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Inspiré de l'histoire vraie de Narcisse Pelletier, jeune mousse vendéen qui, à la suite du naufrage de son navire, vivra une longue parenthèse de 17 années chez les «sauvages» du Cap Flattery (Extrème Nord Australien).
Ce premier tome est celui de l’apprentissage. Celui d'un enfant dont le désir de devenir marin va le conduire à s'embarquer pour un périple de deux ans, brusquement interrompu par un naufrage sur des rivages océaniens peuplés de cannibales. Il ignore que cette tragédie marque le début d’une nouvelle vie…
Bonjour Chanouga. En quelques mots, peux-tu te présenter à nos lecteur et nous dire comment tu es arrivé dans le monde du neuvième art?
Je suis né dans un grand port méditerranéen (Marseille, où j’habite toujours)… un siècle trop tard pour pouvoir franchir le Cap Horn à bord du Cutty Sark ! J’ai fait mes premier pas de lecteur avec Spirou et c’est probablement mon intérêt pour la bande dessinée qui m’a poussé à faire les Beaux-Arts. Les aléas de la vie ont fait que je n’y suis venu que plus tard par le biais du blog BD (j’ai œuvré entre-temps, et aujourd’hui encore, comme graphiste illustrateur). J’ai présenté mon premier projet (De Profundis) à Pierre Paquet après une rencontre avec le talentueux Tony Sandoval qui avait apprécié mon travail sur le net.
J’ai toujours été passionné par l’univers maritime, les histoires de mer, mes inspirateurs toutes catégories confondues sont : Conrad, Stevenson, Melville, London, Vercel… ils ont certainement (et je l’espère) orienter mon imaginaire et mon approche de la bande dessinée.
Donc cet album, Narcisse est inspiré d’une histoire vraie ?
Effectivement, Narcisse a bien existé. J’ai découvert son existence en 2007, par hasard, en feuilletant une ancienne revue d’histoire maritime, j’ai été interpellé par la photo d’un homme blanc scarifié, à l’oreille curieusement percée ; elle illustrait un article dans lequel son destin «hors norme» était évoqué. Je ne pouvais pas trouver mieux, l’histoire de cet enfant né en 1844 à Saint-Gilles sur Vie en Vendée qui deviendra homme parmi les «sauvages» du nord autralien, avec lesquels il vivra 17 années. Ce destin synthétisait tout ce qui depuis mon enfance a nourri mon imaginaire : une histoire singulière rejoignant la grande aventure maritime, au confin des mondes connus au XIXe siècle. J’ai immédiatement pensé qu’il y avait matière à réaliser une bande dessinée suffisamment passionnante pour m’y investir plusieurs années.
Rapidement et malgré les différents documents que j’ai pu consulter sur le sujet, je me suis retrouvé confronté à de nombreuses zones d’ombres, des doutes et des contradictions… loin d’être une frustration, cela m’a permi de construire ma version de l’histoire, d’y insuffler mon imaginaire, tout en veillant à ne pas trahir la mémoire de Narcisse et du peuple qui l’a accueilli.
Te bases-tu sur des documents, des références ?
Avant de faire quoi que ce soit, j’avais absolument besoin de beaucoup plus de détails sur «l’histoire vraie», j’ai dû me lancer dans une véritable enquête. La pièce la plus importante de ce puzzle a été l’aquisition d’un petit livret, le récit de son aventure recueilli du vivant de Narcisse : une approche ethnographique avant l’heure sur le peuple aborigène (des infos particulièrements utiles pour la réalisation du deuxième tome). Paradoxalement, on y trouve que très peu de choses sur les aspects plus personnels de sa vie. L’autre source d’information essentielle est le récit de son naufrage, d’après le témoignage de son capitaine, paru dans la revue «Le Tour du Monde» en 1861. Et puis, les articles parus dans les journaux de l’époque (français et australiens) et pour les références maritimes, la revue «Le chasse marée» et ses excellentes publications. Ceci-dit, cette quête continue en fonction de l’avancement du deuxième tome…

Peux-tu nous donner quelques détails supplémentaires au sujet de cet album...
«Narcisse, mémoires d’outre-monde», le premier tome, est un récit d’apprentissage. On y apprend à connaître le personnage, son caractère, son époque et le contexte dans lequel il va évoluer, ce que pouvait être la vie d’un marin débutant au milieu du XIXe siècle. La vie du mousse Pelletier, jusqu’ à son abandon en terre inconue.
Il s'agit de ton deuxième album édité aux éditions Paquet. Comment a démarré ce projet chez cet éditeur ?
C’est mon deuxième album.oui. Après la sortie de mon premier album : «De Profundis, l’étrange voyage de jonathan Melville», j’ai tout simplement proposé l’idée de Narcisse à mon éditeur, Pierre Paquet. l’idée lui a plu immédiatement… début de l’aventure…
Un album entièrement réalisé par tes soins...
Oui, je suis seul maître à bord… avec pour armateur les éditions Paquet ! Pour moi, dessins et couleurs sont intimements liés, je travaille au crayon et à la mine de plomb, le crayonné n’étant qu’une phase intermédiaire. Parfois les textes aboutissent à des images, parfois ce sont mes crayonnés qui provoquent la suite de mon scénario. J’ai donc une approche très «imbriquée»… difficile de déléguer quoi que ce soit !
Narcisse aura très certainement une suite n'est-ce pas ?
En effet, il s’agit du premier opus d’une trilogie, le deuxième tome (en cours de réalisation) est consacré à ses 17 années de vie «sauvage» au Nord-Est du Cap York australien, à une époque où ce territoire est quasiment une terra incognita. Une image de l’Océanie au milieu du XIXe siècle, un territoire qui, encore aujourd’hui, est extrêmement méconnu et auréolé d’idées fausses ou préconçues.
Y-a-t-il une exposition prévue sur ce thème ?
Pour l’instant, rien de prévu, mais c’est une idée qui plairait beaucoup… peut-être mêler documents ethnographiques, éléments d’archives et bande dessinée… mais pour cela, il est important d’attendre au moins la sortie du deuxième tome.
As tu d’autres projets ?
Pour l’instant, et pendant encore quelques mois ! je travailles sur le tome 2, puis le tome 3… Ensuite, j’aimerais beaucoup adapter une nouvelle d’un de mes écrivains favoris…
As-tu des auteurs de référence ?
Il y a beaucoup d’auteurs (d’hier et d’aujourd’hui) dont j’adore le travail, mais je me sui rendu compte qu’au fil du temps, il y en avait très peu dont je ne me lassais pas, parmi eux, Lorenzo Mattoti, Gipi et quelques autres…
Ou peut-on te trouver sur le web ?
Un blog chanouga.over-blog.fr que je n’alimente rarement et mon facebook…
Une devise ?
Si tu veux travailler peu et gagner beaucoup d’argent, surtout… ne fais pas de bande dessinée !
Autant dire que je ne suis pas cette devise à la lettre…
Interview © BD-Best - Jean-Jacques Procureur 2014
Images © Chanouga-Paquet 2014
Photo © J.J. Procureur 2014
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