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Okko est un mélange savant de tout ce qui passionne Hub. La civilisation japonaise avec son fond de mysticisme et de violence - pas toujours - contenue. Le cinéma, et notamment le cinéma d'animation de Miyazaki. Le jeu de rôle, au point que la BD connait un avatar sous la forme d'un jeu de plateau, Okko, l'ère d'Asagiri. Et bien sûr, la bande dessinée traditionnelle autant que le Manga ! En quatre diptyques, comme autant d'éléments dans la nature, Okko et ses acolytes explorent tous les recoins d'un Japon médiéval saturé de fantastique, et qui louche un peu sur le western spaghetti, question ambiance...
Docteur Chabuel et Mister Hub... Avant Okko, il y a Humbert Chabuel qui dessine Kazandou et qui est un peu malheureux... bien qu'il réalise son rêve de gamin d'être auteur de bandes dessinées ! Trop de travail, à fournir trop vite et sans pouvoir en maîtriser tous les éléments. Humbert se donne le temps de mûrir un projet bien à lui, en continuant à bosser comme designer, ce qui lui permet de cotoyer le monde du cinéma aussi bien que du jeu vidéo. Depuis que Okko le rônin arpente les chemins du Japon médiéval, il y a Hub, un auteur comblé, apprécié par le public et les critiques !!!
Tout d'abord, faisons les présentations avec nos lecteurs. Racontes-nous comment tu es devenu dessinateur et quel est ton parcours en Bande Dessinée ?
Dés l'âge de huit-neuf ans je me suis passionné pour la bande dessinée. Passant le plus grande partie de mon temps à dessiner et recopier des personnages illustres de la BD. Par exemple Je réussis a faire un récit original de 32 pages des "tuniques bleus", j'en était très fier. Bien plus tard j'ai fait trois années d'étude au sein d'une école d'art sur Lyon, mais je l'avoue je n'en garde pas un souvenir très positif. C'est tout de même au sein de cette école, en compagnie de mon meilleur ami, qu'ensemble nous avons répondu a un concours organisé par Luc besson qui cherchait a recruter des jeunes talents pour son prochain film qui allait devenir le Cinquième Élément. Notre candidature fut retenu et en 1992, pendant un an nous avons rejoint la prestigieuse équipe des designers qui allaient concevoir tout les visuels du film. Ce fut une expérience des plus enrichissante, ou moi et mon ami prîmes conscience du chemin qui nous restaient à faire pour tenter de nous rapprocher du talent de ces grands artistes. Ensuite pendant pas mal d'année j'ai enchaîné de nombreuses et très diversifié expériences graphiques travaillant sur de nombreux films, en tant que storyboarder, je suis intervenu sur pas mal de jeu vidéo et dessin animée etc… J'ai même réalisé deux albums de 140 pages chacun aux éditions Glénat, mais ce fut laborieux et loin de mon idéal d'enfance. Il me fallut sept longues années pour effacer cette blessure et revenir a la BD avec le projet Okko.
Voici donc le tome 9 d'Okko, le dénouement de la série se déroulera dans le tome 10 ?
Oui en 2005 sortait aux éditions Delcourt le premier album de ma "saga" Okko. Je suis aujourd'hui sur le dernier, le dixième… Il sortira en 2015… Dix ans. Tout cela était prévu depuis la sortie du tout premier, je suis heureux d'avoir pu mener ma série à bon port et que le publique est répondu avec autant d'enthousiasme, j'ai vécu un véritable conte de fée à la sauce japonaise. Mais bon,, j'en parle comme du passé alors qu'il m'en reste tout de même encore un album à finir et pas des moindres puisqu'il s'agit donc de la conclusion. Et bien réussir la fin d'une série n'est pas de toute évidence !!!
Comment a démarré cette collaboration avec les édition Delcourt ?
Du mieux possible. En 2004 mon envie de refaire de la bande dessinée était redevenue très puissante , le concept de la série Okko dans ces grandes lignes est née en quelques semaines. Je l'ai soumis à plusieurs maison d'éditions. Delcourt ont été les plus réactif comprenant parfaitement le concept et les intentions de ma série. Nous sommes rapidement tombé d'accord sur les conditions contractuelles permettant de débuter dans les meilleurs dispositions cette "merveilleuse aventure".
Les couleurs étaient assurées par Pelayo Stephan. Désormais tu travailles avec Sophie U alias Li. Peux-tu nous parler d'elle ?
Des raisons principalement géographique, mon obligé a me séparer des services de Stephan Pelayo avec qui je garde d'ailleurs de bonnes relations. Li ma compagne au demeurent c'est proposé de faire un essai. Celui-ci c'est rapidement avéré concluant. C'est très pratique car nous pouvons discuter des couleurs en tamis réel… Sont apport est vraiment très important. Li s'occupe aussi d'une partie de ma communication sur le web ainsi que de la mise en page de nombreux de mes produits dérivés.
Quelles sont les influences qui t'ont aidé à réaliser Okko ?
Difficile à dire. Mes influences sont nombreuses. j'aime cependant les civilisations anciennes antiques et exotiques. J'aime aussi le fantastiques et je fuis les récits trop manichéens. J'essaie toujours de me faire plaisir en espérant que la réciproque soit valable avec le publique. Il me faut pas mal de temps pour trouver de nouvelle histoire, elles viennent au compte goutte…
Pour cette série, tu as rassemblé pas mal de documentation sur le Japon...
C'est exact, j'ai une bonne bibliothèque de documentation sur le Japon et internet est un outil fabuleux et très efficace pour trouver certains détails "pointus". Ensuite je digère ces informations et je prend une certaine liberté par rapport à l'histoire officiel du japon féodal puisque mon récit est fictif et se passe dans un empire imaginaire… L'empire du Pajan pour ne pas le nommer !
Quelle est ta méthode de travail ?
Le storyboard est pour moi la pierre angulaire de la création de chacun de mes albums. Il est le passage délicat de l'écriture vers le dessin. Il doit rendre le récit attractif et limpide à la lecture. C'est pour cela que je me fait régulièrement aider par mon comparse Emmanuel Michalack (le dessinateur d'Aslak). Ensuite j'attaque de front l'intégralité des planches. C'est vraiment casse-gueule mais cette technique me permet de dessiner dans le désordre les dessins et donc de 'piocher" suivant mes envies quotidiennes.
Qu'est ce qui t'as poussé à créer une série sur le Japon féodal ?
Je sentait que le japon féodal et son bestiaire fantastique présentaient un bel univers et un invitation au voyage original et attrayante. J'ai essayé de créer un petit groupe de protagonistes attachants et humains. J'aime que la tragédie puisse se mêler à une certaine forme de comédie. Je trouve que les deux, bien utilisés, font bon ménage.
D'autres projets dans un avenir proche ?
Oui je commence à anticiper la fin de Okko et donc mon futur. Sans trop dévoiler mes futurs projets Je pense prendre un peu de recul avec l'univers nippon pour de nouvelles horizons. Mais je compte bien dans moins de 5 ans y revenir d'une façon ou d'une autre. Mais tout cela n'est encore que de la théorie…
Où peut-on te trouver sur le web ?
Sur facebook, Li s'occupe de la page officiel de Okko.
Quelles sont tes préférences en matière d'auteurs, de publications ?
Je suis vraiment un auteur très éclectique, je ne m'enferme dans aucun type de graphisme ou de narration. Mais j'avoue ne pas lire énormément de bande dessinée, comme d'ailleurs apparemment pas mal d'auteurs. J'aime la diversité de la bande dessinée franco-belge et j'espère que nous pourrons encore longtemps sauvegarder cette richesse.
Une devise ?
Oui que les kamis vous protègent !!!
… Et bonne et longue route sur les sentiers dangereux de l'empire du Pajan !!!
Interview © BD-Best - Jean-Jacques Procureur 2014
Images © Hub-Delcourt 2014
Photo © Jean-Jacques Procureur 2014
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