« - Est-ce que tu m’écoutes attentivement ?
- Oui, Mamie.
- J’espère, mon loulou. Parce que je déteste répéter. Et ce que je vais te dire maintenant est extrêmement important.
- Ok.
- La chose essentielle à savoir à propos des sorcières, c’est que ce ne sont pas des femmes. Mais qu’elles ont l’apparence de n’importe quelle femme. Mais heureusement, pour distinguer une sorcière d’une femme, il y a des signes qui ne trompent pas. Subtils, discrets… Mais moi, je les connais ! Alors ouvre bien tes oreilles. Tu peux tout de suite oublier tes ridicules sorcières de contes de fées. »
Un petit garçon de 8 ans est recueilli par sa grand-mère à la mort de ses parents. La vieille dame, sorciérologue, lui apprend à se méfier de cette engeance peu recommandable. Lors d’un séjour dans un hôtel-casino sur une côte de l’Angleterre, l’enfant va se trouver confronté à une horde de sorcières qui manigancent un complot international.
© Bagieu, Dahl– Gallimard
L’adaptation de Sacrées Sorcières par Pénélope Bagieu avait tout du coup commercial. C’est une réussite. Le challenge relevé par la dessinatrice était loin d’être gagné. D’une part, adapter le style littéraire pour enfants de Roald Dahl n’était pas évident. D’autre part, il fallait faire oublier Quentin Blake, illustrateur officiel de l’écrivain britannique. Mais on ne remplace pas Quentin Blake, on peut juste se contenter d’apporter une autre vision. Et c’est peut-être là qu’était le challenge le plus compliqué pour l’autrice de Joséphine.
© Bagieu, Dahl– Gallimard
Pénélope Bagieu s’approprie les personnages dans un respect et une continuité de l’univers Dahl-Blake. La truculente grand-mère est malicieuse et émouvante. Elle pourrait d’ailleurs être une « Culottée ». Le petit garçon est intrépide et méfiant, comme les enfants de son âge. Les sorcières sont terrifiantes à souhait. On ne voudrait pas croiser leur chef de file au détour d’un couloir.
© Bagieu, Dahl– Gallimard
En étalant l’adaptation sur 296 planches, Pénélope Bagieu se permet de détailler les actions et de s’offrir des respirations avec de belles illustrations pleines pages. Son graphisme est faussement simple. Les attitudes sont travaillées. Le décor sont explicites. C’est parfois dans une apparente sobriété que se cache un travail de fabrication minutieux.
© Dahl, Blake– Gallimard
Les sorcières de Roald Dahl n’ont pas fini de se réunir. Une adaptation cinématographique signée Robert Zemeckis, avec Anne Hathaway, sortira au mois d’octobre.
Voici Pénélope Bagieu herself lisant un extrait du roman de Roald Dahl :
https://www.youtube.com/watch?v=XFuECzhDyzA
Et la voici qui nous parle de son adaptation :
https://www.youtube.com/watch?v=aUIpbrs39qU
Et enfin, la voilà en leçon dessin :
https://www.youtube.com/watch?v=W0MIydg3flE
Laurent Lafourcade
PS : Nous devons tous rester chez nous, sauf nos amis de la santé et de la distribution alimentaire à qui nous pensons très fort. En ces temps compliqués, quoi de mieux que de lire des BD. Pour acheter ces beaux albums, si les librairies ont dû fermer leurs rideaux, n’oubliez pas que beaucoup d’entre elles proposent des services de vente par correspondance sur leurs sites. Alors, avant de vous précipiter sur les sites d’Amazan ou de la Fnoc, vérifiez si votre libraire de quartier ou de plus loin le fait.
One shot : Sacrées sorcières
Genre : Conte fantastique
Scénario, Dessins & Couleurs : Pénélope Bagieu
D’après : Roald Dahl
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 304
Prix : 23,90 €
ISBN : 9782075126939
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