« - Monseigneur, je crains, une nouvelle fois, de ne pouvoir accéder à votre requête. Certes, les manquements du Shérif de Nottingham sont des plus inquiétants. Cependant, tant que je n’aurai pas connaissance des raisons qui ont amené votre serviteur sur les terres royales du Nord, je serai pieds et poings liés. Les usages ne souffrent aucune exception. Les shérifs sont, certes, des représentants de la couronne, mais ils sont maîtres sur leurs terres… Et vos serviteurs ,’avaient, n’ont et n’auront jamais aucun droit ni pouvoir à Nottingham, Monseigneur le Comte de Mortain.
- Je ne suis pas venu ici pour ces broutilles… C’est une affaire bien plus grave qui m’amène. J’ai ouï dire que dans votre proche entourage se cache la plus sordide des hérésies.
Le chanoine William Langland est le secrétaire particulier du régent du Royaume d’Angleterre en l’absence du Roi Richard Cœur de Lion. Il est aussi l’oncle du Shérif de Nottingham. Furieux de ne pouvoir régner en paix sur le pays, Jean sans Terre tente de rebattre les cartes en sa faveur. Il annonce au Régent qu’un sinistre individu, Langland, tente de s’immiscer à la cour par son biais. Ce ne sont bien évidemment que mensonges pour déstabiliser l’ennemi. Il n’en fallait pas moins à Langland pour tenter de rejoindre la cour du Roi de France le plus rapidement possible. Lui aussi tente de tromper ses adversaires. Il file retrouver son neveu le Shérif.
© Dellac, Brugeas, Herzet, Bechu - Le Lombard
Retour dans les faubourgs de Londres et la forêt de Sherwood pour Robin des Bois et ses compagnons. Robin des Bois ? C’est ce que vous croyez. Le rôle est tenu par le shérif de Nottingham lui-même. Le mythe est revisité dans un « What if ? » judicieux ouvrant des portes finalement pas paradoxales par rapport à ce que nous connaissons déjà de la légende. Michel Fugain chantait : « Qui est-ce qui est très gentil ? Les gentils. Qui est-ce qui est très méchant ? Les méchants. » Vincent Brugeas et Emmanuel Herzet envoient valser la théorie en mélangeant les personnages d’un gentil et d’un méchant, pour en faire un gentil. Le shérif roule pour le Roi Richard mais n’a cependant pas la bonté d’âme du héros incarné par Errol Flynn pour ses ennemis. Gare à eux ! Marianne et Frère Tuck complètent la galerie des personnages célèbres de l’histoire.
© Dellac, Brugeas, Herzet, Bechu - Le Lombard
Benoît Dellac est l’un des plus efficaces dessinateurs réalistes de sa génération. Les gros plans et très gros plans coupent les scènes de dialogues. Les combats sont rudement efficaces. En forêt, Dellac joue avec le découpage pour mieux immerger et perdre le lecteur dans les broussailles, comme pour mieux cacher les compagnons de rébellion. Dellac a l’originalité et la malice de faire passer les onomatopées en fonds de cases, semi-cachées par un premier plan, comme si elles mettaient l’action en relief sur la planche.
© Dellac, Brugeas, Herzet, Bechu - Le Lombard
La traque est le deuxième épisode de Nottingham, triptyque d’action dont la flèche atteint la cible en plein cœur.
Laurent Lafourcade
Série : Nottingham
Tome : 2 - La traque
Genre : Aventure
Scénario : Vincent Brugeas & Emmanuel Herzet
Dessins : Benoît Dellac
Couleurs : Denis Bechu
Éditeur : Le Lombard
Nombre de pages : 56
Prix : 14,75 €
ISBN : 9782808200011
« - Mille croquettes !... C’était quoi, ça ?!
- Des vaches, andouille !
- Deux cerfs, une biche et deux faons !
- L’ermite avait raison. On aurait dû l’écouter.
- Il aurait quand même pu être plus clair, non ?... Avec son air mystérieux, on ne comprend jamais quand il a un truc à dire ! »
En pleine forêt d’automne, Léonid et ses compagnons félins, venus rencontrer trois chats venus de Chine, se retrouvent au beau milieu d’une chasse à courre. Sonnez cors de chasse, aboyez la meute ! Une famille de cerfs est poursuivie par la horde enragée. Si pour certains, ce type de chasse est un art, pour Léonid et les siens, c’est une barbarie. Quoi de plus fragile qu’une bête aux abois assaillie par des crétins endimanchés à cheval, leurs armes et leurs chiens ? Les chats vont sympathiser avec les cervidés. Auraient-ils un plan pour les sauver des chasseurs ?
© Brrémaud, Turconi - Soleil
Qui n’a jamais entendu la phrase : « Tu es contre la corrida parce que tu n’en as jamais vu une en vrai. C’est de l’art ! » ? S’il y a bien un autre art auquel on peut la comparer, c’est la chasse à courre. Ce sont en tout cas les arts de l’ânerie et de la cruauté des hommes. Le fait que ça existe encore est inconcevable dans une société moderne comme la nôtre, soi disant protectrice des animaux. On dirait des restes de jeux du cirque pour snobinards décérébrés. C’est cette chasse que dénonce Frédéric Brrémaud dans ce troisième épisode des aventures de Léonid. Le chaton grandit. Il vit en Normandie et est l’ami des souris, surtout d’une, Atchi, allergique aux poils de chat.
© Brrémaud, Turconi - Soleil
Au dessin, Stefano Turconi est le roi des animaux. Ses chats sont chacun caractérisés spécifiquement en fonction de leur caractère. Ba’on est charmeuse. Arsène a son grain de folie. Bouboule aime bien se sustenter. Et les trois chats chinois ne cachent pas leurs origines. A contrario, les chiens jouant le rôle de méchants le font dans un anonymat de groupe. Des écureuils et un blaireau complètent le bestiaire, dominé par le roi des forêts : le cerf et sa famille. Turconi vient de l’école Disney. Ça se voit au premier coup d’œil et c’est merveilleux. Comme dans les plus grands dessins animés où les animaux ont la vedette, les humains restent dans l’ombre, leur présence se faisant à visage dissimulé dans une ombre ou sous un couvre-chef.
© Brrémaud, Turconi - Soleil
On en a connu des bandes de chats, des Entrechats à Billy-the-cat, en passant par Waldo Kitty et évidemment Les Aristochats. Léonid et ses amis sont leurs dignes successeurs et on leur souhaite la même notoriété.
Laurent Lafourcade
Série : Léonid les aventures d’un chat
Tome : 3 - Les chasseurs
Genre : Aventure féline
Scénario : Frédéric Brrémaud
Dessins & Couleurs : Stefano Turconi
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 48
Prix : 11,50 €
ISBN : 9782302091290
Mission sans gravité pour l’Agent 212
L’agent 212 fait front à un vent de manif en couverture et à un rat qui s’immisce dans son uniforme à l’intérieur du journal. Petit à petit, Daniel Kox a transformé le personnage qu’il a créé avec le génial Raoul Cauvin en personnage exacerbé à la Tex Avery. L’agent 212, c’est une madeleine de Proust pour de nombreux lecteur, un goût délicieux, intemporel, qui réussit à faire rire aussi bien les anciennes que les nouvelles générations. A part ça, côté curiosité, une historiette de deux planches signée Tristan Roulot et Luisa Russo, la dessinatrice de Hella et les Hellboyz chez Drakoo sur Scénario de Kid Toussaint.
L’agent de police est aussi le héros du flipbook concocté par Fong et offert aux abonnés. Quand il n’y en a plus, on en redemande.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Fong, Kox, Cauvin – Dupuis
Histoires à suivre :
A-Lan : Le secret de Wabisabi
Sœurs Grémillet (Les) : Le trésor de Lucille
Spirou & Fantasio : La mort de Spirou
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Capitaine Anchois
Coach (Le) (Bercovici & Bernstein)
Professeur Foldogon (La pause-cartoon)
Dad
Des gens et inversement (La pause-cartoon)
Edito (L’)
Fifiches du professeur (Les) (La pause-cartoon)
Game over
Houba gags
Jeb Glithru (Ced & Gorobei)
Katz
Kid Paddle
Nelson
Pernille
Petit Spirou (Le)
Souffle (Le) (Roulot & Russo)
Spoirou & Fantasperge (Marges de Sti)
Strip dont vous êtes la star (Le)
Millborough (La pause-cartoon)
Willy Woob
Rubriques :
Coin des lecteurs (Le) : Guerrive
En direct du futur : Face aux Créatures (Betbeder & Djief)
Interview : Kox
Jeux : Balade hivernale (Vandenheede)
Leçon de BD (La) : Dab’s
Supplément abonnés :
Flipbook : L’agent 212
En kiosques et librairies le 27 Avril 2022.
2,70 €
Laurent Lafourcade
26 avril 1945, poste frontière Franco-Suisse de Vallorbe, 19H00. Une voiture se dirige vers le côté français. A son bord, le Maréchal Philippe Pétain et son épouse. Arrivé sur le territoire français, il descend de sa voiture, se découvrant afin de saluer le détachement militaire qui l'attend. Les militaires ne réagissent pas restant l'arme au pied. Le général Pierre-Marie Koenig l'accueille, refusant la main tendue par Pétain en lui répondant par un salut militaire. Koenig lui déclare : « Je regrette, Monsieur le Maréchal. Veuillez me suivre, vous êtes mon prisonnier ». Koenig avait été condamné à mort, par contumace, par le Gouvernement de Vichy, le 3 décembre 1941, par le Tribunal militaire d'Oran et qui commanda en 1942 les forces françaises libres (FFL) à Bir Hakeim et ensuite lors de la seconde bataille d'El Alamein.
Paris, 23 juillet 1945. Un an après la libération de la capitale par les troupes du Général Leclerc s’ouvre le procès le plus retentissant du XXe siècle. Le procès d’un vieux monsieur de 89 ans, que l’on dit sénile et dont on a du mal à croire qu’il fut au départ le sauveur de la République pour mener vingt-deux années plus tard à la collaboration avec le 3e Reich.
© Saada – Vassant - Glenat
Trois mois après la capitulation de l’Allemagne nazie, s’ouvre le procès du Maréchal Pétain, l’un des personnages les plus controversés de l’histoire de France.
© Saada – Vassant - Glenat
Adapté d’un film documentaire diffusé en 2015 en télévision (France 5), Philippe Saada (scénariste) nous présente en BD le déroulement du procès Pétain. Il nous retrace les grandes décisions prises par le Maréchal de la mi-juin 1940 jusqu’à la capitulation. Bon nombre d’intervenants vont être appelés à la barre afin de témoigner de leurs rôles dans les actes posés par le gouvernement. Paul Reynaud, Édouard Daladier, le général Weygand mais aussi un témoin inattendu dans les derniers jours en la personne de Pierre Laval, extradé d’Espagne et remis au gouvernement provisoire Français le 2 août 1945.
© Saada – Vassant - Glenat
Sébastien Vassant illustre en monochromie sépia ce procès, s’attardant plus particulièrement sur les expressions des visages des orateurs défilant à la barre. Les grands journalistes tel Joseph Kessel mais aussi l’écrivain Albert Camus sont mis en avant à travers leurs prises de position dans les différents éditoriaux de l’époque.
© Saada – Vassant - Glenat
En conclusion, le lecteur se trouve face à un très bon album pédagogique de 130 pages très bien documenté et structuré, le travail d'un historien partageant son analyse d'un événement marquant de l'immédiat après-guerre. Même si Philippe Pétain n’a jamais cessé de clamer que, pour le bien de son peuple, il préférait la collaboration à la guerre, il ne faut pas oublier qu’il a envoyé des milliers de Juifs à la mort. La grande question demeure comment un homme peut passer de Maréchal héros de Verdun à accompagnateur de la défaite française mais surtout collaborateur avec l’Allemagne nazie.
Haubruge Alain
Titre : 1945 Le procès de Philippe Pétain (Juger Pétain)
Collection : 1000 feuilles
Éditeur : Glenat
Genre : historique
Scénario : Philippe Saada
Dessin : Sebastien Vassant
Nombre de pages : 136
Prix : 15,00 €
ISBN : 9782344005606
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Madame Ninette Amiel, fondatrice de la librairie The Skull spécialisée en Bande Dessinée à Bruxelles. L’ensemble de notre rédaction se joint à moi-même pour présenter à l’ensemble de la famille nos plus sincères condoléances.
Comme toute bonne histoire Belge nous commencerons par : Il était une fois, entre 1935 et 1960 des éditeurs créèrent et vendirent des illustrés ou se retrouvaient des personnages si bien connu comme Tintin, Spirou, Wrill , Gil Jourdan etc…
Nina née au Maroc sous protectorat Français travaillait dans une société Française sur place, lorsque que le Maroc est devenu indépendant en 1956 les sociétés Française sont parties petit à petit et elle s’est retrouvée à Gibraltar où elle a rencontré son futur Mari George COUNE un passionné de Comics US.
Les Mariés sont venus en Belgique avec un futur bébé, enceinte de Frank son premier fils, mon frère et avec des catalogues de ventes par correspondance de comics US.
Et tout commença en 1964, mon Père faisait de l’import-export de Comics US et de BD. Il est vrai qu’a cette époque la BD sous la forme « Album » qui naquit en 1960 commençait à s’intensifier.
De 1964 à 1969 ils vendent sur le vieux marché sur catalogue et en chambre ; des illustrés, des affiches de cinéma et les premières BD cartonnées.
Nina commence à s’intéresser à la BD FRANCO-BELGE et c’est le déclic. Elle adore.
Le 20 Décembre 1970, Nina et George saute le pas et ouvre leur mythique boutique au pont du Germoir : « The SKULL ».
Une caverne formée par un cumul de livres, magazines, affiches de cinéma……. Et pleine de BD.
1971 création du magazine SKULL illustré par Arnold Vanhofstadt, l’ouvrage réunit les plumes de Jacques Van Herp, Danny De Laet, Alain Van Passen. André Leborgne, distribue l’ouvrage dans les librairies et met ainsi en place le réseau qui deviendra « DISTRI-BD », l’indispensable outil de distribution des indépendants. André Leborgne devient également le monteur des stands pour la foire du livre, ce qui le rapproche encore plus du noyau de la distribution.
C’est de l’engouement pour le fantastique, l’insolite, la science-fiction et la Bande Dessinée que naissent, à la manière d’une génération spontanée, les premiers magasins spécialisés en Bande Dessinée : « THE SKULL » tenu par Nina, « PEPPERLAND » tenu par Tania et« CURIOSITY HOUSE » de Michel Deligne.
Les Femmes pionnières de la BD sont exigeantes, passionnées, commerçantes et toujours de bons conseils.
Ces premiers magasins sont tenus en semaine par les épouses, Nina, Tania et Françoise et le samedi aidées par les maris George, Pierre et Michel. Car en semaine leurs hommes ont encore une autre profession : informaticien, comptable et mécanographe. Mais le samedi, leurs boutiques deviennent des lieux de ralliement pour nombre d’auteurs locaux, ce qui donne à ces boutiques une aura de salons littéraires. André Franquin, Paul Cuvelier, Jacques Martin, Jacques Devos, Greg, Morris… se retrouvent autour d’une bière fraîche dans un espace chaleureux. Ces librairies proposent une alternative et un complément aux grandes maisons « traditionnelles comme Casterman, Dupuis, Dargaud et Lombard. Ils proposent aussi une saine alternative aux choix imposés ou offices des AMP. Quelques Bruxellois privilégiés ont ainsi accès aux plus petites réalisations/tirages des éd. Du Square ou éd. Du Fromage, aux productions anciennes des grandes maisons mais aussi de certaines moins prestigieuses comme Artima ou Gordinne ainsi que des productions censurées comme «FANTAX», « CREEPY», «Hara Kiri », «Charlie Hebdo» « l’Echo des Savanes », « Métal Hurlant » et « Fluide Glacial ». Ces libraires Belges sont amis avec les librairies spécialisées Parisiennes comme le « KIOSQUE » de Jean Boullet, « FUTUROPOLIS » de Robert Roquemartine, reprise par le couple Florence Cestac et Etienne Robial, de Jean-Claude de Repper qui va devenir « AZATOTH », « PELLUCIDAR » avec Jacques Delmas et « TEMPS FUTURS » tenue par Sophie et Stanislas Barets.
Frank COUNE “THE SKULL”
« Il y avait au Skull 200 000 trucs mythiques ! Nina et Georges c’étaient waow ! » Yves Schlirf – Editeur.
« Je sortais de là suant, tellement il y avait de choses intéressantes : des vieux RanTanPlan, que je n’aurais pas pu m’acheter, plein de trucs américains !! » Philippe Flament – Editeur.
En Juillet 1976, THE SKULL 2 ouvre chaussée de Waterloo, Nina seule tiendra les rênes, séparée de George qui va ouvrir « Le SPHYNX », travailler pour Distri-BD puis se réorienter sur la vente d'affiches de cinéma.
Le succès arrive dès l’ouverture et la librairie est toujours là. Ses fils ERIC et FRANK l’aident tous les jours.
Précurseur elle fait connaître le métier de spécialiste BD. Elle accueillera toujours ses clients avec gentillesse et respect, initiant les jeunes auteurs de BD nouvelles avec bienveillance. Elle se lance dans d’autres domaines, créations des premiers salons BD et des Vieux Papiers, exposition d’auteurs en vogues…. Passant le relais en 1998 à son Fils ERIC qui a créé Le festival de la BD de Bruxelles – Capitale en 2002 et qui en 2022 vient de lancer le Collec’t Market Brussels.
Je pourrais encore en dire plus, les conventions et Festivals à Londres, Paris, Angoulême et Luca, les éditions The Skull, les articles de presse… mais voilà jusqu’à la fin de sa vie elle a été une amoureuse de la BD, Il y a encore quelques mois elle me demandait : « quelles sont les sorties ? Du neuf ? Un Blake et Mortimer, un Largo Winch ? Apporte-moi quelques BD.
Eric COUNE “THE SKULL”
La Doyenne des libraires BD s’est éteinte mais grâce à son travail, ainsi qu’à ses contemporains, Tania Vandesande, Michel Deligne, Alain Van Passen, André Leborgne, Thierry Martens, Franz Vancauwenbergh, Serge Algoet, Yves Schlirf et beaucoup d’autres la BD sort son épingle de la crise et j’espère que son souvenir perdurera encore quelques années, bien sûr nous y veillerons, mon Frère et moi.
Nina brille au Soleil tout comme ces nouvelles étoiles, ses dessinateurs fétiches, Franquin Méziére, Bretecher, Jacobs, Delaby, Hausman, le Professeur Choron et tous ceux qu’elle a défendu en promouvant leurs ouvrages.
Ils vont encore faire la fête et boire des verres
Un nouvel Ange Gardien veille sur mon Frère et moi.
« - Je viens de prendre connaissance des preuves que vous nous avez envoyées… Mais êtes-vous certain que Roman Kirkegaard ne poursuivra pas la piste des Steevens ?
- Certain, Monsieur. Je lui ai clairement fait savoir qu’il était impossible d’accéder au dossier sans un skill adéquat.
- Et quand est-il de votre sœur? Son skill le lui permet, n’est-ce pas ?
- Je lui parlerai à son retour au bureau, Monsieur. Elle a dû faire face à une urgence avec les otages après la course-poursuite. »
Roman Kierkegaard n’est pas qu’un banal enquêteur. Il est en fait Elijah Steevens, fils des créateurs du Skilled Fast, cette puce implantée à la base de la nuque et qui permet d’améliorer ses compétences intellectuelles et ses aptitudes physiques. Aidé par Eva Steins, commandant de la police de Central City, il cherche à élucider une série de meurtre dont les victimes ont eu leur Skilled Fast arraché. Ce tueur en série, c’est Noskill. Pour l’instant, il a les cartes en mains. Roman et Eva ont été kidnappés. Et au sein de l’entreprise Sky-Corp, les intentions ne sont pas toujours des plus catholiques.
© Hachin - H2T éditions
Entre thriller cybernétique et complot bio-éthique, Skilled Fast dénonce les dérives des progrès technologiques sur l’être humain. Si d’aucuns veulent révéler au monde les dangers que représentent cette puce implantée dans le corps, ils ne le font pas forcément sans enfreindre la loi. La vérité autorise-t-elle toutes les dérives ? Les personnages sont ambigus et reflètent une nature humaine non manichéenne. La série se clôt comme prévu avec ce troisième tome, faisant de Skilled Fast une politique-fiction d’action qui fait parfois froid… dans la nuque.
© Hachin - H2T éditions
Hachin est un jeune mangaka français. Biberonné avec Bleach, Berserk, Reborn ou encore Spygames, il montre les ressources du manga francophone en matière de Seinen. Le graphisme réaliste est efficace. Il faudrait un peu plus de souplesse au niveau de certains dialogues. Mais pour une première série, Hachin prouve qu’il est un auteur qu’il va être intéressant de suivre dans les années qui viennent. Loin de se contenter d’un récit d’action, il démontre que la technologie est un caillou dans la chaussure de la condition humaine. Nos smartphones nous en apportent déjà la preuve. On n’apprend plus un numéro de téléphone. On a accès à toutes les langues étrangères, à toutes les traductions, sans effort. Tout cela n’entraîne pas le cerveau à fonctionner.
© Hachin - H2T éditions
Le progrès annihile la pensée humaine. Avec Skilled Fast, Hachin le démontre par A + B. Le tout est de se réveiller à temps.
Laurent Lafourcade
Série : Skilled Fast
Tome : 3
Genre : Seinen / Thriller
Scénario & Dessins : Hachin
Éditeur : H2T éditions
Nombre de pages : 212
Prix : 7,95 €
ISBN : 9782377774401
« - Comment éviter les fins de mois difficiles ?
- Se suicider autour du 15... »
Vous craignez les virus ? La politique vous terrorise ? La mort vous terrifie ? Cet album est fait pour vous ! Darth Vador espère ne pas être le père de Donald Trump et la statue de la liberté est prête à s’immoler s’il est réélu. Côté covid, si les gens ont peur du virus mutant, c’est bien le virus Michel Fourniret qui est le plus nocif… surtout pour les enfants. Côté covid toujours, il n’y a pas que les lobbies pharmaceutiques qui tirent les profits de la pandémie. Il y a aussi les pompes funèbres. Ecoutez le professeur Raoult. Il a étudié la question. Il a même réussi à prouver que le virus vient bien de Chine. On vous laisse découvrir comment dans l’album.
© Mehdi - Kennes
Mehdi ose tout. Mehdi, c’est du Geluck en plus trash, beaucoup plus trash. Sauf qu’il n’est pas connu et que c’est donc plus difficile pour lui de vendre des livres. Il le dit, il le crie, il l’assume. Et cela, dès la couverture avec un pastiche du Chat le plus célèbre de Belgique. Mehdi se moque de la maladie, de la mort, des pédophiles, du terrorisme, des vieux, du show-bizz, bref, de tout. Johnny Hallyday est arrivé au paradis pour faire chier Saint-Pierre avec un nouveau come-back. Le Pape revendique profiter de la jeunesse...à fond. Les migrants ne souffrent pas des fortes chaleurs parce qu’ils pensent bien à s’hydrater. On apprend aussi que ça fait bien longtemps que Tintin n’est plus puceau.
© Mehdi - Kennes
Mehdi est un sale gosse. Preuve en est sa bio en quatrième de couverture. Il est né avec un sexe hors norme. Il a dessiné sur des trottoirs, sur des gens endormis dans les trains. Il aime bien servir de laxatif au roi Philippe de Belgique. Généreux, Mehdi propose un concours permettant de gagner un milliard d’euros en scannant le code-barres à la caisse d’un magasin. Sympa.
© Mehdi - Kennes
Les dessins de ce recueil ont été réalisés pour l’émission de télé belge Le grand ficus. C’est pas facile d’être drôle. Mehdi y arrive avec talent. En plus, c’est super bien dessiné. C’est Gilbert Montagné qui le dit.
Laurent Lafourcade
One shot : C’est pas facile
Genre : Humour
Scénario, Dessins & couleurs : Mehdi
Éditeur : Kennes
Nombre de pages : 64
Prix : 18,90 €
ISBN : 9782380751192
« - Tu crois que nous l’avons semé ?
- Pour le moment. Mais ne te mets pas à rêver qu’il abandonnera pour autant notre traque.
- Où sommes-nous ?
- Personne n’a jamais fait de carte de l’enfer. Nous sommes parvenus à nous évader des prisons souterraines où sont retenus les pires damnés. Mais la misère et le désespoir de cet endroit n’ont pas de limites. Nous ne pouvons que chercher… une issue à notre malheur. »
Pour commencer, Ian McGilles est mort. Pas de chance, le mercenaire américain au service d’une société secrète manipulant les esprits sur les terrains d’opérations militaires s’est réveillé en enfer. Ici, il a le choix entre la souffrance et le désespoir, la douleur ou la terreur, le feu ou la lave, le désarroi infini ou l’agonie perpétuelle. Quiconque refuse d’obéir à un ordre s’expose aux foudres de l’équarisseur et à ses chiens maudits. Ian McGilles va rapidement rencontrer des compagnons d’infortune, certains croupissant chez Satan depuis des siècles et des siècles. Locuste a empoisonné Claude et Britannicus il y a 2000 ans. Isabelle de Castille a mené l’Inquisition espagnole six siècles auparavant. Ian côtoie également le célèbre Jack l’éventreur, un criminel nazi et une pirate travestie. Tous ont les mains ensanglantées, plus qu’ensanglantées. Ensemble, ils vont tenter de s’évader, mais l’équarisseur n’a pas l’intention de les laisser filer. Les déserteurs vont croiser la route d’une caravane dans laquelle se trouve une femme-oiseau en cage. C’est Volage. Qui aurait cru qu’il y ait de l’amour dans un monde de ruines et de cauchemar ?
© Sandoval, Desberg - Daniel Maghen
Stephen Desberg a déjà prouvé qu’il était capable de sortir des sentiers battus de la série traditionnelle. Le scénariste du Scorpion et d’IRS l’a démontré dès les années 90 avec Le jardin des désirs avec Will et plus récemment avec Les anges Auschwitz et Aimer pour deux dessinés par Emilio Van Der Zuiden. Volage nous amène vers un côté obscur, théologique. Dans un enfer tout ce qu’il y a de plus sombre, la mort est tout sauf une libération. Les visiteurs n’ont jamais fini d’agoniser. McGilles et ses compagnons d’infortune ont conscience de ce qu’ils méritent, reconnaissent leurs péchés. Ils ne réclament pas une rédemption mais cherchent juste une évasion. Dans ce monde de dévastation, Desberg introduit un élément démontrant que dans toute situation, aussi désespérée soit-elle, il y a une lueur d’espoir. L’amour est plus fort que la mort.
© Sandoval, Desberg - Daniel Maghen
Au dessin, Tony Sandoval peint un enfer pavé de mauvaises intentions. Entre démons redoutables et corps décharnés, entre monstres impitoyables et bêtes immondes, Sandoval navigue dans les tons sombres et charbonneux réhaussés par un sanglant rouge-orangé d’une violence brulante. La libération des animaux fantastiques est imposante. Si l’équarisseur est effrayant, attendez-vous à pire avec le démon des origines. Sandoval est le Francisco Goya du Neuvième Art.
© Sandoval, Desberg - Daniel Maghen
Si cette chronique des enfers peut au premier abord paraître noire et déprimante, les auteurs en font une œuvre à message, une geste chevaleresque, une ode à l’amour. Ça peut paraître étonnant mais ce serait presque rassurant.
Laurent Lafourcade
One shot : Volage - Chronique des enfers
Genre : Fantastique
Scénario : Stephen Desberg
Dessins & couleurs : Tony Sandoval
Éditeur : Daniel Maghen
Nombre de pages : 140
Prix : 25 €
ISBN : 9782356741042
« - Et l’école ? Tu sèches les cours ?
- Comment ? Mais ce sont les vacances d’été !
- Les vacances d’été… ? Ah… C’est vrai ? (…) Elle va être là tous les jours… jusqu’au mois de septembre… Enfin… C’est moi qui ai proposé de la prendre chez moi… »
Entre une rentrée dans un nouvel établissement et des premières vacances dans un environnement nouveau, la vie n'est simple ni pour Asa ni pour Makio. Si la première est habituée à ce que sa vie soit guidée par des décisions prises à sa place, la seconde, en revanche, ressent de plus en plus vivement un besoin d'espace…
Tout au long de ces deux tomes, nous découvrons un nouveau pan de l'histoire de Makio, celui de sa jeunesse et particulièrement de son adolescence. Mais face aux démons de son passé, intimement liés avec la vie d'Asa puisqu'ils sont de sa famille, comment faire face à sa nièce pour l'aider à grandir d'elle-même ?
Tomoko Yamashita illustre ici à quel point le comportement de la mère d'Asa et donc sœur de Makio l'a impactée et à quel point celui-ci influence sa personnalité et le lien compliqué qu'elle essaie de tisser aujourd'hui avec sa nièce.
Des thèmes importants du style "tranche de vie" sont évoqués : les relations dans les familles, les sentiments ou encore l'éducation. Dans ces deux tomes, nous constatons la complexité des liens entre les personnages et leur évolution alors que le temps passe. Asa essaie de s'émanciper de l'emprise du fantôme de sa mère sur elle; Makio tente pour sa part d'apprendre à communiquer et à exprimer ce qu'elle ressent.
Dans la continuité de la série Entre les lignes, Yamashita Tomoko nous propose dans les tomes 3 et 4 des personnages complexes, qui ne sont ni gentils ni méchants, seulement eux-mêmes avec une histoire unique.
Marie Charrière
Série : Entre les lignes
Tomes : 3 & 4
Genre : Tranche de vie
Scénario & Dessins : Yamashita Tomoko
Éditeur : Kana
Nombre de pages :178
Prix : 7,45 €
Ce jeudi 21 avril 2022, Baudouin Deville loge son héroïne au Rouge-Cloître. Une très belle rétrospective déjà de cette série belgo-belge traversant certains grands moments de l'histoire de notre Royaume au XXe siècle.
© Patrick Weber – Baudouin Deville – Anspach
Expo Baudouin Deville. Kathleen, de Bruxelles à Léopoldville.
CENTRE D’ART DE ROUGE-CLOÎTRE, Rue du Rouge-Cloître 4, 1160 Auderghem (Bruxelles)
Jusqu’au 15 mai 2022
Horaires : du mercredi au dimanche de 14h à 17h
Entrée gratuite
Tél. : +32 (0)2 660 55 97
web : www.rouge-cloitre.be
Montage : Thierry Ligot
Images : Axelle Coenen
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©BD-Best v3.5 / 2022 | ![]() |
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