« - Uch ! J’ai l’habitude de voyager entre les cercles de l’enfer, mais là, ça a secoué de façon étrange !
- Mais… Vous êtes qui, vous ?
- Oh… Euh, nous, je crois. Oui, c’est choquant, mais nous avons été chanceux.
- Ghörg, un monstre étrange et un type que je ne connais pas sont apparus. Sont-ils un danger ? Où sont Luksand et Rodombre ?
- Ce sont bien Luksand et Rodombre, demoiselle Altaï. Il semble que vous soyez tous hébergés dans d’autres corps, voilà tout !
- Le sort devait nous disperser entre les univers infinies. Le bracelet nous a protégés, mais pas nos corps. »
Altaï, Luksand et Rodombre, victimes d’un piège spatio-temporel, se retrouvent dans d’autres corps. Seul le démon Ghörg est resté lui-même. Les rédempteurs radieux, descendants des prêtres de lumière, ont reconnu en eux les adversaires qui possèdent le bracelet qui leur permettrait de conquérir les cinq Royaumes. Le seul espoir pour nos héros de remettre les choses dans l’ordre est de rentrer à Oryampe pour que Rodombre y récupère un parchemin qui, avec le bracelet, les sortirait de ce mauvais pas.
Il n’était pas évident pour Christophe Arleston de faire rebondir sa série trois cents ans après les exploits de Darko. Il y réussi en appliquant des stratégies chères aux mythiques jeux de rôles des années 80, à savoir des rebondissements inattendus qui rebattent les cartes. Ici, le changement de corps des personnages, que l’on n’avait connus que dans un seul album, le précédent, premier du second cycle, redistribue déjà les rôles. Les changements fréquents de lieux, les rencontres impromptues, les bestioles improbables, comme le dangereux Tratoo, participent à l’hommage à ces histoires dont les lecteurs étaient les héros.
Arleston n’en oublie pas l’humour. Alors que le premier « derechef » de l’ours Bosco est lu comme un tic de scénariste old school, sa répétition en running gag s’avère cocasse.
Stefano Martino succède (déjà ?!) à Cédric Fernandez qui n’aura réalisé qu’un tome. S’étant fait la main dans le genre sur La geste des chevaliers dragons, Martino n’a aucun problème à se fondre dans ce monde d’Héroïc-Fantasy. Les multiples planches à fonds perdus immergent dans les forêts d’Opale, justifiant le nom dépaysant de la série.
On peut juste se poser comme question si les changements des corps des personnages ont été décidés pour faciliter la transition entre les dessinateurs.
Les auteurs ne révolutionnent pas le genre. Le principal intérêt de l’histoire n’est pas le but qu’ont les héros, mais les embûches qui parsèment leur quête. Comme quoi, quand le plat est bien assaisonné, il se mange avec plaisir.
Laurent Lafourcade
Série : Les forêts d’opale
Tome : 11 – La fable oubliée
Genre : Heroïc-Fantasy
Scénario : Arleston
Dessins : Stefano Martino
Couleurs : Cyril Vincent & Marina Duclos
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 48
Prix : 14,50 €
ISBN : 9782302080492
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