« - Mon petit Pimpin, je n’irai pas par quatre chemins. Votre reportage en Union Soviétique fut remarquable, cela va sans dire. La distinction dont le Roi vous décora fut un honneur autant pour vous que pour le journal. Elle récompensa votre courage ainsi que votre talent journalistique. Mais voyez-vous… Ces derniers temps, vos articles sont… Comment dire ? Fades. Que se passe-t-il ?
- Ben je sais pas trop. Il est vrai qu’en ce moment je n’ai plus vraiment la foi.
- Je pense qu’il serait temps pour vous de prendre des vacances.
- Mais…
- Taratata. Vous avez été beaucoup sollicité ces derniers mois, du repos vous fera le plus grand bien. Connaissez-vous le Congo ? »
Pimpin le reporter et son chien Mildiou se reposent quelques jours au Congo où le climat politique est … capricieux. Pimpin y rencontre un certain Jan Van Deweren. Ce spécialiste de l’Afrique est correspondant pour différents journaux européens. Ça fait vingt ans qu’il parcourt ce qu’il appelle le continent nègre. La situation au Congo se détériore dangereusement. Les vélléités d’indépendance sont de plus en plus fortes. Des groupuscules s’arment et s’organisent. Pris en otage, Pimpin est enrôlé de force afin d’écrire des articles pour révéler au monde entier la réalité du combat indépendantiste.
© Bazil - Bang
Après American Dream, hilarant album relevant les clichés et les poncifs de l’Amérique profonde, Bazil est de retour pour une nouvelle aventure parodique tout aussi réjouissante, cette fois-ci en territoire africain. Ici, Bazil pousse le curseur un cran plus loin en parodiant l’intouchable Tintin. Outre Pimpin et Mildiou, on y retrouve De Smeek et Duchmol deux flics à moustaches et au chapeau melon. Ça vous dit quelque chose ?
© Bazil - Bang
En posant les pieds sur ce foutu continent, Pimpin ne se doutait pas qu’il ne lui arriverait que des problèmes. Quand une autochtone lui fait remarquer que jusqu’à présent les emmerdes venaient des blancs, il répond que les hôpitaux, les écoles, les chemins de fers, les avions, les frites et les bières sont arrivés grâce à eux. Quand cette même autochtone lui rappelle que les blancs ont également apporté l’esclavage, les déportations, les viols, la déforestation, le christiannisme, Pimpin rétorque qu’elle chipote et que ce sont des détails. On le voit, Bazil dépasse les bornes, mais s’il le fait ainsi, c’est pour le bien de la dénonciation des exactions qu’il y eut au temps béni des colonies, comme dirait Michel Sardou.
© Bazil - Bang
Lipanda signifie « Indépendance » en lingata. Sur un ton décalé, Bazil met en évidence les problématiques liées au colonialisme. Quand on peut dénoncer et faire rire, que demander de plus ? A part peut-être que Moulinsart rigole aussi.
Laurent Lafourcade
Série : Lipanda
Tome : Tome 1
Genre : Aventure parodique
Scénario, Dessins & Couleurs : Bazil
Éditeur : Bang éditions
Collection : Caos
Nombre de pages : 156
Prix : 20 €
ISBN : 9788418101182
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