptation en travaillant sur des romans de son père Jean-Patrick Manchette pour Max Cabanes. Le dieu dans le sarcophage lui permet de rester dans le domaine du polar mais dans un univers complètement atypique. Conan se trouve acteur d’un Cluedo antique dont il est le principal suspect. Headline maintient le suspens jusqu’au bout, dans une mise en scène originale où les narrateurs se succèdent.
© Civiello, Headline - Glénat
Le trait couleurs directes d’Emmanuel Civiello immerge le lecteur dans l’ambiance nocturne et mystérieuse de l’histoire. Civiello ne se contente pas d’illustrer un récit. Il le peint, il « l’atmosphérise ». Il est le digne descendant du dessinateur britannique Don Lawrence qui connut le succès à l’international dans les années 80 avec Storm et L’empire de Trigan.
Le face-à-face final entre Conan et la déesse permet à Civiello de se dépasser en cassant le rythme et les codes dans des planches et des images hors du commun.
© Civiello, Headline - Glénat
Un cahier complémentaire clôture d’album. On y trouve un texte explicatif sur la genèse de l’histoire d’Howard, des croquis et dessins d’Emmanuel Civiello, ainsi que six grandes illustrations hommages de dessinateurs maîtrisant le sujet.
Avec ce onzième épisode de Conan, les éditions Glénat en sont au beau milieu de l’adaptation des vingt-une histoires imaginées par l’écrivain Robert E. Howard dans les années 30. Servie par des auteurs prestigieux qui mettent tout leur talent au service de ce héros mythique, la collection est une réelle réussite.
Laurent Lafourcade
Série : Conan le cimmérien
Tome : 11 - Le dieu dans le sarcophage
Genre : Aventure
Adaptation & Scénario : Doug Headline
Dessins & Couleurs : Emmanuel Civiello
D’après : Robert E. Howard
Éditeur : Glénat
Nombre de pages : 72
Prix : 14,95 €
ISBN : 9782344038574
« - Aaah ! C’est bon, hein ?
- Excellent, tu veux dire !
- Le méga pied !
- L’extase ! Deux mois que j’en rêvais !
- Pareil !
- C’est aujourd’hui la reprise de la saison de rugby ?
- On est trop impatients ! »
La saison recommence pour le rugby club de Paillar. Aujourd’hui, un invité surprise vient jouer avec nos rugbymen préférés : le grand, l’immense, le gigantesque Sébastien Chabal. Celui que l’on surnomme Attila, L’animal ou encore Cartouche, vient s’endurcir un peu à Paillar. Justement, ce week-end, c’est entraînement en groupe : direction les hauteurs du village pour y passer deux jours afin de se mettre en condition. C’est peut-être de ce séjour que lui viendra le nouveau sobriquet de L’homme des cavernes, Caveman en anglais.
© Beka, Poupard, Cosson - Bamboo
Sébastien Chabal est donc le héros de l’histoire complète qui ouvre ce nouvel album des Rugbymen. C’est dommage qu’il n’apparaisse dans aucun des gags suivants, mais L’ingénieur, Loupiote, La Teigne et leurs camarades ont suffisamment de ressources pour nous faire rire sans lui. Les rugbymen sont chacun à leur poste, même le remplaçant, irremplaçable dans son costume de Mascotte du PAC.
© Beka, Poupard, Cosson - Bamboo
L’esprit d’équipe, le fair-play et la solidarité ne sont pas des légendes au pays du rugby. Ce sont de vrais valeurs qui n’existent dans aucun autre sport. D’ailleurs, dans son école, le petit Arthur, fils de L’anesthésiste, sait bien les faire partager à ses camarades de classe. Il n’y a guère que Maxence qui n’en sera que moyennement convaincu.
Après l’album de gags sur l’équipe féminine des paillettes, le duo BeKa retrouve avec plaisir la testostérone de leurs homologues masculins. Avec Chabal, les scénaristes s’amusent à justifier son surnom d’Homme des cavernes. Si la légende est plus belle (ou plus drôle) que la réalité, pourquoi ne pas préférer raconter la légende ? Avec ce personnage réel, il y aurait eu de quoi faire un album complet. Gageons que ce n’est qu’un coup d’essai.
© Beka, Poupard, Cosson - Bamboo
On savait Poupard excellent dessinateur de gags. Avec cet album, il montre deux nouvelles facettes de ses possibilités avec tout d’abord un talent certain de caricaturiste. Chabal se reconnaît avant même que quiconque ne prononce son nom. Grâce au rêve d’Arthur sur les All Blacks, Poupard démontre qu’il peut glisser vers un style plus adulte qui ferait fureur en heroïc-fantasy. Comme quoi, on ne se doute jamais assez du potentiel que peuvent avoir certains auteurs d’apparence classiques.
« A partir de maintenant, on fait comme d’habitude ! » : on s’amuse bien en lisant Les Rugbymen. Et il paraît que dans le prochain album, les univers des filles et des garçons vont se mêler !
Laurent Lafourcade
Série : Les Rugbymen
Titre : 19 – A partir de maintenant, on fait comme d’habitude !
Genre : Humour sportif
Scénario : Béka
Dessins : Poupard
Couleurs : Maëla Cosson
Éditeur : Bamboo
Nombre de pages : 48
Prix : 10,95 €
ISBN : 9782818983690
« - Allez, debout !... Le soleil vient de se lever. Il faut faire comme lui.Si tu veux arriver à Iolcos avant la tombée du jour, il faut se mettre en route.
- Euh… Je… Oui…
- Je t’ai cueilli quelques baies. Elles ont l’air savoureuses.
- Merci… Elles ont l’air délicieuses, en effet, mais… Je… Merci. Tu ne ressens rien de bizarre ? Tu as bien dormi ?
- Comme un centaure ! Je suis en pleine forme ! »
Atalante et Pyros s’éveillent en pleine forêt. La belle guerrière a une étrange sensation, comme l’impression de revivre un moment passé. En reprenant la route pour rejoindre Jason à Iolcos avant de se rendre en Cappadoce, les deux compères découvrent un hippocampe sacré empêtré dans un filet de pêche. Avant de réussir à l’en détacher, ils sont assaillis par des hommes en armes… puis se réveillent en forêt comme s’il s’était agit d’un mauvais rêve. La scène se répète plusieurs fois. Jusqu’au moment où ils s’aperçoivent eux-mêmes… il y a forcément un souci dans le continuum spatio-temporel. Chronos, le dieu du temps et du destin, a de l’ordre à remettre. Atalante va devoir partir à sa rencontre, mais jouer avec le temps peut s’avérer dangereux.
© Crisse, Besson - Soleil
Avec cette Première larme, Crisse offre un préquel à sa série fétiche. Ce one shot sympathique rappelle les premières histoires de l’auteur. On ne peut s’empêcher de penser à Nahomi, qui a fait les beaux jours du journal Tintin dans les années 80 et qui a propulsé Crisse sur la voie du succès, juste avant L’épée de cristal. Première larme est un conte fantastique. Nul besoin de connaître l’univers ou les personnages. Il s’apprécie en tant que tel comme un bon épisode d’une série animée. Crisse puise ses références dans un imaginaire précis offrant un abord culturel certain en mythologie.
© Crisse, Besson - Soleil
Fred Besson est à la base coloriste. Il s’empare du story-board de Crisse et s’approprie les personnages. Sans vouloir le copier, il gagnerait à opter pour un encrage moins conventionnel et un détourage en couleurs comme le fait le créateur de la série. Ceci dit, la méthode ramène peut-être un lectorat plus large. En particulier, l’hippocampe sacré de Besson est somptueux et n’a nullement à rougir de celui de Crisse en page de titre. On regrette que Besson n’ait pas signé la couverture, l’éditeur semblant privilégier une unité de série à une cohérence d’album.
© Crisse, Besson - Soleil
Première larme s’adresse à un public un poil plus jeune que la série mère mais est un excellent moyen pour amener les lecteurs vers elle.
Laurent Lafourcade
Série : Atalante, la légende
Tome : Première larme
Genre : Heroïc-Fantasy
Scénario & Story-board : Crisse
Dessins & Couleurs : Fred Besson
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 48
Prix : 14,50 €
ISBN : 9782302090965
« - Almah… Je sais qu’il est déplacé de dire cela tes parents à peine partis, mais il nous faut fuir maintenant. La situation n’est plus tenable.
- Il reste tes parents, Wil…
- Ça fait des mois qu’ils m’y encouragent. Ils seraient rassurés de nous savoir à l’étranger.
- Tu as raison. Il est plus que temps de rejoindre ta sœur. »
1938. Dans une Autriche gangrénée par l’Allemagne nazie, il ne fait pas bon d’être juif. L’Anschluss pousse les juifs à fuir pour éviter la persécution. Almah et Wilhelm choisissent l’exil. Après un passage obligé par Ellis Island au large de New York, ils se retrouvent en République Dominicaine pour une nouvelle vie, au sein d’une nouvelle communauté. Afin de faire prospérer l’économie, le dictateur local propose 100 000 visas aux juifs d’Europe. Almah et Wilhelm doivent se construire de nouvelles racines.
© Bardon, Winoc, Bouët - Philéas
Catherine Bardon a longtemps vécu en République Dominicaine. Elle est romancière et autrice de la saga les Déracinés qu’elle adapte elle-même en scénario de bande dessinée. La collection de romans comprend déjà trois tomes et un quatrième est prévu pour le printemps. Pour adapter les sept cent pages du premier volume, elle a du faire des choix et des coupes drastiques. Elle ne peut reprocher ainsi à personne de l’avoir trahie. On suit la famille juive sur plusieurs années à travers quatre chapitres. Si l’introduction en Autriche, la fuite du pays et l’arrivée à destination sont parfaitement transposées, la dernière partie est trop rapide. On aurait aimé qu’elle soit plus développée, quitte à courir sur un tome suivant.
© Bardon, Winoc, Bouët - Philéas
Winoc est désormais une valeur sûre de la bande dessinée réaliste. Le dessinateur multiplie les collaborations de choix. Il a travaillé avec Mosdi, Cothias, Charlot, Richez et Corbeyran. Il y en a plus d’un qui aimerait une telle bibliographie. En collaborant avec Catherine Bardon, il prend un risque dont il sort vainqueur : celui de l’adaptation d’une œuvre littéraire. Même si ce n’est pas lui qui signe la transposition, il contribue à sa réussite. Les éditeurs peuvent désormais construire un projet sur son nom. Pour les couleurs, Winoc s’est adjoint les services de Sébastien Bouët qui, des sombres rues de Vienne au sable doré des Caraïbes, a su trouver les bons tons.
© Bardon, Winoc, Bouët - Philéas
Après les stars Thilliez et Bussi, les éditions Philéas osent une autrice moins connue. Le pari est réussi d’autant plus qu’elle a, comme on dit, mouillé sa chemise. On attend à présent que Catherine Bardon poursuive l’adaptation de sa saga.
Laurent Lafourcade
One shot : Les déracinés
Genre : Drame historique
Scénario : Catherine Bardon
Dessins : Winoc
Couleurs : Sébastien Bouët
Éditeur : Philéas
Nombre de pages : 112
Prix : 18,90 €
ISBN : 9782491467159
« - Je me disais bien qu’Emily Brontë ne pouvait arriver qu’à grand fracas !
- Bonjour, Docteur ! Mon cheval a pris peur dans les bois. Un sanglier sans doute…
- Ma chère Emily, vous connaissez le comte Zaroff, mais laissez-moi vous présenter mes invités ! Charles Darwin qui, en quelques publications a étonné la communauté scientifique de Londres !
- Enchanté.
- Et tout droit arrivé des Indes orientales, le prometteur Richard Burton ! Et voici celle dont… dont l’audace littéraire a révolutionné le roman anglais ! Mary Shelley.
- Enchantée, Docteur ! »
1848, Yorkshire. Le docteur Moreau invite dans son manoir la fine fleur de l’Angleterre victorienne. Mary Shelley, Emily Brontë, Richard Burton et Charles Darwin arrivent chez lui, et où un certain Zaroff se trouve déjà. Leur hôte souhaite leur présenter ses expériences. Le docteur joue avec la génétique sans se soucier des problèmes d’éthique que cela engendre. Il transforme des animaux en hommes. Pour lui, l’évolution est tout sauf d’essence divine. C’est alors que Mary Shelley le reconnaît. Ils se sont déjà croisés…
Philippe Pelaez poursuit sa trilogie à rebours qui a débuté par un Zaroff dont l’action se passait en 2019 et se poursuivra par un Shelley, la créatrice de Frankestein, se passant en 1816. Avec Moreau, il raconte l’histoire d’un savant fou qui se prend pour un dieu et qui joue avec les manipulations génétiques comme un enfant le ferait avec des tous petits legos. Pelaez n’adapte pas le roman d’H.G. Wells. Il en propose une variation en en empruntant le personnage principal et ses tourments.
Le graphisme à la « Détectives » de Carlos Puerta accentue le côté horrifique et glaçant de l’histoire. Presque hyperréaliste, il donne une froideur rigide aux personnages. Les planches toutes à fonds perdus immergent dans l’ambiance, enfermant le lecteur dans le manoir de l’inquiétant Docteur et ses abords, comme si on ne pouvait plus s’en échapper.
Dans un cahier explicatif, Pelaez montre la place de L’île du Docteur Moreau dans l’œuvre de Wells. Le scénariste explique comment, au XIXème siècle, le corps a été l’objet de nombreuses recherches scientifiques. Il expose le mythe du savant fou et met en évidence la seule adaptation cinématographique valable du roman : Island of lost souls, avec Charles Laughton, réalisée par Erle Kenton en 1932.
https://www.youtube.com/watch?v=D6wWPwz4BAM
Maudit sois-tu est une série qui donne envie de se replonger dans toutes les références dont elle se nourrit. Elle prouve la puissance de ces œuvres. Les bonnes histoires ne traversent pas les époques pour rien.
Laurent Lafourcade
Série : Maudit sois-tu
Tome : 2 - Moreau
Genre : Fantastique
Scénario : Philippe Pelaez
Dessins & Couleurs : Carlos Puerta
Éditeur : Ankama
Nombre de pages : 64
Prix : 15,90 €
ISBN : 9791033511946
« - Aïe aïe aïe… Désolée, Virginie, je ne vais pas pouvoir venir ce soir, j’ai une commande super importante à terminer pour demain ! Oui. Oui. Oui… Bonne soirée à toi aussi !... Je n’ai absolument aucune commande à terminer ce soir. Je n’aime pas Virginie, en fait. »
Ils peuvent être les meilleurs amis du monde, les épaules sur qui l’on peut se reposer, les oreilles à qui l’on peut se confier, ils n’en reste pas parfois lourdingues, envahissants ou soûlants : ce sont les potes. Mais n’est-ce pas parce qu’ils sont tout cela à la fois qu’on les aime ?
© Mademoiselle Caroline - Delcourt
Mademoiselle Caroline est bloggeuse. Elle est aussi l’autrice de BD humoristiques et autobiographiques. Avec la série des carnets d’aventures ordinaires, elle offre une photographie de la société des trentenaires du début du XXIème siècle. Avec la série Les potes, elle nous présente ses amis, réels ou fictifs, attachants ou attachiants. Poca, l’amie surréaliste, a remarqué qu’en changeant quatre lettres à Marc, et bien ça fait « bite ». Pierrot est un poète pratique. Croyez-vous qu’il se ferait réellement chier à boire du Ricard s’il aimait la bière ? Anouck est cash et sans filtre. Si elle n’a pas envie d’aller au cinéma, elle le dit franco : « Je viens pas. Je suis nase. J’ai chaud et j’ai la chiasse. Je suis collée à mes chiottes. Et je pue du cul. » Après ça, plus la peine d’insister. Et puis, il y a les copines du rugby, celles avec qui, par effet de masse, on n’a pas peur d’oser, oser faire les folles sous les douches communes ou encore montrer ses nibards par la vitre du bus.
© Mademoiselle Caroline - Delcourt
Mademoiselle Caroline enchaîne les scénettes courtes et percutantes. Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ? Clairement, chez elle, oui. Mais n’est-ce pas quand on est franc qu’on peut garder ses vrais amis ?
Dans un final inattendu, l’autrice nous immerge dans le 2020 qu’on aurait voulu ne jamais connaître. Le fameux virus et ses masques débarquent pour nous aider à relativiser.
© Mademoiselle Caroline - Delcourt
Avec leurs qualités et leurs défauts, on ne remplace jamais ses potes. N’oubliez jamais, on ne choisit pas sa famille mais on choisit ses amis. Mademoiselle Caroline nous explique qu’il y a certainement une raison à avoir ceux que l’on a. Drôle et dans l’air du temps.
https://www.youtube.com/watch?v=4nx1-HNdjYs&feature=emb_logo
Laurent Lafourcade
Série : Carnets d’aventures ordinaires - Les potes
Tome : 1
Genre : Humour de potos
Scénario, Dessins & Couleurs : Mademoiselle Caroline
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 128
Prix : 9,95 €
ISBN : 9782413026624
Un loup, voyant un agneau qui buvait à une rivière, voulut alléguer un prétexte spécieux pour le dévorer. C’est pourquoi, bien qu’il fût lui-même en amont, il l’accusa de troubler l’eau et de l’empêcher de boire. L’agneau répondit qu’il ne buvait que du bout des lèvres, et que d’ailleurs, étant à l’aval, il ne pouvait troubler l’eau à l’amont. Le loup, ayant manqué son effet, reprit : « Mais l’an passé tu as insulté mon père. — Je n’étais pas même né à cette époque, » répondit l’agneau. Alors le loup reprit : « Quelle que soit ta facilité à te justifier, je ne t’en mangerai pas moins. »
Ceci est l’une des fables d’Esope. Il aurait vécu en Grèce vers le sixième siècle avant Jésus-Christ. L’ancien esclave est connu pour ses histoires d’animaux qui inspireront plus tard un certain Jean de la Fontaine. Bien avant celles du castrothéodoricien, les fables d’Esope mettaient en scène des bêtes pour mieux railler les humains.
© Liroy - Kennes
Esope, dorénavant, c’est aussi un loup. S’il s’appelle ainsi, ce n’est pas innocent. Il descend tout droit de ses camarades décrits par le poète antique. Ce premier recueil de ses aventures comprend deux histoires. Dans la première, Esope utilise tous les subterfuges possibles et imaginables pour pénétrer dans l’enclos d’un troupeau de moutons. Mais le berger veille. Et il n’est pas né de la dernière pluie… Dans la seconde, le loup se coince un os au fond du gosier. Le héron qui passait par là le tirera-t-il d’affaire ?
© Liroy - Kennes
Cet album est le premier du jeune dessinateur Liroy. Dans une ligne claire dynamique, Liroy propose des histoires sans paroles. S’il y a quelques bulles, il y a des dessins dedans. Les petits lecteurs ne sachent pas lire y trouveront leur compte. Par ailleurs, on peut y trouver un avantage pédagogique pour les enseignants qui, en maternelle, peuvent faire parler les enfants sur les images, et, en élémentaire, leur faire rajouter des dialogues ou des commentaires.
© Liroy - Kennes
Vous aimez Petit Poilu, bande dessinée sans parole adaptée en dessins animés et qui connaît un succès fou ? Vous aimerez tout autant Esope, un loup qui n’a pas fini d’en voir et d’en faire voir. C’est drôle et avec une petite touche d’humour noir, juste ce qu’il faut.
Laurent Lafourcade
Série : Esope le loup
Tome : 1 – Promenons-nous dans les bois
Genre : Humour animalier
Scénario, Dessins & Couleurs : Liroy
Éditeur : Kennes
Nombre de pages : 32
Prix : 9,95 €
ISBN : 9782380752342
« - Mais où est Patxaran ?
- Pas la moindre idée…
- Désolé, mais j’arrive à pied de Guéthary et je me suis encore perdu dans Biarritz.
- Nous avons besoin de gens discrets, et je sais que vous avez plaisir à enquêter ensemble. Depuis la reprise de la saison, nos clubs de surf connaissent beaucoup de soucis… Tentes déchirées, vols de matériel, incidents pendant les cours de surf… Vos supérieurs sont d’accord pour vous détacher à Biarritz le temps de l’enquête… Pour surveiller ce qui se passe, la maison va même vous offrir des cours de surf... »
Pays Basque. Les flics du Sud-Ouest sont de retour. Cette fois-ci, ils vont avoir fort à faire pour déjouer les agissements d’un gang qui s’attaquent au club de surf. Mais quel est le but sous-jacent de ce groupuscule ? On ne s’attaque pas innocemment à ce sport pacifique sans raison valable. Les policiers vont devoir ravaler leur rancœur et se serrer les coudes pour déjouer un complot touristique de grande envergure.
© George, Viollier – Atlantica
Patxaran est policier à Bayonne. Manzana fait le même job à Biarritz. Bayonne/Biarritz, c’est chat et chien, c’est la Syldavie et la Bordurie, c’est schtroumpf vert et vert schtroumpf. Si un bayonnais dit blanc, le biarrot dit noir. Pas parce qu’il pense noir, mais pour contredire son compatriote. Et c’est pareil dans l’autre sens. Si le biarrot dit oui, le bayonnais répondra non, sans même se préoccuper du sujet de la conversation.
© George, Viollier – Atlantica
Patxaran a la carrure du joueur de rugby, ou plutôt de rubi. Il supporte l’Aviron Bayonnais… et sa femme. Manzana est plutôt gringalet. Il a embrassé une carrière dans les forces de l’ordre pour faire plaisir à maman. Leur ennemi juré, c’est l’infâme Gaiztoa. L’homme d’affaires crapuleux est un trafiquant en tous genres.
© George, Viollier – Atlantica
La politique locale en prend pour son grade. Les maires des principales villes du Pays Basque sont des acteurs involontairement comiques de la série. Dans une ligne claire et ronde, les bâtiments tels que l’hôpital de Bayonne, le pont Saint-Esprit ou le phare de Biarritz mettent entre autres dans l’ambiance. Pierre George et Jean-Yves Viollier signent une BD régionaliste qui fera hurler de rire les locaux et amusera les autres.
© George, Viollier – Atlantica
Avec cette nouvelle vague à Bayonne, vous ne ferez plus jamais du surf comme avant.
Laurent Lafourcade
Série : Manzana et Patxaran
Tome : 4 - Nouvelle vague à Bayonne
Genre : Polar basque
Dessins & couleurs : Pierre George
Scénario : Jean-Yves Viollier
Éditeur : Atlantica
Nombre de pages : 56
Prix : 16 €
ISBN : 9782758805410
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