« - Maî-Maître ! Maî-Maître ! J’ai fini ! ‘Pouvez ouvrir ! J’ai balisé le périmètre !
- ‘Te fatigue pas, ils ne sont plus là !
- Qu… Qui ça « ils » ?
- Tous ! Tes maî-maîtres, tes pas maî-maîtres, les hommes, quoi !... Pouf ! Disparu !
- Mheuuu non ! Le mien est juste aux toilettes en train de baliser son périmètre ! Ou alors il me prépare mes biskits… avec les restes de jambon et du gras de saucisse… Hmmm ! J’adooore ça !!!
- Tu as déjà vu cette place vide, toi ? Avec les copains, on vient de faire le tour de la ville. Y a plus d’hommes ! Fini ! Plus un seul !
- Quoi !!!
- On est enfin débarrassés d’eux ! La vraie vie va pouvoir commencer, mon toutou ! Une vie de liberté ! Sans ces satanés humains, ça va être la belle vie ! Y’a plus personne pour nous prendre la tête. »
Paris semble vidée de tous ses humains. Les animaux sont les seuls êtres vivants occupant les rues. Si pour certains, cet élan de liberté leur donne des ailes, pour d’autres, la situation est plutôt angoissante.
Un bouledogue, un pigeon, une vache, un sanglier et une chatte de bonne famille vont devoir apprendre à survivre dans un monde qui retourne à l’état sauvage. Ils devront se méfier des dangereuses rencontres s’ils veulent s’en sortir. Mais bon sang, où sont donc passés les hommes ?
© Jitéry, Cazenove, Karinka, Amouriq, Mirabelle - Bamboo
En proposant un pitch de départ qui immanquablement fait penser à la série Seuls de Gazzotti et Vehlmann, les scénaristes Cazenove et Karinka prenaient un gros risque. Mais en y insufflant une plus grosse dose de La ferme des animaux de George Orwell que de Sa majesté des mouches de William Golding, ils emmènent le récit dans une toute autre direction. Ce club des cinq à l’allure de musiciens de Brême peut-il survivre sans les humains ? Et sans les hommes, l’instinct sauvage des animaux va-t-il prendre le dessus ? L’ombre de Macherot plane également sur cette histoire dans laquelle l’humour cache une cruauté non feinte.
© Jitéry, Cazenove, Karinka, Amouriq, Mirabelle - Bamboo
Les dialogues, très travaillés, versent dans le Audiard. Faut pas prendre les animaux flingueurs du bon Dieu pour des canards sauvages ! La répartie est de mise. En plaçant l’action dans la capitale, les auteurs peuvent jouer avec la gouaille du Titi parisien.
© Jitéry, Cazenove, Karinka, Amouriq, Mirabelle - Bamboo
Jitéry a réalisé un travail de dingue sur cet album. Son graphisme est de la veine de la toute première version de Billy-the-Cat qu’ont publié Colman et Desberg en 1982 dans Spirou. Dynamique, nerveux, voire cruel, le trait du dessinateur fait claquer l’histoire. Question décors, du Louvre au Sacré-Cœur, des toits de Paris aux ponts sur la Seine, Jitéry s’est appliqué à restituer les différents lieux de la ville.
C’est nouveau, c’est frais, c’est bien. Avec Les cinq sans maîtres, Bamboo invente le concept du thriller animalier post-apocalyptique.
Laurent Lafourcade
Série : Les cinq sans maîtres
Tome : 1
Genre : Aventure animalière
Scénario : Cazenove & Karinka
Dessins : Jitéry
Couleurs : Amouriq & Mirabelle
Éditeur : Bamboo
Nombre de pages : 48
Prix : 10,95 €
ISBN : 9782818966044
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