« - Je vous préviens, Bonnet, encore un article de cet acabit et…
- Dites-donc, Inspecteur, la liberté de presse est en vigueur depuis huit ans, si je ne m’abuse.
- Vous voulez saboter l’expo ? Le dessin de première page est répugnant !
- Ce n’est pas l’avis du public. Savez-vous combien d’exemplaires nous avons vendus ce matin et combien nous en vendrons ce soir, demain, après-demain ?
- Vous avez monté en épingle un banal fait divers ! Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que le décès de la femme Patinot est suspect ?
- Je n’affirme rien, je m’interroge. Mais, soyons sérieux inspecteur ! Si cette femme a succombé à un arrêt respiratoire, pourquoi vous a-t-on confié l’enquête… ? »
Paris, juin 1889. L’exposition universelle internationale présente la Tour Eiffel. Adulée par les uns, décriée par les autres, elle est l’écrin nouveau où le Tout-Paris doit se donner rendez-vous. Lorsqu’une femme meurt mystérieusement alors qu’elle était en visite avec ses neveux, la rédaction du quotidien Le passe-partout se pose des questions. D’autant plus qu’elle n’est pas la seule victime fatale de ce qui serait en apparence une piqûre d’abeille. Victor Legris, libraire rue des Saints-Pères, va tenter de percer le mystère de ces morts suspectes.
© Morvan, Bazile, Sauvêtre - Philéas
Jean-David Morvan, supporté par Eloïse de la Maison, adapte la série de romans de Claude Izner, duo d’écrivaines bouquinistes parisiennes. Elles signent ces enquêtes situées dans la capitale à la fin du XIXème siècle. Le voyage dans le temps et dans les lieux est envoûtant. Il y a du Jules Verne et de l’Eugène Sue dans cet épisode aux couleurs de l’Exposition Universelle lors de laquelle fut présentée la prétendue éphémère Tour Eiffel. Morvan insuffle le rythme dynamique et le suspens bas de page nécessaire à toute bonne adaptation.
Les personnages secondaires se taillent une place de choix qui ne demande qu’à être développée dans les prochains épisodes, que ce soit Kenji Mori, associé et père adoptif de Victor, ou encore l’artiste peintre Tasha.
© Morvan, Bazile, Sauvêtre - Philéas
Bruno Bazile quitte les automobiles vintages auxquelles il est habitué pour les carrosses et les voitures de cochets, ainsi que les tramways électriques des rues pavées de la capitale. Les couleurs proches du sépia d’Annelise Sauvêtre & Thomas Lergenmuller contribuent au voyage dans le temps. Bazile adopte un trait plus jeté qu’à l’habitude, privilégiant le dynamisme à parfois la finesse du trait. Comme c’est le cas pour Luc Brahy sur Les enquêtes de Sharko et Hennebelle, on eut apprécié que l’auteur ait plus de temps pour réaliser son album afin de fignoler certaines planches. L’ensemble reste fort agréable et ne décevra pas les lecteurs.
La couverture a un appréciable côté « roman de gare » avec tout le respect que l’on doit à ce genre.
© Morvan, Bazile, Sauvêtre - Philéas
Les enquêtes de Victor Legris comptent déjà 700 000 lecteurs et douze romans parus chez 10/18 dans la collection « Grands détectives ». Les adaptateurs en bande dessinée sont déjà au travail sur un deuxième épisode : « La disparue du Père-Lachaise ».
Laurent Lafourcade
Série : Les enquêtes de Victor Legris
Titre : 1 - Mystère Rue des Saints-Pères
Genre : Polar
Scénario : Jean-David Morvan, supporté par Eloïse de la Maison
D’après : Claude Izner
Dessins : Bruno Bazile
Couleurs : Annelise Sauvêtre & Thomas Lergenmuller
Éditeur : Philéas
Nombre de pages : 88
Prix : 15,90 €
ISBN : 9782491467036
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