Post-Mortem Aventure. Les Antres 1 - L’homme sans poids
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Post-Mortem Aventure.  Les Antres 1 - L’homme sans poids

 

« - Mais enfin, qu’est-ce que c’est que cet olibrius !? Bon, montez à bord, gamin, et tenez-vous tranquille !

- Help !

- C’est pas vrai… Il faut vous nourrir, jeune homme, vous ne pesez rien !

- Attachez-moi au bateau. »

 

 

 

 

 

 


                Un voilier fait naufrage. Un rescapé, ou ce que l’on croit en être un, est recueilli par un pêcheur qui le hisse sur son petit bateau. Mais voilà qu’un coup de vent embarque le miraculé dans le ciel. Le voilà embarqué dans un monde surréaliste où un jardinier déplore le bombardement de ses plantations, où Napoléon repart à l’assaut et où un grand sorcier, je cite : « beau black, genre bien sapé, tranquillement groovy », clarifie les sortilèges. Cet invité impromptu qui vient d’arriver s’appelle Anton. L’endroit où il vient d’atterrir est le monde des morts, composé de trois lieux : le paradis, l’enfer et les antres.

 

 

 

 

© Puybaret – Delcourt

 

 

                Lorsque l’on meurt, un passeur arrive en bateau, que l’on soit dans l’eau, sur terre (le bateau a des roues) ou dans les airs (le bateau est muni d’une hélice comme un hélicoptère). Le conducteur prend le corps en charge, trace dans la main du défunt une ligne P.M., autrement dit Post-Mortem. C’est comme une ligne de vie, sauf que c’est une ligne de mort. Ensuite, c’est le départ pour le monde des défunts. Arrivé sur place, direction l’un des trois endroits cités précédemment : le paradis, l’enfer ou les antres. Sauf qu’avec Anton, il y a un problème : il n’a pas de ligne P.M.

 

 

 

 

© Puybaret – Delcourt

 

 

Le monde des morts d’Eric Puybaret n’est ni glauque, ni sombre, ni triste. En feuilletant l’album, on est loin d’imaginer qu’on va lire une histoire sur ce sujet. L’ambiance est plutôt déjantée, à la manière d’Alice au Pays des Merveilles, de Lewis Caroll, ou du merveilleux et trop oublié Le 35 Mai d’Erich Kästner. Anton enchaîne les rencontres et les situations surréalistes, que ce soit avec un Napoléon, toujours aussi belliqueux, des frères Montgolfier pas au point ou encore, entre autres, un Orson Welles fort affairé. Vers la fin, une scène de violence inattendue provoque un léger malaise, heureusement contrebalancé par la douceur de la dernière séquence. Puybaret signe cette histoire qui ne ressemble à aucune autre dans des couleurs directes et un style proche des albums de contes illustrés et des albums jeunesse, comme le best-seller Puff le dragon qu’il a dessiné sur un texte de Peter Yarrow. C’est beau, tout simplement.

 

 

 

 

© Puybaret – Delcourt

 

 

Le corps d’Anton trouvera-t-il le poids qui lui permettra de se poser ? On le saura à la fin de cette trilogie annoncée. L’univers à la croisée du Petit Prince et du Roi et l'Oiseau que ne renierait pas Roald Dahl, imaginé par le talentueux Eric Puybaret, plaira autant aux jeunes lecteurs aguerris qu’aux adultes rêveurs et interrogateurs sur ce qui peut arriver de l’autre côté.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

Série : Les Antres

 

Tome : 1 - L’homme sans poids 

 

Genre : Fantastique 

 

Scénario, Dessins & Couleurs : Eric Puybaret

 

Éditeur : Delcourt

 

Nombre de pages : 56 

 

Prix : 14,95 €

 

ISBN : 9782413022794

 

 



Publié le 28/10/2022.


Source : Boulevard BD

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