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Deuxième partie de cette renconte avec André Taymans, Jean-Pierre Talbot et Sandrine Ketels à l'occasion de l'expo Caroline Baldwin au CBBD.
15 ans de Caroline Baldwin ! Que ressentez vous à l’heure de cet anniversaire ?
Taymans : Je n’aurais jamais cru que l’on arriverait jusque là ! Parce qu’à la base, j’avais écrit l’histoire de Moon River et le héros que j’avais imaginé était un astronaute. Puis, on m’a demandé de développer une série et j’ai pris un personnage secondaire de l’histoire qui est en fait devenu Caroline Baldwin. Mais je n’aurais jamais cru que 15 ans plus tard, j’aurais encore des idées pour animer cette série !
Pourquoi avez-vous choisi une femme au lieu de faire un héros masculin classique ?
Taymans : Cela est dû au plus grand des hasard.Comme je l’ai dit, mon idée originale était de faire un one-shot de Moon River. Le héros de cette histoire était un homme, un astronaute et il mourait à la fin. Puis, mon éditeur m’a demandé d’en faire une série et il me fallait donc un nouveau personnage. Dans mon synopsis de base, j’avais écrit qu’il y avait une détective privée qui suivait l’astronaute. D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi j’avais écrite « une » détective privée ! Finalement, ça a donné Caroline Baldwin. Mais je n’avais pas cette intention à la base.
Quel est le pitch de ce nouvel album, l’Ombre de la Chouette ?
Taymans : Je ne peux pas en dire grand-chose sinon, je déflorerais l’intrigue. En gros, c’est une sorte de grand complot pour déstabiliser le parti démocrate, qui est actuellement au pouvoir aux USA. Au début de l’histoire, on découvre qu’il y a des problèmes entre Caroline et Gary, l’agent du FBI avec qui elle vit. Caroline est persuadé que Gary est marié puisque sa femme correspond avec elle sur les réseaux sociaux. Mais tout cela va s’expliquer à la fin mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.
Parmis les traits distinctifs de votre personnage, vous avez décidé qu’elle serait séropositive. Pourquoi ce choix ?
Taymans : C’est venu petit à petit. Au début de la série, je n’imaginais pas que Caroline deviendrait séropisitive. Puis, j’ai fat un album qui traitait du SIDA (tome 5, Asburdia) et à la fin, on restait sur une inconnue : Caroline était elle contaminée ou pas par le tueur ? Puis, il a fallu trancher et j’ai trouvé intéressant de la rendre malade car cela permettait de la différencier des autres héroïnes existantes sur le marché de la BD. Ca a donné une dimension supplémentaire au personnage et surtout, cela ouvrait de nouvelles perspectives scénaristiques ! D’ailleurs, je suis devenu un peu tributaire de la recherche sur les traitements contre le SIDA.
Dans ce nouvel album, on voit Caroline s’inscrire à des tests pour un nouveau traitement qui est encore au stade expérimental. Ce traitement existe-t-il vraiment dans la réalité ?
Taymans : Oui ! A chaque fois que j’aborde le sujet, j’essai d’être le plus rigoureux possible. Je me tiens au courant de l’évolution des recherches sur cette maladie. Si demain on trouve un vaccin contre le SIDA ou on arrive enfin à guérir cette maladie, la vie de Caroline sera changé.
Votre héroïne voyage beaucoup durant ses aventures. Etes-vous comme elle ? Avez-vous visité tout ces pays qui jalonnent les albums de votre personnage ?
Taymans : Effectivement, j’ai été dans tout les endroits que Caroline a visité. On va dire que je la précède à chaque fois afin d’emmagasiner le plus de photos, repérages, films pour la réalisations de mes albums. Parce que même si aujourd’hui on a internet et accès à un tas d’images, on se rend vite compte que ce n’est pas toujours suffisant…
Lorsque je débutais ma carrière, j’ai fait un album au Lombard qui s’intitulait Alex Nora. Un jour, en dédicaces durant un festival, on est venu me trouvé en me reprochant d’avoir plagié Warnaut & Raives car j’avais réalisé les même décors,la même mise en page qu’eux dans l’album ! J’étais abasourdi parce que ce n’était évidemment pas le cas. En fait, j’avais utilisé des images provenant de National Geographic. J’ai été vérifier dans l’album de Warnaut & Raives et effectivement, ils avaient utilisé les même photos !
Le problème d’internet, des bouquins, magazines, c’est que l’on risque d’être plusieurs à utiliser les même sources ! C’est pourquoi, je voyage et je fais des repérages pour être sur d’avoir ma propre documentation.
Jean-Pierre Talbot, pouvez vous nous en dire plus sur le tournage du court métrage de Caroline Baldwin ?
JP Talbot : André Taymans m’a gentiment demandé de participer à ce projet, en me faisant miroiter que je conduirais de belles voitures !
Le tournage s’est déroulé au centre spatial de Rodu. J’ai eu a enfiler une tenue de cosmonaute. Au début, je pensais que nous étions dans le mythe Tintin et pour moi, c’était impec’. Mais en fait, le cosmonaute que je jouais était dépressif, ce qui ne m’arrangeait pas ! Mais finalement, le tournage s’est bien déroulé !
André Taymans, Sandrine Ketels et Jean-Pierre Talbot
Et vous Sandrine Ketels, qu’estc e que cela vous fait de vous retrouvez dans la peau d’une héroïne de BD ?
S. Ketels : Je suis très flatté ! Cela me fait très plaisir, en sachant que c’est une héroïne incroyable de par son caractère, son travail, sa personnalité. Que du bonheur !
Vous êtes chanteuse, je pense ?
Ketels : Effectivement ! Je mène la revue du Théâtre royale des Galeries. Donc, nous avions enregistré avec André, mon guitariste, des chansons qui conviennent à l’univers de Caroline Baldwin, dont la reprise de Moon River, qui figurera dans l’album qui sortira en fin d’année.
Interview © Graphivore-Christian Missia 2011
Photo © Christian Missia 2011
Images © Casterman-André Taymans 2011
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