Best seller de la bande dessinée franco-belge, la série Sambre et ses spin-off ont développé en plus de 25 ans une véritable mythologie.

A quelques mois de la sortie de la conclusion de la Guerre des Sambre – Werner & Charlotte, Graphivore vous propose une replongée dans cet univers grâce à cette interview de Marc-Antoine Boidin, dessinateur de ce second cycle scénarisé par Bernard Yslaire.

 

Pourriez-vous nous résumer l’histoire de ce chapitre de la Guerre des Sambre ?

 Je dirais que c’est une grande histoire d’amour durant laquelle se croise deux familles. D’une part, nous avons la famille Sambre, qui a la particularité de voir chacun de ses membres se teindre les cheveux en rouge. Et de l’autre côté, nous avons une étrange lignée familiale aux yeux rouges. C’est donc une histoire d’amour entre différents membres de ces deux familles, sur fond de malédiction.

Dans ce chapitre-ci, Werner & Charlotte, nous sommes en fait au 18^ème siècle, dans le milieu de la cour de France et de la cour d’Autriche ou il y a de nombreuses intrigues. Un peu comme dans le roman de Choderlot de Laclos, les Liaisons Dangereuses.

 

 

Marc Antoine Boidin

Bien que vous aviez déjà un solide parcours dans la BD avant de faire ce spin-off, j’aimerais connaitre la vraie nature de vos relations avec Bernard Yslaire. Est-ce une relation maître-élève ou est ce, au contraire, une relation d’égal à égal entre deux artistes ?

 Effectivement, il y a un peu de cette relation maître-élève car Yslaire fait parti de mes maîtres dans la BD. C’est un auteur que j’ai beaucoup aimé en tant que lecteur et qui m’a influencé lorsque j’étais apprenti dessinateur. D’ailleurs, je considère que nous sommes toujours des apprentis car nous apprenons tout au long de notre carrière de dessinateur. Et puis, il faut dire que Bernard a une grande connaissance de la BD et un sens de l’analyse extrêmement fin. C’est stimulant car c’est quelqu’un qui arrive à vous faire progresser !

 

 

J’aimerais savoir si vous avez eu une certaine liberté artistique malgré la charte graphique de la série Sambre ?

 En fait, Bernard cherche des dessinateurs dont l’univers graphique peut coller à la série. Donc, je n’ai pas dû adapter mon dessin au sien, même si il y a effectivement une charte graphique. D’ailleurs, cette charte se limite essentiellement aux couleurs qui seront utilisées ! Et puis, j’ai travaillé à partir de dessins que Bernard avait fait mais c’est la seule « contrainte » que j’ai eu.

 

 

Comment travaillez-vous avec Yslaire ? Est-ce que celui-ci vous fait un story-board ou bien êtes vous assez libre à ce niveau là ?

 Je travaille à partir du scénario de Bernard et donc, je propose un story-board, assez poussé car il faut déjà y inclure les intentions, les expressions parce que c’est une histoire très psychologique. Tout se passe au niveau des sentiments. Il y a des émotions intériorisées, d’autres sont exprimées. Je lui envoi mon découpage qu’il valide ou pas. Nous travaillons un peu comme un metteur en scène travaillerait avec son acteur. La comparaison est assez marante parce que Bernard me parle plus d’émotions que de dessin ! Il me dit que, par exemple, dans telle scène, le personnage ressent ceci ou cela comme émotion. Cet échange que nous avons me débloque sur des choses que je n’avais pas comprises lors de la lecture du scénario. C’est toujours une question d’intention avec Bernard.

Quand sortira la conclusion de cette histoire ?

 Le dernier chapitre de cette trilogie sortira en octobre. Actuellement, je suis à la moitié de ce troisième tome.

Après ce dernier album de Werner & Charlotte, quels seront vos

J’ai plein de projets de BD mais je n’aime pas en parler car ceux-ci ne sont pas encore éclos. Je peux juste dire que j’ai un projet de BD qui se passera au Moyen Âge. Un autre projet qui sera un polar contemporain mais je ne sais pas encore quel projet sortira en premier… Et puis, j’ai aussi un projet beaucoup plus personnel pour lequel je me mettrais aussi scénario. Enfin, je fais aussi de temps en temps des illustrations. Ce ne sont pas les projets qui manquent, c’est le temps !

 

Interview © Graphivore-Christian Missia 2012

Images © Glenat 2011

Photo © Christian Missia 2012

 

Publié le 19/04/2012.